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Somalie : poursuite des déplacements liés à la sécheresse – OCHA

Le conflit et la sècheresse ont causé des pénuries de nourritures dans de nombreuses régions de la Somalie.
PAM/Kevin Ouma
Le conflit et la sècheresse ont causé des pénuries de nourritures dans de nombreuses régions de la Somalie.

Somalie : poursuite des déplacements liés à la sécheresse – OCHA

Aide humanitaire

Alors que le spectre de la famine plane toujours dans certaines localités de la région somalienne de Bay, les mouvements de population liés à la sécheresse se poursuivent en Somalie, a annoncé lundi le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Même si le nombre hebdomadaire de nouveaux arrivants a diminué au cours des trois dernières semaines, passant de 46.000 personnes dans la semaine du 3 octobre à près de 20.000 personnes dans la semaine du 17 octobre, les rapports récents des partenaires indiquent d’importants mouvements de personnes déplacées par la sécheresse.

Selon OCHA, ces mouvements s’orientent vers des sites pour personnes déplacées internes dans les districts de Daynile et de Kahda dans la région de Banadir, à Baidoa dans la région de Bay et dans d’autres districts.

De plus, les 68.000 personnes déplacées par la sécheresse en septembre 2022 représentent une diminution de 30% par rapport aux presque 99.000 personnes enregistrées en août 2022.

Bay et Lower Juba sont les régions qui ont connu le plus de nouvelles arrivées, représentant respectivement 26 et 22% de toutes les arrivées de septembre, suivies de Gedo, Banadir et Bakool. Plus de 70% de tous les mouvements étaient intra-régionaux.

Plus de 300.000 personnes confrontées à une insécurité alimentaire catastrophique

Plus largement, les déplacements dus à la sécheresse ont été multipliés par trois depuis le début de l’année 2022.

Les gens continuent de quitter leurs communautés à la recherche de nourriture, d’eau, de pâturages et de services de base

Sur les 1,1 million de personnes déplacées par la sécheresse depuis janvier 2021, plus de 700.000 n’ont toujours pas reçu d’aide à l’hébergement.

Malgré cette légère baisse des déplacements liés au climat, environ 6,7 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, contre 4,3 millions entre juin et septembre 2022.

Plus de 300.000 personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire catastrophique (phase 5 de la CIP, la classification intégrée des phases de sécurité alimentaire), contre 121.000 entre juin et septembre. « Il y a un risque accru de famine pour les régions du centre et du sud de la Somalie si l’aide ne parvient pas à atteindre les personnes qui en ont le plus besoin », a alerté OCHA.

Des millions de personnes dans la Corne de l'Afrique sont confrontées à des pénuries alimentaires en raison de la pire sécheresse depuis 40 ans et de l'augmentation des coûts alimentaires mondiaux.
© PAM/Geneva Costopulos
Des millions de personnes dans la Corne de l'Afrique sont confrontées à des pénuries alimentaires en raison de la pire sécheresse depuis 40 ans et de l'augmentation des coûts alimentaires mondiaux.

Un appel de fonds révisé de 2,27 milliards de dollars dont 80% du financement lié à la sécheresse

Ces chiffres qui pourraient s’aggraver alors que la Somalie se prépare à une cinquième saison des pluies consécutive, sans précédent, inférieure à la moyenne.

Face à cette situation, les humanitaires continuent d’intensifier leur aide pour sauver des vies, atteignant 6,5 millions de personnes jusqu’en septembre. Les partenaires ont intensifié leur réponse afin d’éviter les pires conséquences.

Les donateurs ont apporté des contributions généreuses pour un montant total de plus d’un milliard de dollars, mais des lacunes importantes subsistent, notamment dans les secteurs essentiels à la survie. Mais les humanitaires demandent des fonds supplémentaires pour répondre aux besoins accrus.

L’appel de fonds 2022 a été d’ailleurs revu. Ces révisions sont de 2,27 milliards de dollars (contre 1,46 milliard en début d’année) pour répondre aux besoins de 7,6 millions de personnes. Selon l’ONU, plus de 80% des nouveaux besoins de financement sont liés à la sécheresse.