L'actualité mondiale Un regard humain

En visite en Iraq, Guterres exprime le soutien de l’ONU à faire progresser la paix

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, rencontre le Premier ministre iraquien à Bagdad.
UNAMI/Sarmad al-Safy
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, rencontre le Premier ministre iraquien à Bagdad.

En visite en Iraq, Guterres exprime le soutien de l’ONU à faire progresser la paix

Paix et sécurité

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, était en Iraq mercredi, pour la première fois en six ans, exprimant son soutien à la population iraquienne, au nouveau gouvernement et à son ambitieux programme de réformes.

Cette visite intervient vingt ans après l’invasion de l’Iraq par une coalition menée par les Etats-Unis contre le régime de Saddam Hussein, entraînant la défaite rapide de l’armée iraquienne, l’arrestation et l’exécution de l’ancien dictateur.

« Je suis ici dans le cadre d'une visite de solidarité pour souligner l'engagement des Nations Unies à soutenir l'Iraq dans la consolidation de ses institutions démocratiques et pour faire progresser la paix, le développement durable et les droits humains pour tous les Iraquiens », a déclaré M. Guterres aux journalistes à Bagdad, après son arrivée mardi soir.

Après « des décennies d'oppression, de guerre, de terrorisme, de sectarisme et d'ingérence étrangère » dans les affaires iraquiennes, M. Guterres a reconnu que les défis auxquels le pays est confronté ne pouvaient être ignorés.

Moment opportun

Lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre iraquien Mohammed Shia al-Sudani, le chef de l'ONU a exprimé son espoir que l'Iraq « brise les cycles d'instabilité et de fragilité ».

« J'applaudis le Premier ministre pour son engagement à relever les défis les plus urgents auxquels le pays est confronté, notamment la lutte contre la corruption, l'amélioration des services publics et la diversification de l'économie pour réduire le chômage et créer des opportunités, en particulier pour les jeunes », a-t-il ajouté. « Un tel changement structurel nécessite une réforme systémique, des institutions plus fortes, une plus grande responsabilisation et une meilleure gouvernance à tous les niveaux - et les Nations Unies sont prêtes à soutenir ces efforts importants ».

Faisant référence aux divisions sur le partage des revenus pétroliers iraquiens entre le gouvernement central et le gouvernement provincial dans le nord, M. Guterres a encouragé toutes les parties à s'appuyer sur les « récentes mesures positives » entre Bagdad et Erbil. « Des accords durables » et le dialogue devraient être l'objectif à long terme, a déclaré le Secrétaire général de l'ONU.

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, rencontre le ministre iraquien des Affaires étrangères à son arrivée à Bagdad, en Iraq.
UNAMI/Sarmad al-Safy
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, rencontre le ministre iraquien des Affaires étrangères à son arrivée à Bagdad, en Iraq.

Courage des déplacés iraquiens

Dans des commentaires après avoir atterri, M. Guterres a également parlé de son « énorme admiration » pour le peuple iraquien, soulignant comment il avait été témoin du courage des personnes déplacées à l'intérieur du pays à plusieurs reprises, lors de visites précédentes.

Le Secrétaire général a également souligné comment les réfugiés iraquiens en Jordanie et en Syrie avaient montré qu'ils étaient capables « de vivre en solidarité les uns avec les autres, de s'entraider avec un esprit qui, à mon avis, est le meilleur espoir pour l'avenir du pays ».

Les efforts de l'Iraq pour rapatrier ses citoyens du nord-est de la Syrie - y compris du tristement célèbre camp d'Al Hol - ont été « exemplaires », a déclaré M. Guterres, avant de noter l'engagement du Premier ministre al-Sudani à permettre le retour sûr et digne des Yézidis de souche dans leurs foyers dans le nord de l'Iraq, après avoir subi un génocide aux mains de Daech en 2014.

La question urgente de l’eau

Abordant un autre défi majeur pour l'Iraq, à savoir la pénurie d'eau, M. Guterres a noté que la question nécessitait une attention internationale, avant de signaler la Conférence des Nations Unies sur l'eau du 22 au 24 mars à New York.

Les puissants fleuves du Tigre et de l'Euphrate s'assèchent désormais et l'impact sur l'agriculture a été dramatique, a déclaré le chef de l'ONU, ajoutant que « cela me brise le cœur » de voir des agriculteurs qui ont été forcés d'abandonner des terres qui ont été cultivées pendant des milliers d'années.

L'Iraq est l'un des pays les plus touchés par le changement climatique, qui entraîne des déplacements, menace la sécurité alimentaire, détruit les moyens de subsistance, alimente les conflits et sape les droits de l'homme, a affirmé M. Guterres.

Couplé à une situation de sécurité instable et à des problèmes de gouvernance, « cela peut mettre la stabilité en danger... il est donc temps pour la communauté internationale d'aider l'Iraq à relever ses défis environnementaux, à diversifier son économie et à exploiter son potentiel de croissance durable », a insisté le Secrétaire général.