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Un responsable de l'ONU tient une copie de la Charte des Nations Unies.

Prévention des conflits : l'ONU souligne l'importance des accords régionaux

Photo ONU/Amanda Voisard
Un responsable de l'ONU tient une copie de la Charte des Nations Unies.

Prévention des conflits : l'ONU souligne l'importance des accords régionaux

Paix et sécurité

Les organisations et cadres régionaux ont « un rôle essentiel à jouer » dans un contexte de fortes tensions géopolitiques, a déclaré le Sous-Secrétaire général de l'ONU, Khaled Khiari, au Conseil de sécurité ce vendredi. 

Le haut fonctionnaire a souligné que la concurrence entre États mettait de plus en plus à l’épreuve les limites établies par la Charte des Nations Unies.

La situation en Israël et dans les territoires palestiniens occupés entraîne en l'occurrence un « cercle vicieux de violence » qui risque, en l’absence de solution négociée à deux États, de faire sombrer l’ensemble de la région dans un conflit des années durant, a ajouté M. Khiari, dont le titre officiel est Sous-Secrétaire général pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique aux Départements des affaires politiques et de la consolidation de la paix et des opérations de paix.

Khaled Khiari, Sous-Secrétaire général pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique aux Départements des affaires politiques et de la consolidation de la paix et des opérations de paix, devant le Conseil de sécurité, en octobre 2023.
ONU Photo/Eskinder Debebe
Khaled Khiari, Sous-Secrétaire général pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique aux Départements des affaires politiques et de la consolidation de la paix et des opérations de paix, devant le Conseil de sécurité, en octobre 2023.

La diplomatie doit « prendre des risques »

« Le monde est entré dans une nouvelle ère, la période de l’après-guerre est terminée et une transition est en cours vers un nouvel ordre mondial », a aussi observé M. Khiari, qui s'est inquiété d'une « perte de confiance » et de « risques d’escalade » concernant toutes les régions ou presque.  

Dans ce contexte, M. Khari a souligné que la diplomatie impliquait de « prendre des risques » et de faire preuve de créativité, et qu’elle demeurait cruciale entre pays en désaccord. 

Les accords régionaux, un atout

Les accords régionaux trouvent toute leur place dans cet élan. Ils peuvent assurer la crédibilité et la légitimité de la diplomatie préventive, contribuer à renforcer la confiance, et porter en leur sein des mécanismes de gestion des crises.

Les actions régionales ont déjà permis de prévenir des conflits et des escalades, a-t-il souligné.  

Renforcer, établir ou rétablir des cadres régionaux est d’une importance particulière dans les régions où le dispositif sécuritaire de longue date s’effondre ou est dans l’impasse.

Il faut avoir le courage d’écouter et de comprendre le point de vue des autres, ce en quoi les organisations régionales jouent un rôle clé, a-t-il conclu.

La réunion a été organisée par le Brésil, qui assure ce mois-ci la Présidence du Conseil de sécurité et avait proposé ce mercredi un projet de résolution concernant le conflit entre Israël et Gaza, projet finalement rejeté par le Conseil, à la suite d'un veto des États-Unis.

Deux anciens chefs d'Etat sont intervenus lors de la réunion. Thabo Mbeki, ex-Président de l’Afrique du Sud, a jugé qu’il était dans « l’intérêt vital » du Conseil de veiller à ce que ses partenaires régionaux, en particulier l’Union africaine (UA), soient suffisamment équipés pour leur permettre de tenir leur rôle pour maintenir la paix.

Intervenant par vidéoconférence, l'ancienne Présidente du Chili et ancienne Haute-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet, a elle aussi insisté sur le caractère « décisif » des initiatives régionales pour prévenir et régler les conflits.