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Vue générale d'une réunion du Conseil des droits de l'homme. (archives)

La crise Israël-Hamas domine la clôture des travaux du Conseil des droits de l'homme

Photo ONU/Jean-Marc Ferré
Vue générale d'une réunion du Conseil des droits de l'homme. (archives)

La crise Israël-Hamas domine la clôture des travaux du Conseil des droits de l'homme

Paix et sécurité

Lors du segment final de la 54e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, vendredi à Genève, plusieurs États ont saisi l'occasion d'aborder le conflit qui embrase Gaza et Israël depuis sept jours. 

Quelque 22 pays et une organisation non gouvernementale (ONG) ont pris la parole, transformant la réunion en un mini-débat d'urgence sur la crise déclenchée par les attaques du Hamas contre Israël et la capture de plus de 100 Israéliens retenus en otage par des militants à l'intérieur de la bande de Gaza.

L'incursion surprise a entraîné un bombardement aérien intense de la part d'Israël, un siège complet de la bande de Gaza et l'ordre d'évacuer la partie nord de l'enclave dans les 24 heures, ce qui a commencé jeudi soir, heure locale. 

Des opinions divergentes

Lors de la réunion du Conseil, les États occidentaux se sont concentrés sur la condamnation du Hamas et le soutien au droit d'Israël à l'autodéfense.

Les États membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) et du groupe arabe se sont concentrés sur les attaques israéliennes contre Gaza tout en exprimant leur soutien au peuple palestinien et à son droit à l'autodétermination.

Le principal organe de défense des droits de l'homme des Nations Unies est composé de 47 États membres qui siègent pour une période de trois ans. La composition est basée sur une répartition géographique équitable par région. 

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Soutien aux deux parties

Parmi les membres qui se sont exprimés figurent le Pakistan (au nom de l'OCI), l'Algérie et le Soudan. 

Leurs interventions ont porté sur la conduite d'Israël à Gaza, notamment les pertes en vies humaines et en infrastructures civiles, la nécessité d'établir des couloirs humanitaires à Gaza et le soutien à l'autodétermination palestinienne.

La France, les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont évoqué le communiqué commun publié lundi par leurs dirigeants et l'Italie. Ce document exprime « un soutien ferme et uni à l'État d'Israël » et « une condamnation sans équivoque du Hamas et de ses effroyables actes de terrorisme ».

La Belgique et la Tchécoslovaquie ont également fait des commentaires alignés en faveur d'Israël et ont appelé à la libération des otages. L'Afrique du Sud, la Chine et l'Inde ont lancé un appel à la désescalade par toutes les parties, à l'aide humanitaire et aux efforts en faveur du processus de paix.

La Palestine et Israël, non-membres, ont également participé à la réunion.

Palestine : mettre fin au massacre

L'Ambassadeur palestinien Ibrahim M. Khraishi a lancé un appel pour mettre fin à ce qu'il a appelé le « massacre » en cours dans la bande de Gaza, énumérant les victimes qui comprennent « plus de 1.750 martyrs, dont plus de 500 enfants et 7.000 blessés ». Il a également cité les destructions en cours à Gaza, les déclarations racistes et criminelles, les coupures de nourriture, d'électricité, d'eau et de carburant, et les représentants d'Israël qui ont décrit le peuple palestinien comme des « animaux humains ».

M. Khraishi a noté que certains États avaient déclaré qu'ils partageaient les valeurs et les principes d'Israël. 

« Il est inacceptable que vous vous associiez à ces criminels », a-t-il déclaré. Il a également évoqué la destruction d'infrastructures, d'hôpitaux et d'ambulances, affirmant que cela ne tuerait jamais la volonté et la détermination du peuple palestinien à obtenir sa liberté et à mettre fin à l'occupation.

Israël : restez avec nous

L'Ambassadrice d'Israël, Meirav Eilon Shahar, a déclaré que plus de 1.300 citoyens et étrangers avaient été brutalement massacrés par le Hamas et qu'environ 2.500 terroristes étaient entrés dans le pays « pour assassiner, torturer, violer, kidnapper et décapiter mon peuple ».

Le Hamas ne respecte ni la vie humaine ni les droits de l'homme, a-t-elle ajouté. Le groupe « a tiré sur des innocents, a fait exploser des familles entières dans leurs maisons et a poignardé de jeunes enfants dans leur lit ».

En réponse à la déclaration du Groupe arabe, le représentant israélien a déclaré que Daech et le Hamas étaient les deux faces d'une même pièce et a demandé ce que ces États ont fait en réponse à Daech.

Mme Shahar a noté que pendant des années, les délégations ont soutenu le Hamas et ses appels à la destruction du peuple juif. Elle a déclaré que d'autres devraient condamner le Hamas et exiger la libération des otages. L'Ambassadrice a demandé aux autres pays de soutenir Israël dans sa guerre contre le terrorisme.

Une ONG condamne les crimes internationaux

L'ONG International Service for Human Rights (ISHR) a condamné tous les crimes de droit international commis tant par Israël que par les groupes armés palestiniens, affirmant que les attaques ciblées et aveugles contre les civils ne peuvent jamais être justifiées.

L'ISHR a demandé à la Cour pénale internationale (CPI) d'accélérer son enquête sur les crimes graves commis par toutes les parties en Palestine et en Israël.

Parallèlement, selon l'ISHR, la Commission d'enquête sur les territoires palestiniens occupés, établie par le Conseil, devrait également aborder la situation dans le contexte de ses causes profondes, qui comprennent le colonialisme de peuplement, l'apartheid et le déni des droits fondamentaux du peuple palestinien à l'autodétermination et au retour.