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Aux Philippines, une médecin vêtue d'une combinaison de protection complète dirige un groupe de professionnels de la santé bénévoles s'occupant de patients atteints de la Covid-19 et de personnes faisant l'objet d'une enquête dans un hôpital

À l'Assemblée mondiale de la santé, les pays s'accordent sur les efforts à déployer pour renforcer la préparation aux pandémies

ONU Femmes /Louie Pacardo
Aux Philippines, une médecin vêtue d'une combinaison de protection complète dirige un groupe de professionnels de la santé bénévoles s'occupant de patients atteints de la Covid-19 et de personnes faisant l'objet d'une enquête dans un hôpital

À l'Assemblée mondiale de la santé, les pays s'accordent sur les efforts à déployer pour renforcer la préparation aux pandémies

Santé

Les pays réunis à l’Assemblée mondiale de la santé se sont accordés sur une série d'actions clés visant à mieux guider et coordonner les efforts internationaux en matière de prévention, de détection et de réponse aux risques pour la santé publique, tout en s'engageant à finaliser les négociations sur un accord mondial sur les pandémies d'ici un an au plus tard.

Le dernier jour de la soixante-dix-septième Assemblée, les pays membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont adopté d'importants amendements au règlement sanitaire international (RSI), notamment la définition d'une « urgence pandémique » et l'engagement d'améliorer l'accès aux produits médicaux et au financement.

« Les décisions historiques prises aujourd'hui témoignent de la volonté commune des États membres de protéger leur population et celle du monde entier contre le risque partagé d'urgences de santé publique et de pandémies futures », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS.

Ces mesures contribueront à garantir la mise en place de systèmes complets et solides dans tous les pays afin de protéger tout un chacun contre le risque de flambées et de pandémies futures, selon l'OMS.

Il a souligné que les modifications apportées au RSI renforceront la capacité des pays à détecter les futures flambées épidémiques et à y répondre, à renforcer les capacités nationales et à améliorer la coordination entre les nations en matière de surveillance des maladies, d'échange d'informations et d'intervention.

« Cela repose sur un engagement en faveur de l'équité, sur la compréhension du fait que les menaces sanitaires ne connaissent pas les frontières nationales et que la préparation est un effort collectif », a ajouté M. Tedros.

Finalisation de l'accord sur la pandémie « d’ici un an »

Les pays ont également convenu de poursuivre la négociation de l'accord proposé sur la pandémie afin d'améliorer la coordination, la collaboration et l'équité au niveau international pour prévenir les pandémies futures, s'y préparer et y répondre.

Les États membres de l'OMS ont décidé de prolonger le mandat de l'Organe intergouvernemental de négociation (OIN), créé en décembre 2021, afin qu'il termine ses travaux de négociation d'un accord sur la pandémie dans un délai d'un an, d'ici l'Assemblée mondiale de la Santé en 2025, ou plus tôt si possible.

S'exprimant lors de la clôture de l'Assemblée mondiale de la santé, M. Tedros a félicité les délégués pour leur travail acharné.

« Vous vous êtes mis d'accord sur la voie à suivre pour l'accord sur la pandémie, et je reste persuadé que vous le mènerez à son terme », a-t-il déclaré.

L'Assemblée s'est tenue à Genève du 27 mai au 1er juin sur le thème général « Tous pour la santé, la santé pour tous ».

Amendements au RSI

Les nouveaux amendements au RSI comprennent l'introduction d'une définition de l'urgence pandémique afin de déclencher une collaboration internationale plus efficace en cas d'événements risquant de devenir des pandémies. Cette définition élève le niveau d'alarme en s'appuyant sur les mécanismes existants du RSI, tels que la détermination d'une urgence de santé publique de portée internationale.

Une urgence pandémique est désormais définie comme une maladie transmissible qui risque de se propager à grande échelle, qui submerge les systèmes de santé, qui provoque d'importantes perturbations sociales ou économiques et qui nécessite une action internationale rapide, équitable et coordonnée par le biais d'approches gouvernementales et sociétales globales.

En outre, les amendements mettent l'accent sur la solidarité et l'équité dans l'accès aux produits médicaux et au financement en établissant un Mécanisme financier de coordination. Ce mécanisme vise à aider les pays en développement à identifier et à obtenir le financement nécessaire pour répondre à leurs besoins et à leurs priorités en matière de prévention, de préparation et d'intervention en cas de pandémie.

Les amendements établissent également un Comité des États parties chargé de promouvoir et de soutenir la coopération en vue d'une mise en œuvre efficace du RSI et créent des autorités nationales chargées du RSI afin d'améliorer la coordination des règlements au sein des pays et entre eux.

Qu'est-ce que le RSI ?

Le Règlement sanitaire international (RSI) est un instrument international juridiquement contraignant qui définit les responsabilités des pays dans la gestion des événements et des urgences de santé publique susceptibles d'avoir des répercussions transfrontalières.

Il établit notamment des obligations cruciales en matière de notification et des critères d'identification des « urgences de santé publique de portée internationale », et traite des exigences en matière de voyages et de transports internationaux, en veillant à la conformité des documents sanitaires.

Le règlement a été mis à jour pour la dernière fois il y a près de 20 ans, en 2005.