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Gaza : le chef de l’OMS déplore des frappes « inadmissibles » sur un hôpital à Khan Younis

Une mère prend soin de son fils et de sa fille blessés lors d'une frappe aérienne dans la ville de Gaza.
© UNICEF/Abed Zaqout
Une mère prend soin de son fils et de sa fille blessés lors d'une frappe aérienne dans la ville de Gaza.

Gaza : le chef de l’OMS déplore des frappes « inadmissibles » sur un hôpital à Khan Younis

Paix et sécurité

Alors que d’intenses bombardements israéliens se sont poursuivis dans la majeure partie de la bande de Gaza, avec d’intenses combats au sol dans les camps de réfugiés du centre de Gaza et dans la ville méridionale de Khan Younis, le chef de l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU a « déploré » des frappes « inadmissibles » sur un hôpital de Khan Younis.

Selon le Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ces raids, qui se sont produits dans la nuit de mardi 2 à mercredi 3 janvier, ont notamment endommagé des installations locales du Croissant-Rouge palestinien.

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« Le 2 janvier, l’hôpital Al Amal de Khan Younis a été frappé, faisant cinq morts, dont un bébé de cinq jours. Un centre de formation géré par le Croissant-Rouge palestinien (CRP) au sein du complexe hospitalier a été gravement endommagé », a également détaillé le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) dans son dernier rapport de situation.

Le système de santé de Gaza est déjà à genoux

Selon le Croissant-Rouge palestinien, les attaques ont tué au moins cinq civils, dont un bébé de cinq jours. 14.000 personnes avaient trouvé refuge à l’hôpital de Khan Younis. Parmi ces déplacés, beaucoup d’entre eux auraient maintenant quitté les lieux, et ceux qui restent craignent énormément pour leur sécurité et envisagent de retourner dans des endroits initialement quittés pour trouver refuge et protection.

Selon le chef de l’OMS, ce dernier raid intervient alors que le système de santé de Gaza est déjà à genoux, avec des travailleurs de la santé et des humanitaires étant continuellement bloqués dans leurs efforts pour sauver des vies en raison des hostilités.

« Les habitants de Gaza ne reçoivent toujours qu’une fraction des fournitures auxquelles ils avaient accès avant la guerre, de même que seule une fraction des habitants de Gaza nécessitant une évacuation médicale est évacuée », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus dans un message sur la plateforme X, relevant que « cette situation est inacceptable au regard de la catastrophe humanitaire qui s’est déroulée en trois mois ».

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), les bombardements israéliens intensifs se poursuivent, tout comme les combats entre forces israéliennes et groupes armés palestiniens, et les tirs de roquettes palestiniennes en direction d’Israël.

Le Comité d’examen de la famine activé à Gaza

Entre les après-midi du 1er et du 2 janvier, 207 Palestiniens ont été tués, selon le ministère de la santé à Gaza. Au total, entre le 7 octobre et le 2 janvier, au moins 22.185 Palestiniens ont été tués à Gaza, selon le ministère de la santé de Gaza. Environ 70% des personnes tuées seraient des femmes et des enfants.

De son côté, l’armée israélienne a annoncé que depuis le début de son opération terrestre, 171 soldats ont été tués et 983 blessés à Gaza.

Sur le terrain, les 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza - dont 85% ont été déplacés par les bombardements et les combats selon l’ONU - sont confrontés à de graves pénuries de nourriture, d’eau, de carburant et de médicaments.

L'OCHA a mis en garde contre un risque croissant de grave insécurité alimentaire dans la bande de Gaza « dans un contexte de conflit intense et d’accès restreint ». Dans sa dernière mise à jour de la situation, le bureau onusien a indiqué que le Comité d’examen de la famine (CEF) a été activé en raison de preuves du dépassement de la phase 5 (seuil catastrophique) de l’insécurité alimentaire aiguë » dans l’enclave contrôlée par le Hamas.

Un enfant de 5 ans joue devant sa maison détruite dans la ville de Sheikh Zayed, au nord de la bande de Gaza.
© UNICEF/Omar Al-Qattaa
Un enfant de 5 ans joue devant sa maison détruite dans la ville de Sheikh Zayed, au nord de la bande de Gaza.

La trêve humanitaire, étape essentielle pour éliminer tout risque de famine

« Le comité a ajouté que, pour éliminer le risque de famine, il est impératif d’arrêter la détérioration de la santé, de la nutrition, de la sécurité alimentaire et de la mortalité en rétablissant les services de santé, d’eau, d’assainissement et d’hygiène », a déclaré l’OCHA dans sa mise à jour. En outre, le Comité a appelé à la cessation des hostilités et à la restauration de l’espace humanitaire pour la fourniture d’une aide multisectorielle, notant qu’il s’agit de premières étapes essentielles pour éliminer tout risque de famine.

Sur un autre plan, l’OCHA s’est inquiétée de la propagation de maladies à Gaza, qui se serait intensifiée, notamment en raison des récents déplacements massifs dans la partie sud de l’enclave déchirée par la guerre.

Selon l’Agence de l’ONU chargée des réfugiés palestiniens (UNRWA), 1,9 million de personnes, soit près de 85% de la population totale de Gaza, devraient être déplacées à l’intérieur de la bande de Gaza d’ici à la fin de 2023, dont certaines ont été déplacées plusieurs fois. Près de 1,4 million de personnes déplacées sont hébergées dans 155 installations de l’UNRWA réparties dans les cinq gouvernorats.