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Violences basées sur le genre : l'ONU dénonce un sous-financement de la prévention

Au Mexique, des femmes exigeant la fin de la violence à leur égard. (archives)
Primavera Diaz
Au Mexique, des femmes exigeant la fin de la violence à leur égard. (archives)

Violences basées sur le genre : l'ONU dénonce un sous-financement de la prévention

Femmes

Alors que sera commémorée ce samedi la Journée pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, l'ONU appelle à des investissements audacieux pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes à la lumière d'un nouveau rapport montrant que la prévention est gravement sous-financée. 

En 2022, les pays du monde entier ont dépensé 204 milliards de dollars en aide au développement à l’étranger. Sur cette somme considérable, seulement 0,2% a été consacré à la prévention des violences basées sur le genre, selon des extraits de ce nouveau rapport publié par des partenaires d’ONU Femmes, agence spécialisée des Nations Unies.

Dans trois jours, samedi 25 novembre, ONU Femmes lancera sa campagne annuelle à l’échelle des Nations Unies pour éliminer les violences faites aux femmes.

Au cours des 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre qui suivront, l’agence demandera aux gouvernements, aux institutions et aux citoyens de montrer à quel point ils ont à cœur d’éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles, sous le thème « TOUS UNiS ! Investir pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles ». 

La Vice-Secrétaire générale de l'ONU, Amina Mohammed, a rencontré des conseillers de Yahasan Pulih, une organisation de la société civile de Jakarta, en Indonésie, qui travaille avec des victimes et survivantes de violences basées sur le genre, lors d'un…
ONU Indonésie
La Vice-Secrétaire générale de l'ONU, Amina Mohammed, a rencontré des conseillers de Yahasan Pulih, une organisation de la société civile de Jakarta, en Indonésie, qui travaille avec des victimes et survivantes de violences basées sur le genre, lors d'une visite en mai 2022.

16 jours d’activisme d'une portée mondiale

La commémoration de la Journée internationale a démarré jeudi avec un message vidéo de la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina J. Mohammed, et des remarques de la Directrice exécutive d'ONU Femmes, Sima Bahous, au siège de l’ONU.

« Investir dans la prévention, c'est investir dans notre bien-être collectif », a déclaré Mme Mohammed. « Cela signifie créer des conditions dans lesquelles les femmes et les filles peuvent s’épanouir, libérées de la peur de la violence ».

Conformément au thème de cette année, les événements mettront en lumière tout au long de ces prochains jours les meilleures pratiques d’investissement pour prévenir la violence à l’égard des femmes, les lacunes, les défis, ainsi que la voie à suivre.

La portée de l’événement est mondiale. Des dizaines d'événements organisés pendant les 16 prochains jours d'activisme, sur tous les continents, d’un festival du film au Rwanda au dialogue pour les jeunes femmes au Sri Lanka, en passant par des projections de films en Égypte et au Maroc. Tous inviteront à l’action pour garantir un avenir sans violence aux femmes et aux filles.

Près d’une femme sur trois victime, aucun pays épargné

Les violences à l’égard des femmes et des filles demeurent la violation des droits humains la plus répandue dans le monde. Des statistiques d’ONU Femmes indiquent qu’environ 736 millions de femmes – soit près d’une sur trois – ont subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime, des violences sexuelles infligées par une autre personne, ou les deux, au moins une fois dans leur vie. Plus de quatre femmes et filles sur cinq (86 %) vivent dans des pays sans aucune protection juridique solide ou dans des pays où les données sur ce sujet ne sont pas disponibles.  

Aucun pays n’est sur le point d’éliminer les violences infligées par un partenaire intime. Malgré l’ampleur du problème et ces tendances préoccupantes, les engagements financiers en soutien à la prévention de la violence demeurent limités.

Dans ce contexte, ONU Femmes juge essentiel d’investir dans la prévention de la violence à l’égard des femmes et des filles pour parvenir à l’égalité des sexes d’ici à 2030.