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Ebola en RDC : l’OMS encouragée par la réduction continue de la propagation du virus

Le personnel d'un centre de traitement d'Ebola à Butembo, dans l'est de la RDC, désinfectent leurs bottes et nettoient leurs vêtements.
Photo : ONU/Martine Perret
Le personnel d'un centre de traitement d'Ebola à Butembo, dans l'est de la RDC, désinfectent leurs bottes et nettoient leurs vêtements.

Ebola en RDC : l’OMS encouragée par la réduction continue de la propagation du virus

Santé

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est dite encouragée par l’évolution de l’épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo, tout en restant prudente face à la « fragilité » de ces améliorations.

« Cette semaine, l’incidence des cas est restée faible dans l’épidémie de maladie à virus Ebola en RDC », s’est réjouie l’Agence onusienne dans son dernier bulletin épidémiologique datée du jeudi 13 février.

« La réduction continue de la propagation géographique des cas et la tendance à la baisse de l’incidence des cas observée au cours des 21 derniers jours sont encourageantes », a ajouté l’OMS.

Mais selon l’Organisation, « ces améliorations restent fragiles et ne doivent pas être interprétées comme une indication que les efforts de réponse peuvent être réduits ».

Dans ces conditions, « une vigilance constante » est essentielle pour améliorer la prévention et le contrôle des infections dans les établissements de soins de santé, ainsi que pour assurer l’identification précoce et le suivi des cas et des contacts.

Au cours des 21 derniers jours (du 22 janvier au 11 février 2020), 12 cas confirmés, dont trois décès communautaires, ont été signalés dans quatre zones sanitaires de deux zones sanitaires actives de la province du Nord-Kivu : Beni (11 cas) et Mabalako (1). Selon l’OMS, cela fait 42 jours que la zone de santé de Katwa n’a pas signalé de nouveaux cas.

L’OMS prolonge l’urgence internationale pour trois mois

Une tendance qui s’est illustrée par les trois nouveaux cas confirmés ont été signalés dans la zone de santé de Beni pour la période du 5 au 11 février. Ces trois cas ont des liens épidémiologiques avec une chaîne de transmission provenant de la zone sanitaire d’Aloya, dans la zone sanitaire de Mabalako, avec une possible exposition nosocomiale à Beni.

Selon l’Agence onusienne, le cas le plus récent signalé dans la zone de santé de Beni le 11 février a été isolé un jour après l’apparition des symptômes.

« La détection précoce des cas réduit la probabilité de transmission des maladies sexuellement transmissibles dans la communauté et améliore considérablement le résultat clinique pour les patients », insiste l’OMS.

A noter que l’Agence onusienne basée à Genève avait prolongé mercredi dernier la qualification de l’épidémie d’Ebola en RDC en une urgence internationale, malgré une chute récente du nombre de cas jugée « extrêmement positive ». L’OMS avait adopté cette qualification d’urgence de portée internationale en juillet dernier pour cette épidémie, un décision régulièrement soumise à un comité de spécialistes. Elle permet à l’OMS de prendre des mesures renforcées en matière de restrictions aux voyages ou de levée de fonds.

« Tant qu’il y aura encore un seul cas d’Ebola dans une région dangereuse et instable comme l’est de la RDC, le potentiel existe pour une épidémie bien plus grande », avait déclaré à la presse le Directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Gebreyesus, à l’issue d’une réunion d’experts à Genève. Mais il a espéré que ce statut d’urgence puisse être levé dans trois mois, à l’occasion d’un nouvel avis du comité d’experts internationaux de cette maladie.

Plus largement, l’OMS insiste sur le fait que la dynamique de l’épidémie reste toutefois tributaire de l’accès des équipes d’intervention aux zones touchées. « L’insécurité persistante reste un obstacle à l’effort de réponse à l’épidémie », met en garde l’Agence onusienne.

3.432 cas signalés et 2.253 décès

Elle avertit également que le nombre limité de décès communautaires encore occasionnellement signalés parmi les nouveaux cas peut perpétuer la transmission. Il y a toujours cette « possibilité que de nouveaux cas apparaissent en dehors des groupes sous surveillance ».

A cet égard, l’OMS rappelle que le virus Ebola peut persister dans les fluides corporels de certains survivants. Dans un nombre limité de cas, des transmissions secondaires dues à l’exposition aux fluides corporels des survivants ont été documentées. « Il faut s’attendre à d’autres groupes de cas après l’exposition aux liquides organiques infectés des survivants dans les prochains mois », insiste l’OMS qui note toutefois que ce risque peut être « atténué » grâce au programme dédié aux soins et à la surveillance des survivants.

L’épidémie d’Ebola s’est déclarée en août 2018 dans la localité de Mangina, et sévit dans les régions du Nord-Kivu et de l’Ituri. A la date du 11 février, 3.432 cas ont été signalés, dont 3.309 cas confirmés et 123 cas probables, parmi lesquels 2.253 cas sont morts (taux de létalité global de 66 %). Sur le total des cas confirmés et probables, plus de la moitié (1923) étaient des femmes.

Avec 968 cas, les enfants de moins de 18 ans représentent le tiers alors que 5% (172) de tous les cas signalés étaient des travailleurs de la santé.

C’est dans ce contexte de résultats encourageants que le Chef de l’OMS s’est rendu jeudi en RDC pour y rencontrer le président Félix Tshisekedi et parler notamment du renforcement du système de santé congolais.