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L’ONU proroge l’accord avec le Myanmar sur le retour des réfugiés rohingyas

Cox's Bazar, au Bangladesh: des réfugiés rohingyas débarquent sur la plage de Shamlapur après avoir navigué pendant 5 heures dans la baie du Bengale (Archives)
Photo : Patrick Brown/UNICEF
Cox's Bazar, au Bangladesh: des réfugiés rohingyas débarquent sur la plage de Shamlapur après avoir navigué pendant 5 heures dans la baie du Bengale (Archives)

L’ONU proroge l’accord avec le Myanmar sur le retour des réfugiés rohingyas

Paix et sécurité

Deux agences des Nations Unies ont renouvelé ce lundi avec le gouvernement du Myanmar l’accord qui doit permettre à terme à des centaines de milliers de réfugiés rohingyas se trouvant dans des camps surpeuplés au Bangladesh de rentrer chez eux.

Le Ministère du travail, de l’immigration et de la population du Myanmar ainsi que les représentants du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) prolongent ainsi la coopération jusqu’en juin 2021.

Ce cadre de coopération entre les Nations Unies et le gouvernement a été initialement signé le 6 juin 2018, et précédemment prolongé en mai 2019. En prorogeant ce protocole d’accord, l’ONU et le Myanmar visent à aider à créer un environnement propice au rapatriement volontaire, sûr, digne et durable des réfugiés rohingyas du Bangladesh.

L’accord entend aussi à soutenir le redressement et le développement basé sur la résilience au profit de toutes les communautés vivant dans les trois cantons du nord de l’État de Rakhine, au Myanmar.

S’agissant de la situation dans l’État de Rakhine, le PNUD et le HCR estiment qu’il incombe au gouvernement du Myanmar « de créer un environnement propice au retour volontaire, en toute sécurité et digne des réfugiés et d’améliorer la jouissance des droits de l’homme pour la population qui réside encore au Myanmar ».

Tout en restant déterminée à soutenir ce travail, l’ONU appelle Naypyidaw « à s’attaquer aux causes profondes de la crise en mettant pleinement en œuvre les recommandations de la Commission consultative sur l’État de Rakhine, notamment celles concernant la liberté de circulation, un cheminement clair et volontaire vers la citoyenneté et un accès accru aux services publics et aux moyens de subsistance ».

Plus de 2.600 personnes consultées et 75 projets à impact rapide approuvés

Selon l’ONU, cette dernière extension du protocole d’accord intervient dans un contexte de conflit armé permanent qui entraîne une augmentation des besoins humanitaires de toutes les communautés de l’État et aggrave les difficultés opérationnelles rencontrées par le PNUD, le HCR et les organisations partenaires.

« Un accès cohérent pour l’ONU et ses partenaires est essentiel pour assurer une mise en œuvre élargie de l’accord », insiste l’ONU.

Bien que l’environnement dans l’Etat de Rakhine ne soit pas encore propice au rapatriement volontaire des réfugiés, le PNUD et le HCR se sont félicités de la prolongation de l’accord. Selon les deux agences onusiennes, le protocole d’accord a permis jusqu’à présent aux équipes d’évaluer les besoins immédiats dans plus de 120 villages dans les cantons (comtés) de Maungdaw et de Buthidaung.

« Nous avons consulté plus de 2.600 personnes sur les priorités de leurs communautés, en nous assurant que les projets répondront au mieux à leurs besoins et serviront à promouvoir la cohésion sociale entre les communautés », notent les agences de l’ONU.

Depuis la signature du protocole d’accord initial le 6 juin 2018, près de 75 projets à impact rapide ont été approuvés, notamment pour des infrastructures communautaires telles que l’amélioration de l’eau, la réhabilitation d’écoles et de routes, la formation professionnelle et les projets générateurs de revenus. Une septième série d’évaluations est en cours, mais elle est limitée en raison de la pandémie de Covid-19 dans le monde.

Selon l’ONU, des efforts sont en cours pour sensibiliser les communautés à la prévention du nouveau coronavirus. Le Myanmar comptabilise 178 cas confirmés de Covid-19 dont 6 décès, selon un bilan établi ce lundi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).