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Face au risque de nouvelles atrocités en Éthiopie, il faut poursuivre les enquêtes (experts)

Une mère et son enfant marchent ensemble dans un camp de personnes déplacées en Éthiopie.
© UNICEF Ethiopia/Mulugeta Ayen
Une mère et son enfant marchent ensemble dans un camp de personnes déplacées en Éthiopie.

Face au risque de nouvelles atrocités en Éthiopie, il faut poursuivre les enquêtes (experts)

Droits de l'homme

Il existe un risque énorme que les atrocités se poursuivent en Éthiopie, et il est essentiel que les enquêtes indépendantes sur la situation désastreuse des droits humains dans le pays se poursuivent, a averti mardi la Commission internationale d’experts des droits humains sur l’Éthiopie dans un nouveau rapport.

« Nous sommes gravement préoccupés par la situation en Éthiopie et par le potentiel de futures atrocités », a déclaré Mohamed Chande Othman, président de la Commission. « Notre rapport montre que l’écrasante majorité des facteurs de risque d’atrocités criminelles futures sont présents en Éthiopie, notamment des violations graves et continues, une violence et une instabilité généralisées et une impunité profondément ancrée ».

Cet avertissement fait suite à un autre rapport de la Commission, présenté au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies plus tôt ce mois-ci, qui conclut que des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité ont été commis en Éthiopie depuis le 3 novembre 2020.

Risque réel et imminent

Les dernières conclusions détaillées s’appuient sur une évaluation des facteurs de risque d’atrocités criminelles, considérées comme les crimes les plus graves contre l’humanité. Ces crimes – notamment le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité – sont identifiés dans le Cadre d’analyse des atrocités criminelles des Nations Unies.

Le rapport de la Commission a révélé que les huit facteurs de risque communs et la majorité des facteurs de risque spécifiques sont désormais présents en Éthiopie.

« Il existe un risque très réel et imminent que la situation se détériore encore davantage, et il incombe à la communauté internationale de veiller à ce que les enquêtes se poursuivent afin que les violations des droits humains puissent être traitées et que les pires tragédies soient évitées », a déclaré Steven Ratner. expert de la Commission.

Malgré la signature d'un accord de cessation des hostilités il y a près d'un an, la Commission a déterminé que de graves violations se poursuivent dans la région du Tigré. Elle a confirmé la présence continue des forces érythréennes en Éthiopie et la poursuite des atrocités contre les civils, en particulier des viols et d'autres formes de violence sexuelle.

Prévenir les violations

La Commission a également exprimé son inquiétude face à la détérioration de la situation dans la région d'Amhara, y compris les nouvelles informations faisant état d'exécutions extrajudiciaires et d’arrestations massives. La plupart, sinon la totalité, des facteurs structurels de la violence et des conflits restent sans réponse.

« L'un des rôles les plus importants du Conseil des droits de l'homme est d'aider à prévenir les violations des droits de l'homme et à répondre aux urgences en matière de droits de l'homme », a souligné Radhika Coomaraswamy, experte de la Commission. « La situation en Éthiopie mérite clairement une telle attention et il est vital que cela continue ».

Le mandat de la Commission, créé pour la première fois par le Conseil des droits de l’homme en 2021, expire actuellement à la fin de la 54e session du Conseil, le 13 octobre 2023.