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Kaboul, la capitale de l'Afghanistan.

Afghanistan : l’ONU consternée par l’exécution publique de trois personnes dans des stades

© Unsplash/Mohammad Husaini
Kaboul, la capitale de l'Afghanistan.

Afghanistan : l’ONU consternée par l’exécution publique de trois personnes dans des stades

Droit et prévention du crime

Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU a dénoncé, mercredi, l’exécution publique de trois personnes dans un stade en Afghanistan.

« Nous sommes consternés par les exécutions publiques de trois personnes dans des stades en Afghanistan au cours de la semaine dernière », a déclaré dans un communiqué un porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH), Jeremy Laurence. 

Les exécutions dans les villes de Ghazni et Sheberghan ont eu lieu en présence d’un tribunal de facto et d’autres fonctionnaires, ainsi que du public. 

Les autorités talibanes ont fait exécuter publiquement un homme reconnu coupable de meurtre lundi dans un stade du nord de l’Afghanistan, quelques jours seulement après avoir procédé à deux autres exécutions, jeudi 22 février, dans un stade de football de la ville de Ghazni, dans l’est du pays. Selon le HCDH, les personnes condamnées auraient été abattues de plusieurs balles. 

Toutes les récentes exécutions ont été ordonnées en vertu du principe islamique de « qisas » ou loi du talion.

Les autorités ont aussi procédé à plusieurs flagellations publiques pour d’autres crimes, comme le vol, l’adultère ou la consommation d’alcool. Et depuis la prise du pouvoir par les Talibans en août 2021, cinq personnes ont été exécutées publiquement à la suite de décisions prises par le système judiciaire de facto et approuvées par le chef des Talibans.

Des châtiments corporels publics

Par ailleurs, les autorités de facto continuent à appliquer des châtiments corporels judiciaires en public. 

Ces exécutions sont arbitraires, contraires au droit à la vie protégé par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et doivent cesser immédiatement 

Le 25 février, à Laghman, dans l’est, un garçon de 12 ans et un homme ont été fouettés pour crime d’immoralité, toujours en public et en présence d’officiels de facto. 

Le même jour, dans la province de Balkh (nord-ouest), une femme et un homme reconnus coupables de fugue et d’adultère ont été fouettés 35 fois en public.  

Selon le HCDH, ces exécutions sont arbitraires par nature et contraires au droit à la vie protégé par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel l’Afghanistan est partie. Elles doivent cesser immédiatement. 

« Les exécutions publiques constituent également une forme de peine ou de traitement cruel, inhumain ou dégradant », a ajouté M. Laurence. 

Face à ces derniers développements, les services du Haut-Commissaire Volker Türk demandent instamment à Kaboul d’instaurer un moratoire immédiat sur toute nouvelle exécution et d’agir rapidement pour interdire l’application de la peine de mort dans son intégralité.

Compte tenu de ces graves préoccupations, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) demandent instamment à Kaboul de garantir le plein respect des droits à une procédure régulière et à un procès équitable, en particulier l’accès à une représentation juridique, pour toute personne faisant l’objet d’accusations criminelles.