L'actualité mondiale Un regard humain
En mangeant plus d'un kilo de feuilles d'eucalyptus chaque jour, les koalas aident à contrôler la croissance des plantes, à équilibrer l'écosystème forestier et à soutenir la vie forestière des insectes et des oiseaux.

Les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO jouent un rôle vital pour la protection de la biodiversité

© Unsplash/Jordan Whitt
En mangeant plus d'un kilo de feuilles d'eucalyptus chaque jour, les koalas aident à contrôler la croissance des plantes, à équilibrer l'écosystème forestier et à soutenir la vie forestière des insectes et des oiseaux.

Les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO jouent un rôle vital pour la protection de la biodiversité

Climat et environnement

Les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO abritent plus de 20% des espèces connues sur seulement 1% de la surface terrestre, révèle une nouvelle étude, soulignant le rôle vital de la Convention du patrimoine mondial pour la protection de la biodiversité.

Selon le tout premier état des lieux des espèces réalisé par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les sites du patrimoine mondial représentent moins de 1% de la surface terrestre, mais ils abritent plus de 20 % de la richesse mondiale en espèces cartographiée. Il s’agit notamment de plus de 75.000 espèces de plantes, y compris des arbres, et plus de 30.000 espèces de mammifères, d’oiseaux, de poissons, de reptiles et d’amphibiens.

Ces sites constituent de remarquables observatoires naturels permettant de faire progresser les connaissances scientifiques, en concentrant à eux seuls plus de la moitié des espèces de mammifères, d’oiseaux et de coraux durs du monde. Ils sont également une source d’inspiration inépuisable pour de nouvelles initiatives de protection de l’environnement.

Humanité et biodiversité profondément interconnectées

« Cette étude témoigne de l’importance des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO pour la protection de la biodiversité. Ces 1.157 sites ne sont pas seulement exceptionnels sur les plans historique et culturel, ils sont également essentiels à la préservation de la diversité de la vie sur Terre, au maintien des services écosystémiques vitaux et à la lutte contre le dérèglement climatique », a déclaré Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO.

 Pour certaines espèces en danger d’extinction, les sites du patrimoine mondial sont devenus la dernière ligne de défense 

Les bienfaits de la biodiversité sont infinis et constituent le fondement même de notre relation avec la nature. La diversité des écosystèmes présents dans les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO permet de garantir des services environnementaux importants aux populations, notamment la protection des ressources en eau, ainsi que la création d’emplois et de revenus par le biais d’activités durables.

Les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO contribuent également à renforcer le lien entre la nature et la culture. En effet, de nombreux sites culturels, y compris ceux situés dans des zones urbaines, contribuent également à la protection d’une importante biodiversité et constituent un allié dans la lutte contre le déclin de la nature. 

Des collectionneurs de miel traditionnels cassent un nid d'abeilles pour obtenir du miel dans les Sundarbans, un site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO et une réserve faunique au Bangladesh.
Mangrove Photo Awards/Muhammad Mostafigur Rahman
Des collectionneurs de miel traditionnels cassent un nid d'abeilles pour obtenir du miel dans les Sundarbans, un site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO et une réserve faunique au Bangladesh.

Les espèces menacées par des conditions climatiques dangereuses risquent de doubler

Mais pour certaines espèces en danger d’extinction, les sites du patrimoine mondial sont devenus la « dernière ligne de défense ». Ils abritent l’ensemble des rhinocéros de Java, des vaquitas (le plus petit cétacé au monde) et des iguanes roses, ainsi que plus de la moitié des rhinocéros de Sumatra, des orangs-outans de Sumatra et des gorilles des montagnes.

La Convention du patrimoine mondial favorise ainsi la coordination d’initiatives avec toutes les parties prenantes concernées : populations locales, autorités nationales et régionales, organisations internationales, entre autres – ce qui a donné lieu à de nombreuses réussites en matière de conservation.

Par exemple, les mesures prises dans le parc national de Kaziranga (Inde) et le parc national de Chitwan (Népal), depuis leur inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO au milieu des années 1980, ont eu pour résultat de plus que doubler le nombre de rhinocéros à une corne, qui s’élève aujourd’hui à environ 4.000.

Il y a toutefois urgence à amplifier encore les mesures de conservation : à chaque fois que la température moyenne augmente de 1°C, le nombre d’espèces menacées par des conditions climatiques dangereuses risque de doubler. En tant que hauts lieux de biodiversité, les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO doivent donc à tout prix être protégés par les États parties à la Convention.

Le dernier rempart contre l’extinction

Plus globalement, la sauvegarde des points chauds de la biodiversité est essentielle à la réalisation du Cadre mondial pour la biodiversité (CMB) Kunming-Montréal. L’UNESCO appelle les 195 États parties à la Convention à accroître les investissements dans la conservation de leurs sites et à proposer l’inscription au patrimoine mondial des autres zones cruciales pour la conservation de la biodiversité.

L’UNESCO estime que les sites les plus importants pour la conservation de la biodiversité protègent ainsi plus de 20.000 espèces menacées, dont un tiers de tous les spécimens d’éléphants, de tigres et de pandas, et au moins un dixième des spécimens de grands singes, de lions et de rhinocéros.

Dans ces conditions, tous les gestionnaires de sites du patrimoine mondial seront formés, d’ici à 2025, aux stratégies d’adaptation au dérèglement climatique, et d’ici à 2029, tous les sites disposeront d’un plan d’adaptation au dérèglement climatique, comme l’a annoncé la Directrice générale de l’UNESCO en novembre 2022 à l’occasion du 50e anniversaire de la Convention.