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Inquiétudes sur le sort de plusieurs hôpitaux touchés par des raids à Gaza

Hôpital Al-Shifa à Gaza. L'OMS prévient que les hôpitaux de la bande de Gaza sont à un point de rupture.
OMS Territoire palestinien occupé
Hôpital Al-Shifa à Gaza. L'OMS prévient que les hôpitaux de la bande de Gaza sont à un point de rupture.

Inquiétudes sur le sort de plusieurs hôpitaux touchés par des raids à Gaza

Paix et sécurité

Alors que plus de 338.000 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile dans la bande de Gaza en raison des bombardements de l’armée israélienne, la situation est préoccupante dans les hôpitaux de l’enclave palestinienne, qui manquent de tout.

Selon la branche méditerranéenne de l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU (OMS), la situation à Gaza est « extrêmement critique ». « Il est impératif que l’aide humanitaire - en particulier les soins de santé, les fournitures médicales - soit accessible à ceux qui en ont besoin, sans risque pour ceux qui s’efforcent d’atténuer les souffrances et de sauver des vies », a indiqué le Bureau régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale.

Cette alerte de l’OMS intervient alors que les violents bombardements israéliens aériens, maritimes et terrestres se sont poursuivis presque sans interruption dans la bande de Gaza, démolissant des quartiers entiers.

« Les groupes armés palestiniens de Gaza ont poursuivi leurs tirs aveugles de roquettes en direction des centres de population israéliens », a ajouté le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) dans son dernier rapport sur la situation à Gaza.

Dégâts causés par des frappes aériennes à Gaza.
UN News/Ziad Taleb
Dégâts causés par des frappes aériennes à Gaza.

Une cinquantaine d’attaques

Au cours des dernières 24 heures, des frappes aériennes ont visé des zones proches de l’hôpital de Beit Hanoun et un établissement de soins de santé à Gazacity, endommageant les alentours des deux établissements et les rendant inaccessibles. L’hôpital est donc devenu inaccessible en raison des dégâts subis par les zones environnantes.

« La Société palestinienne du Croissant-Rouge (PRCS) a signalé que quatre de ses auxiliaires médicaux ont été tués pendant leur service, lorsqu’une ambulance a été prise pour cible dans la région de Beit Hanoun », a ajouté l’agence onusienne. 

Depuis le 7 octobre, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a recensé 51 attaques qui ont fait 11 morts et 16 blessés parmi le personnel de santé et qui ont touché 18 établissements de santé et 20 ambulances.

Selon le ministère de la Santé de Gaza, les 13 hôpitaux et autres établissements de santé de la bande de Gaza sont opérationnels et soignent les blessés, bien qu’ils soient confrontés à de graves pénuries de fournitures médicales, aux dommages causés par les frappes aériennes et à des coupures d’électricité prolongées.

Du pain est distribué dans une école de Gaza qui sert d'abri en cas d'urgence.
© WFP/Ali Jadallah
Du pain est distribué dans une école de Gaza qui sert d'abri en cas d'urgence.

Le nombre de déplacés dépasse les 338.000

Par ailleurs, les mouvements de population se poursuivent dans la bande de Gaza et le nombre cumulé de personnes déplacées a augmenté de 30% au cours des dernières 24 heures. Le nombre de déplacés a augmenté de 75.000 personnes supplémentaires pour atteindre près de 339.000, dont plus des deux tiers ont trouvé refuge dans des écoles de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

Au total, l’agence onusienne accueille plus 218.000 personnes dans 92 écoles, dont certaines ont servi d’abris d’urgence. Près de 15.000 personnes déplacées ont en outre trouvé refuge dans 18 écoles de l’Autorité palestinienne.

Selon OCHA, plus de 105.000 personnes déplacées, dont les maisons ont été détruites ou endommagées ou qui ont quitté leur domicile par peur, sont hébergées chez des parents et des voisins, dans une église de la ville de Gaza et dans d’autres installations. « Une partie des personnes déplacées ont quitté leurs maisons suite aux avertissements d’évacuation des autorités israéliennes ». 

Au sixième jour de guerre entre le Hamas et Israël, le conflit a déjà plus de 1.200 morts en Israël, la plupart des civils. Dans la bande de Gaza, OCHA recense 1.100 personnes tuées, dont de nombreux civils, par des raids aériens israéliens.

La seule centrale électrique de la bande de Gaza à l’arrêt

Sur le terrain, les agences humanitaires redoutent les conséquences du blocs total de Gaza. D’autant que depuis hier mercredi à 14 heures (heure locale), l’unique centrale électrique de Gaza s’est trouvée à court de carburant et a dû cesser de fonctionner. « Ce qui a déclenché une panne d’électricité immédiate dans toute la bande de Gaza, qui se poursuit toujours », a détaillé OCHA, ajoutant que « cette panne fait suite à l’arrêt de l’approvisionnement en électricité et en carburant de Gaza par Israël le 8 octobre ». 

L’ampleur des dégâts subis par les infrastructures civiles est également de plus en plus préoccupante, des rapports faisant état de dommages importants aux réseaux d’électricité, d’eau et de communication, principalement dans la ville de Gaza et dans le nord de la bande de Gaza.

Depuis le début des hostilités, sept importantes installations d’approvisionnement en eau et d’assainissement, desservant plus de 1,1 million de personnes, ont été touchées par des frappes aériennes et gravement endommagées. « Dans certaines zones, les eaux usées et les déchets solides s’accumulent désormais dans les rues, ce qui constitue un risque pour la santé ».

De plus, au moins 88 établissements d’enseignement ont été touchés. Ce chiffre comprend 18 écoles de l’UNRWA, dont deux ont été utilisées comme abris d’urgence pour les personnes déplacées, et 70 écoles de l’Autorité palestinienne, dont l’une a été détruite. Pour le cinquième jour consécutif, plus de 600.000 enfants de Gaza n’ont pas accès à l’éducation ni à un lieu sûr.