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Les conditions météorologiques extrêmes obligent à agir, selon l'OMM

Une mère et sa fille essaient de se protéger de la pluie alors qu'elles traversent un marché.
© ESCAP/Armin Hari
Une mère et sa fille essaient de se protéger de la pluie alors qu'elles traversent un marché.

Les conditions météorologiques extrêmes obligent à agir, selon l'OMM

Climat et environnement

Des températures caniculaires affectent de grandes parties de l'hémisphère Nord, tandis que des inondations dévastatrices déclenchées par des pluies incessantes ont perturbé des vies et des moyens de subsistance, soulignant le besoin urgent d'une action climatique accrue, a déclaré vendredi l'Organisation météorologique mondiale (OMM). 

Selon l'agence météorologique des Nations Unies, le mois de juin a connu la température moyenne mondiale la plus chaude jamais enregistrée et les vagues de chaleur ont persisté jusqu'au début juillet. Des pluies torrentielles et des inondations ont fait des dizaines de morts et touché des millions de personnes aux États-Unis, au Japon, en Chine et en Inde. 

« Les conditions météorologiques extrêmes - un événement de plus en plus fréquent dans notre climat qui se réchauffe - ont un impact majeur sur la santé humaine, les écosystèmes, les économies, l'agriculture, l'énergie et l'approvisionnement en eau », a déclaré le Secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas. 

« Nous devons intensifier nos efforts pour aider la société à s'adapter à ce qui devient malheureusement la nouvelle normalité », a-t-il ajouté. 

Un petit garçon tente d'échapper à la chaleur au Viet Nam.
Unsplash/Mi Pham
Un petit garçon tente d'échapper à la chaleur au Viet Nam.

Aléa naturel mortel 

Les vagues de chaleur, parmi les catastrophes naturelles les plus meurtrières, tuent des milliers de personnes chaque année. 

Les températures élevées augmentent le risque d'incendies de forêt, comme on l'a vu récemment au Canada, qui a perdu plus de neuf millions d'hectares de forêts en 2023 jusqu'à ce jour, dépassant de loin la moyenne décennale d'environ 800.000 hectares. La pollution et la brume qui en ont résulté se sont propagées dans une grande partie du nord-est des États-Unis, affectant la santé de millions de personnes. 

Des températures supérieures à la normale, avec une augmentation du mercure de plus de cinq degrés Celsius au-dessus de la moyenne à long terme, sont prévues dans la région méditerranéenne au cours des deux prochaines semaines, ainsi que dans de nombreux endroits en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Türkiye. 

Une vague de chaleur généralisée s'intensifie dans le sud des États-Unis, avec des températures élevées probables dans de nombreux endroits, selon le Service météorologique national américain (US National Weather Service), qui indique que quelques endroits pourraient même enregistrer des records de température historiques. 

Il pleut comme jamais auparavant

De fortes pluies et des inondations ont causé de graves dégâts et des pertes de vies humaines dans plusieurs régions du monde ces derniers jours. 

L'OMM a indiqué que l'Agence météorologique japonaise (JMA) avait émis des avertissements d’urgence de fortes pluies pour les préfectures de Fukuoka et d'Oita, sur Kyushu, la troisième plus grande île du pays, ainsi qu'un nouveau record de précipitations quotidiennes il y a deux jours. 

« Il pleut comme jamais auparavant », a dit JMA. 

Pendant ce temps, le nord-est des États-Unis, y compris l'État de New York et la Nouvelle-Angleterre, a connu des pluies torrentielles mortelles. New York a émis un avertissement de risque d'inondation éclair et plus de quatre millions de personnes étaient en alerte inondations le 11 juillet. 

Ailleurs, des inondations dans le nord-ouest de la Chine ont tué 15 personnes, et dans le nord de l'Inde, des routes et des ponts se sont effondrés et des maisons ont été emportées par le débordement des rivières lors de fortes pluies de mousson et d'inondations, faisant des dizaines de morts. 

En Éthiopie, le changement climatique provoque des déplacements et une concurrence pour des ressources limitées.
© UNICEF
En Éthiopie, le changement climatique provoque des déplacements et une concurrence pour des ressources limitées.

Pays à faible revenu plus à risque 

L'agence des Nations Unies a également souligné que si les pays développés ont accru leur niveau de préparation, comme les alertes et la gestion des inondations, les pays à faible revenu restent vulnérables. 

« Alors que la planète se réchauffe, on s'attend à ce que nous assistions à des précipitations de plus en plus intenses, plus fréquentes et plus graves, entraînant également des inondations plus graves », a déclaré Stefan Uhlenbrook, Directeur de l'hydrologie, de l'eau et de la cryosphère à l'OMM. 

« Les pays développés comme le Japon sont extrêmement alertes et ils sont également très bien préparés en ce qui concerne les mesures de gestion des inondations. Mais de nombreux pays à faible revenu n'ont pas mis en place d'alertes, pratiquement pas de structures de défense contre les inondations et pas de gestion intégrée des inondations. L'OMM s'est engagée à améliorer la situation », a-t-il ajouté.