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Réunion du Conseil de sécurité sur la non-prolifération et la Corée du Nord.(archives)

Péninsule coréenne : la diplomatie, et non l'isolement, doit inverser la trajectoire négative

Photo ONU/Manuel Elias
Réunion du Conseil de sécurité sur la non-prolifération et la Corée du Nord.(archives)

Péninsule coréenne : la diplomatie, et non l'isolement, doit inverser la trajectoire négative

Paix et sécurité

L'unité du Conseil de sécurité est essentielle pour apaiser les tensions et sortir de l'impasse diplomatique dans la péninsule coréenne, a déclaré lundi le Sous-Secrétaire général Khaled Khiari, en faisant le point sur les derniers développements survenus après le tout premier tir par Pyongyang d'un missile balistique à combustible solide il y a quelques jours.

« La diplomatie, et non l'isolement, est la seule façon d'aller de l'avant », a déclaré le haut fonctionnaire du Département des opérations de paix, ajoutant que « le manque d'unité et d'action au sein du Conseil de sécurité ne contribue guère à ralentir la trajectoire négative de la péninsule coréenne ».

La République populaire démocratique de Corée (RPDC), plus connue sous le nom de Corée du Nord, « n'a pas de limites et les autres parties sont obligées de se concentrer sur la dissuasion militaire », a déclaré M. Khiari, pour qui les questions essentielles de paix et de sécurité, telles que l'avenir de l'ensemble de la péninsule, doivent faire l'objet d'une coopération.

La RPDC a annoncé par l'intermédiaire de son agence de presse officielle que le nouveau missile avait été testé jeudi pour confirmer « les performances des moteurs à combustible solide à forte poussée pour les missiles à étages multiples », a précisé M. Khiari.

Plus difficile à détecter

Le Sous-Secrétaire général a expliqué que les missiles à propergol solide n'ont pas besoin d'être ravitaillés avant le lancement, ce qui signifie qu'ils peuvent être tirés plus rapidement que les missiles à propergol liquide et que les préparatifs de lancement peuvent être plus difficiles à détecter en temps voulu.

Il a rappelé que le Secrétaire général des Nations Unies avait fermement condamné le tir d'un missile balistique à longue portée, réitérant ses appels à Pyongyang pour qu'il renonce immédiatement à toute nouvelle action déstabilisatrice, qu'il respecte pleinement ses obligations internationales au titre de toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et qu'il reprenne le dialogue en vue d'une paix durable et d'une dénucléarisation complète et vérifiable de la péninsule coréenne.

Nouvelles armes développées

Pyongyang affirme avoir franchi des étapes importantes dans le cadre de son plan quinquennal, y compris depuis sa dernière réunion d'information, le 20 mars, a-t-il averti.

Ce plan prévoit la mise au point d'ogives multiples, d'armes nucléaires tactiques, d'un satellite de reconnaissance militaire, de nouveaux systèmes aériens sans pilote et d'une « ogive hypersonique à vol plané », a indiqué le Sous- Secrétaire général.

« Le plan prévoit également la création d'un nouveau missile balistique à propergol solide de portée intercontinentale, ce que la RPDC aurait réussi à faire lors de son dernier tir », a-t-il ajouté, rappelant que les résolutions pertinentes du Conseil interdisent « tout tir utilisant la technologie des missiles balistiques ».

« En outre, conformément à son plan quinquennal, Pyongyang a considérablement augmenté ses activités de tir de missiles en 2022 et 2023, dont plus de 80 tirs utilisant la technologie des missiles balistiques, les caractérisant comme « impliquant des systèmes avec des rôles d'armes nucléaires, y compris des armes nucléaires dites 'tactiques' », a-t-il déclaré.

Les systèmes, testés le 13 avril, le 16 mars et le 18 février, ainsi qu'à deux reprises en 2022, sont capables d'atteindre la plupart des points de la Terre, a averti M. Khiari, ajoutant que la plupart des tirs d'essai étaient capables de frapper des pays de la région immédiate.

Inverser une dynamique dangereuse

Se félicitant de l'engagement du Conseil de sécurité en faveur d'une solution pacifique, globale, diplomatique et politique à la situation dans la péninsule coréenne, M. Khiari a proposé plusieurs suggestions alors que les membres examinent les options possibles.

Il a déclaré que les mesures pratiques qui pourraient réduire les tensions et « inverser la dynamique dangereuse et créer un espace pour explorer les voies diplomatiques », comprennent des mesures immédiates de Pyongyang pour reprendre le dialogue menant à une paix durable et à la dénucléarisation complète et vérifiable de la péninsule coréenne, ainsi que des canaux de communication ouverts, y compris de militaire à militaire, a-t-il dit.

À cet égard, il a indiqué que, depuis le 7 avril, la Corée du Nord ne répondait plus aux appels de routine quotidiens via les lignes de communication intercoréennes reliées au Sud.

« En outre, la réduction de la rhétorique de confrontation contribuera à diminuer les tensions politiques et à créer un espace pour explorer les voies diplomatiques », a dit M. Khiari.

« Le Secrétariat est votre partenaire dans cet effort », a-t-il déclaré au Conseil. « Nous restons en contact étroit avec toutes les parties clés, y compris la RPDC, et nous sommes prêts à saisir les opportunités chaque fois que les conditions sont réunies pour faire la différence ».

À l'heure où nous parlons, la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Rosemary DiCarlo, est en visite en Asie du Nord-Est, et les bons offices du Secrétaire général ainsi que notre pouvoir de mobilisation sont toujours disponibles.

Préoccupations humanitaires

Abordant la situation humanitaire en RPDC, il a déclaré que les Nations Unies étaient prêtes à aider le pays à répondre aux besoins médicaux et autres besoins fondamentaux des populations vulnérables.

Se félicitant du retour des diplomates d'un État membre à Pyongyang le 27 mars, il a réitéré l'appel lancé à la RPDC pour qu'elle permette l'entrée sans entrave du personnel international, y compris le Coordinateur résident des Nations Unies, et des fournitures humanitaires, afin de permettre une réponse rapide et efficace.