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En Iraq, l’ONU espère des élections législatives exemptes d’actes de terreur et d’intimidation

Ján Kubiš, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Iraq, devant le Conseil de sécurité (archives)
Photo ONU/Kim Haughton
Ján Kubiš, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Iraq, devant le Conseil de sécurité (archives)

En Iraq, l’ONU espère des élections législatives exemptes d’actes de terreur et d’intimidation

Paix et sécurité

Alors que les forces de sécurité sont en train de nettoyer les dernières poches occupées par le groupe terroriste Daech en Iraq, le pays est désormais tourné vers les élections législatives du 12 mai prochain, a indiqué mardi le Représentant spécial de l’ONU dans le pays, Ján Kubiš.

Devant le Conseil de sécurité, M. Kubiš a dit souhaiter que ces élections confirment la vision d’un Iraq travaillant à l’unisson au-delà des divisions confessionnelles et ethniques dans le but d’arriver à des réformes politiques, économiques et sociales.

Le Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) a également insisté sur les principes d’égalité devant la loi, de justice et d’opportunités pour tous, de bonne gouvernance et la fin de la corruption. Seul un nouveau gouvernement basé sur une telle approche pourrait garantir l’avenir d’un Iraq uni, démocratique et d’un État fédéral pleinement indépendant, a-t-il dit.

205 partis politiques enregistrés et 27 coalition politiques déclarées

Le Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) a noté que la Haute commission électorale indépendante continuait la préparation du scrutin parlementaire avec les enregistrements à ce jour de 205 partis politiques, alors que 27 coalitions politiques ont dit vouloir prendre part au scrutin.

Des défis demeurent tout de même. Le retour volontaire et dans la dignité des déplacés dans la sécurité est une préoccupation majeure pour le succès et la crédibilité des élections. Dans les mois à venir, le gouvernement iraquien espère que 2 des 2,5 millions de déplacés vont retourner chez eux.

L’une des principales préoccupations est que les forces de sécurité iraquiennes assurent un environnement sécuritaire qui permette aux électeurs d’exercer leur droit de vote en sécurité, sans actes de terreur et sans intimidations. Malgré la défaite de Daech, l’organisation terroriste et ses cellules dormantes, y compris parmi les déplacés, continuent de constituer une menace, a expliqué M. Kubiš.

En outre, le nouveau bulletin de vote électronique et les logiciels de tabulation des résultats sont toujours en cours de mise à jour et requièrent un soutien accéléré, y compris venant des Nations Unies et d’autres partenaires.

Le Représentant spécial a précisé que l’observation des élections, par des observateurs nationaux et internationaux serait un atout pour la légitimité du scrutin. En effet, des élections crédibles avec un fort taux de participation, y compris dans des zones libérées et dans la région du Kurdistan iraquien, et avec des mesures spécifiques pour faciliter le vote des femmes, donnera au nouveau gouvernement le pouvoir de mettre en place des réformes, d’améliorer la redevabilité et de promouvoir l’inclusion et la réconciliation entre les différentes composantes et les divers groupes du pays.

Rapprochement entre Bagdad et Erbil

Sur la question du Kurdistan, M. Kubiš a salué les récents rapprochements entre Bagdad et Erbil. Le Représentant spécial s’est félicité de la confirmation par le Premier ministre iraquien, Haider Al-Abadi, que les gouvernements fédéral d’Iraq et régional du Kurdistan iraquien sont dans la dernière phase de négociation sur des sujets importants tels que le payement des salaires et la réouverture des aéroports d’Erbil et de Sulaymaniyah. 

M. Kubiš a salué les efforts du gouvernement fédéral et de celui de la région du Kurdistan pour la mise en œuvre du plan national d’action sur les femmes, la paix et la sécurité. Alors que les élections approchent, il a invité les dirigeants politiques à donner plus de place aux femmes en les nommant à des postes de direction dans les partis politiques, et d’assurer leur participation significative à tous les processus électoraux, y compris les négociations pour la formation du futur gouvernement après le scrutin.