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Attaque du Hamas contre Israël : le chef de l’ONU appelle à la libération de tous les otages

Des secouristes devant un bâtiment résidentiel endommagé dans le sud d'Israël.
© Magen David Adom Israel
Des secouristes devant un bâtiment résidentiel endommagé dans le sud d'Israël.

Attaque du Hamas contre Israël : le chef de l’ONU appelle à la libération de tous les otages

Paix et sécurité

Deux jours après l'attaque du Hamas contre Israël, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a réitéré sa « condamnation totale » de ces attaques « odieuses » contre des villes et villages israéliens dans la périphérie de Gaza qui ont fait plus de 800 morts et plus de 2.500 blessés parmi les Israéliens. Il a réclamé « à cesser immédiatement ces attaques et à libérer tous les otages ». 

Plus d’une centaine, peut-être davantage, d’Israéliens – civils et militaires – auraient été capturés par des groupes armés, parmi lesquels des femmes, des enfants et des personnes âgées. Certains sont retenus en otages en Israël et beaucoup d’autres ont été emmenés dans la bande de Gaza, a précisé le chef de l’ONU lors d’un point de presse à l’issue d’une réunion extraordinaire de hauts dirigeants de l'ONU pour discuter des développements sans précédent en Israël et dans le territoire palestinien occupé.

En outre, le Hamas et le Jihad islamique palestinien ont lancé des milliers de roquettes qui ont atteint le centre d’Israël, notamment Tel Aviv et Jérusalem.

Des personnes en Israël font la queue pour donner leur sang.
© Magen David Adom Israel
Des personnes en Israël font la queue pour donner leur sang.

Rien ne peut justifier ces actes de terreur

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« Je reconnais les griefs légitimes du peuple palestinien. Mais rien ne peut justifier ces actes de terreur et les meurtres, mutilations et enlèvements de civils. Je réitère mon appel à cesser immédiatement ces attaques et à libérer tous les otages », a martelé le Secrétaire général.

Il a noté que face à ces attaques sans précédent, des frappes aériennes israéliennes ont pilonné Gaza et il s’est dit « profondément alarmé » par les informations faisant état de plus de 500 Palestiniens – dont des femmes et des enfants – tués à Gaza et de plus de 3.000 blessés, des chiffres qui augmentent de minute en minute à mesure que les opérations israéliennes se poursuivent.

« Tout en reconnaissant les préoccupations légitimes d’Israël en matière de sécurité, je rappelle également à Israël que les opérations militaires doivent être menées dans le strict respect du droit international humanitaire. Les civils doivent être respectés et protégés à tout moment. Les infrastructures civiles ne doivent jamais être une cible », a dit M. Guterres, notant avoir reçu des informations faisant état de missiles israéliens frappant des établissements de santé à l’intérieur de Gaza ainsi que des tours résidentielles à plusieurs étages et une mosquée.

Deux écoles de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) abritant des familles déplacées à Gaza ont également été touchées. Quelque 137.000 personnes ont trouvé refuge dans les installations de l'UNRWA, un nombre qui augmente à mesure que les bombardements intenses et les frappes aériennes se poursuivent.

Le Secrétaire général António Guterres (à la tribune) informe les journalistes des récents développements en Israël et dans le territoire palestinien occupé.
UN Photo/Paulo Filgueiras
Le Secrétaire général António Guterres (à la tribune) informe les journalistes des récents développements en Israël et dans le territoire palestinien occupé.

Siège complet de Gaza

Le Secrétaire général s’est dit « profondément bouleversé par l’annonce d’aujourd’hui selon laquelle Israël lancera un siège complet de la bande de Gaza, sans aucun droit d’entrée – pas d’électricité, de nourriture ou de carburant ».

Il a rappelé que la situation humanitaire à Gaza était extrêmement désastreuse avant ces hostilités. « Maintenant, cela ne fera que se détériorer de façon exponentielle », a-t-il affirmé, soulignant que des équipements médicaux, de la nourriture, du carburant et d’autres fournitures humanitaires sont désespérément nécessaires, ainsi qu’un accès pour le personnel humanitaire.

« Les secours et l’entrée des fournitures essentielles à Gaza doivent être facilités – et l’ONU poursuivra ses efforts pour fournir une aide pour répondre à ces besoins », a-t-il dit, exhortant toutes les parties concernées à autoriser l’accès de l’ONU « pour fournir une aide humanitaire d’urgence aux civils palestiniens pris au piège et sans défense dans la bande de Gaza ».

Le chef de l’ONU a appelé la communauté internationale « à mobiliser un soutien humanitaire immédiat pour cet effort ».

Une rue en ruines à Gaza.
UN News/Ziad Taleb
Une rue en ruines à Gaza.

Eviter toute action irréversible

Il a appelé à « éviter toute action irréversible qui enhardirait les extrémistes et condamnerait toute perspective de paix durable ».

Il observé que les violences surviennent dans le contexte d’un conflit de longue date, « avec une occupation de 56 ans et sans issue politique en vue ».

« Il est temps de mettre fin à ce cercle vicieux d’effusion de sang, de haine et de polarisation. Israël doit voir ses besoins légitimes de sécurité se matérialiser – et les Palestiniens doivent voir se concrétiser une perspective claire pour la création de leur propre État », a déclaré M. Guterres, pour qui « seule une paix négociée qui répond aux aspirations nationales légitimes des Palestiniens et des Israéliens, ainsi qu’à leur sécurité – la vision de longue date d’une solution à deux États, conformément aux résolutions des Nations Unies, au droit international et aux accords antérieurs – peut apporter une stabilité à long terme pour la population de cette terre et de la région du Moyen-Orient dans son ensemble ».

Appel du Président de l'Assemblée générale

Le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Dennis Francis, a également exprimé lundi sa « plus profonde préoccupation face à la détérioration de la situation sécuritaire au Moyen-Orient ». 

Lors d’une intervention devant la Seconde Commission, il s’est joint au Secrétaire général pour déclarer « sans équivoque » que « la violence n’est pas une voie viable à suivre ». 

« Elle n’offre ni une paix ni une prospérité durables aux personnes impliquées. Il s’agit d’une voie qui s’est avérée ne conduire qu’à davantage d’effusions de sang, à davantage de conflits et à davantage de tragédies. Dans la plupart des cas, ce sont des citoyens innocents – des femmes, des hommes et des enfants – qui en paient le prix », a-t-il ajouté. 

M. Francis a appelé « à la cessation immédiate de la violence ». Il a demandé à toutes les parties « à faire preuve d'un maximum de retenue et à toutes les parties prenantes à s'engager dans des discussions diplomatiques pour désamorcer la situation, protéger les civils et tracer la voie vers une solution à deux États qui offre paix, progrès et prospérité pour tous ».