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Niger : l’OIM demande un corridor humanitaire pour l’aide et le retour des migrants en transit

Des migrants dans un centre de transit de l'OIM au Niger attendent de l'assistance pour retourner dans leur pays d'origine.
© IOM/Kisito Daniel
Des migrants dans un centre de transit de l'OIM au Niger attendent de l'assistance pour retourner dans leur pays d'origine.

Niger : l’OIM demande un corridor humanitaire pour l’aide et le retour des migrants en transit

Aide humanitaire

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a appelé, vendredi, les autorités de facto du Niger à établir un corridor humanitaire pour permettre l’arrivée de l’aide et le retour des migrants d’autres pays.

« Un tel corridor permettrait à l’OIM d’organiser un retour sûr, digne et volontaire des migrants vulnérables piégés au Niger vers leur pays d’origine », a déclaré lors d’une conférence de presse à Genève, Christopher Gascon, Directeur de l’OIM pour l’Afrique centrale et orientale, ajoutant que l’importance d’une « action urgente pour prévenir l’escalade des crises au Niger ».

Selon cette agence onusienne basée à Genève, les troubles politiques, qui ont débuté fin juillet au Niger, ont exacerbé les vulnérabilités existantes, laissant des milliers de migrants, de déplacés internes et de communautés d’accueil dans un besoin accru de protection et d’aide nécessitant une action immédiate.

Suspension des activités humanitaires dans les « zones d’opérations » militaires

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Pour l’OIM, les fermetures de frontières et les restrictions de l’espace aérien ont déclenché des transformations dans les schémas migratoires, réduisant la migration vers l’extérieur et augmentant les mouvements internes, motivés par le besoin urgent de sécurité individuelle. 

Selon Christopher Gascon, « l’établissement d’un corridor humanitaire facilitera également l’acheminement de l’aide dans les zones du Niger touchées par le conflit ».

D'après les médias, les autorités de facto ont annoncé jeudi soir la suspension de toutes les activités des organisations internationales et ONG dans les « zones d’opérations » militaires en raison de la « situation sécuritaire du moment », mais sans préciser les régions concernées. 

Après cette annonce de Niamey, les Nations Unies ont indiqué vouloir prendre contact avec les autorités de facto.

« Nous avons pris connaissance des informations et nous sommes en train de prendre contact avec les autorités de facto au Niger », a déclaré une porte-parole de l’ONU à Genève, Alessandra Vellucci, interrogée à ce sujet lors d’un point de presse. 

5.000 migrants bloqués dans des centres de l’OIM

Les Nations Unies souhaitent « mieux comprendre ce que cela signifie et quelles sont les conséquences pour l’activité humanitaire », a ajouté la Directrice du Service de l’information de l’Office des Nations Unies à Genève.

En attendant, le personnel humanitaire entend « travailler sans relâche pour fournir de l’aide, en particulier dans les zones où la connectivité est limitée, en veillant à ce que l’aide parvienne à ceux qui en ont le plus besoin ». « L’OIM reste déterminée à soutenir les populations les plus vulnérables du Niger, où 4,3 millions de personnes, principalement des femmes et des enfants, dépendent de l’aide », a affirmé M. Gascon. 

Le Niger est confronté depuis plusieurs années à la violence des groupes jihadistes, dans sa partie sud-ouest, près des frontières du Burkina Faso et du Mali et dans sa partie sud-est près du bassin du lac Tchad et de la frontière avec le Nigéria.

Plus de 710.000 personnes, dont des réfugiés, des demandeurs d’asile et des personnes déplacées à l’intérieur du pays, sont déplacées au Niger. Environ 5.000 migrants bloqués, principalement originaires d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, bénéficiant d’une assistance dans les sept centres de transit de l’OIM, attendent une aide au retour volontaire, tandis que 1.400 autres attendent une aide à l’extérieur de ces centres.