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Plus de 23 millions de tonnes de débris générés par les destructions à Gaza

Les opérations militaires ont causé d'énormes destructions à Gaza.
© UNOCHA/Themba Linden
Les opérations militaires ont causé d'énormes destructions à Gaza.

Plus de 23 millions de tonnes de débris générés par les destructions à Gaza

Paix et sécurité

Il faudra des années pour évacuer les millions de tonnes de débris après la destruction d'immeubles résidentiels et autres propriétés dans la bande de Gaza, a indiqué vendredi l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), relevant qu’il faudra autant de temps pour retirer les engins non explosés.

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« La destruction de la bande de Gaza a produit près de 23 millions de tonnes de débris. Il faudra des années pour déblayer les décombres et les munitions non explosées », a détaillé sur le réseau social X, l’UNRWA, soulignant que « des maisons, des écoles, des cliniques et d’autres infrastructures civiles ont été touchées ». Selon l’agence onusienne, la vie de 2 millions de personnes a été dévastée.

S’il faudrait des années pour déblayer les débris, les Nations Unies ont ainsi souligné la nécessité de reconstruire la bande de Gaza une fois le conflit terminé. En attendant, les partenaires de l’action contre les mines procèdent à certaines évaluations des menaces liées aux explosifs et sensibilisent le public aux risques.

Explosifs de guerre

« Des évaluations à plus grande échelle sont nécessaires de toute urgence, mais les efforts de réponse ont été entravés par des restrictions sur l’importation de fournitures humanitaires de lutte contre les mines et des exigences d’autorisation pour le déploiement de personnel spécialisé », a déclaré dans un communiqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).

Selon le Bureau, des bombardements israéliens intenses et des opérations terrestres, ainsi que des combats violents entre les forces israéliennes et les groupes armés palestiniens, continuent d’être signalés dans une grande partie de la bande de Gaza, en particulier dans le secteur de Hamad à Khan Younis. Les hostilités provoquent de nouvelles victimes civiles, des déplacements et des destructions de maisons et d’autres infrastructures civiles.

Israël a lancé une offensive sur Gaza en réponse aux attaques sanglantes perpétrées par le Hamas, qui ont fait quelque 1.200 morts en Israël et plus de 250 personnes prises en otage.

Un contexte de pénurie aiguë de vivres

Selon l’UNRWA, les bombardements aériens, terrestres et maritimes de l'armée israélienne se sont poursuivis sur une grande partie de la bande de Gaza, faisant de nouvelles victimes parmi les civils, provoquant des déplacements et la destruction d’infrastructures civiles.

Les frappes aériennes des forces israéliennes se poursuivent également dans la zone densément peuplée de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. L’offensive a fait plus de 31.000 morts et près de 73.000 blessés dans un contexte de destruction massive et de pénurie de produits de première nécessité.

Selon l’armée israélienne, 247 soldats ont été tués et 1.475 soldats blessés à Gaza depuis le début de l’opération terrestre.

Dans ce climat de bombardement et de combats, Israël a également imposé un blocus paralysant à l’enclave palestinienne, laissant sa population, en particulier les habitants du nord de Gaza, au bord de la famine.

Environ 85% des habitants de Gaza ont été déplacés par l’assaut israélien dans un contexte de pénurie aiguë de nourriture, d’eau potable et de médicaments, tandis que 60% des infrastructures de l’enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations Unies.

Des enfants se tiennent devant une maison démolie par un bombardement dans la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza.
© UNICEF/Eyad El Baba
Des enfants se tiennent devant une maison démolie par un bombardement dans la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza.

Incident meurtrier

De son côté, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, a déclaré que l'information selon laquelle 20 personnes ont été tuées et 155 autres blessées, jeudi, alors qu'elles attendaient de l'aide à l'entrée de la ville de Gaza était choquante.

M. Griffiths a estimé que ces incidents ne peuvent pas continuer – et que des personnes ne devraient pas avoir à mourir en essayant de maintenir leur famille en vie. Selon lui, la distribution de l'aide à Gaza devrait être effectuée de manière sûre, digne et prévisible. Il a également réitéré son appel à la fin du conflit.

« Nous et nos partenaires humanitaires continuons de fournir une aide vitale à la population de Gaza, partout et chaque fois que cela est possible », a rappelé vendredi le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU.

L’accès des humanitaires toujours insuffisant

Selon l’OCHA, les niveaux de malnutrition infantile dans le nord de la bande de Gaza sont extrêmes. Au moins 23 enfants seraient morts de malnutrition et de déshydratation dans le nord de la bande de Gaza.

Or selon l’UNRWA, l’accès aux habitants de la ville de Gaza et du nord de Gaza reste insuffisant.

Selon l’OCHA, les autorités israéliennes n’ont facilité que 25% des missions d’aide prévues dans le nord à ce jour.

Au cours des 14 premiers jours de mars, une moyenne de 169 camions d’aide par jour a pénétré dans la bande de Gaza. Ce chiffre reste bien en deçà de la capacité opérationnelle des deux points de passage et de l’objectif de 500 camions par jour, avec des difficultés à la fois à Karem Abu Salem (Kerem Shalom) et à Rafah.

« La sécurité de la gestion des points de passage a été gravement affectée par la mort de plusieurs policiers palestiniens lors de frappes aériennes israéliennes près des points de passage au début du mois de février », a précisé l'OCHA.