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La Russie prononce à l’ONU un réquisitoire contre les pays occidentaux

Le Ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, devant l'Assemblée générale des Nations Unies.
Photo : ONU/Manuel Elias
Le Ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, devant l'Assemblée générale des Nations Unies.

La Russie prononce à l’ONU un réquisitoire contre les pays occidentaux

Paix et sécurité

Le Ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a prononcé vendredi, à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, un réquisitoire contre les pays occidentaux, notamment les Etats-Unis sans toutefois les nommer, et affirmé que pour sa part, la Russie s’efforçait de « bâtir un monde fondé sur le droit, la vérité et la justice ».

« Aujourd’hui nous assistons à la collision de deux tendances opposées », a-t-il dit. « D’un côté, nous voyons le renforcement de la conception polycentrique de l’ordre international, le développement régulier de nouveaux centres de croissance économique et l’aspiration de peuples à préserver leur souveraineté et à choisir des modèles de développement conformes à leur identité nationale, culturelle et religieuse ».

« De l’autre, nous constatons le désir de certains Etats occidentaux de conserver leur statut auto-proclamé de 'leaders mondiaux' et de ralentir le processus irréversible et objectif d’établissement de la multipolarité. A cette fin, ces puissances n’hésitent pas à recourir à n’importe quelle méthode, y compris le chantage politique, les pressions économiques et la force brute », a poursuivi M. Lavrov.

« Ces actes illégaux dévaluent le droit international qui sous-tend l’ordre international de l’après-guerre », a affirmé le ministre russe. « Nous entendons de fortes déclarations qui non seulement remettent en question la validité juridique de traités internationaux, mais aussi affirment la prééminence d’approches unilatérales égoïstes sur les décisions prises dans le cadre des Nations Unies », a-t-il ajouté dans une allusion claire aux positions affichées par le Président américain Donald Trump.

Nous observons, a-t-il ajouté, « l’offensive d’un révisionnisme belligérant contre le système du droit international ». Ces attaques ont été lancées « contre les principes de base du règlement au Proche-Orient, contre le Plan d’action global sur le nucléaire iranien, contre les engagements pris dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce et contre l’Accord multilatéral sur le climat », a-t-il précisé.

M. Lavrov a ensuite accusé les pays occidentaux de vouloir substituer un ordre mondial fondé sur leurs propres règles à un ordre régi par la suprématie du droit et de tenter de renverser « des gouvernements élus démocratiquement ».

Le ministre russe a ensuite abordé la question syrienne, affirmant que « la tentative infructueuse de changement de régime orchestrée de l’extérieur et reposant sur les extrémistes a failli résulter en la désintégration du pays et en l’émergence à sa place d’un caliphat terroriste ». Mais « l’action énergique de la Russie en réponse à l’appel du gouvernement syrien, soutenue par des mesures diplomatiques adoptées dans le cadre du processus d’Astana, a permis d’éviter ce scénario funeste ».