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Tir de missile balistique intercontinental par la Corée du Nord : Guterres condamne, le Conseil de sécurité se réunit

Conseil de sécurité des Nations Unies débat de la question de la non-prolifération nucléaire en République populaire démocratique de Corée (photo d'archives).
Photo : ONU/Loey Felipe
Conseil de sécurité des Nations Unies débat de la question de la non-prolifération nucléaire en République populaire démocratique de Corée (photo d'archives).

Tir de missile balistique intercontinental par la Corée du Nord : Guterres condamne, le Conseil de sécurité se réunit

Paix et sécurité

Le chef de l'ONU a fermement condamné le lancement d'un missile balistique intercontinental par la République populaire démocratique de Corée, plus communément appelée Corée du Nord.

Il s’agit du premier tir d’un missile à longue portée par ce pays depuis novembre 2017.

Dans une déclaration publiée jeudi par son porte-parole, le Secrétaire général António Guterres a qualifié ce tir de « nouvelle violation » du moratoire auto-imposé par la RPDC en 2018 sur ce type de missiles et a souligné qu’il constituait une « violation manifeste des résolutions du Conseil de sécurité ».

La Corée du Nord aurait procédé à 13 lancements d'armes cette année, ce qui fait craindre aux États-Unis que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un soit déterminé à progresser dans le développement d'armes capables de transporter des ogives nucléaires sur le continent américain.

Les données de vol sud-coréennes et japonaises ont indiqué que le missile à longue portée a volé plus haut et plus longtemps (1.090 km) que tous les tests précédents de la Corée du Nord avant de s'écraser dans la mer à l'ouest du Japon, selon des informations.

Les autorités japonaises auraient indiqué qu'il semblait s'agir d'un « nouveau type » de missile balistique.

Risques d'escalade importants

Bien que la Corée du Nord ait annoncé qu'elle suspendait ses essais de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) et nucléaires, le pays a depuis défendu leur utilisation comme armes d'autodéfense.

« Le lancement du missile à longue portée risque d’entraîner une escalade significative des tensions dans la région », a déclaré le chef de l'ONU, exhortant la RPDC à « s'abstenir de prendre de nouvelles mesures contre-productives ».

M. Guterres a réaffirmé l'engagement de l'ONU à travailler avec toutes les parties « dans la recherche d'une solution diplomatique pacifique pour la dénucléarisation complète et vérifiable de la péninsule coréenne ».

Réunion du Conseil de sécurité

De son côté le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni vendredi après-midi à ce sujet et a entendu un exposé de la cheffe des affaires politiques des Nations Unies, Rosemary DiCarlo.

« Il convient de rappeler que le Conseil, dans sa résolution 2397 (2017), a réaffirmé sa décision selon laquelle la RPDC ne procédera à aucun autre lancement utilisant la technologie des missiles balistiques », a dit Mme DiCarlo devant les membres du Conseil.

Elle a précisé que la Corée du Nord n'a émis aucune notification relative à l'espace aérien ou à la sécurité maritime pour aucun de ces lancements, alors que l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) a informé à plusieurs reprises la RPDC que les lancements de missiles inopinés représentent un risque sérieux pour l'aviation civile internationale.

« La RPDC semble également poursuivre activement son programme nucléaire », a dit la cheffe des affaires politiques de l’ONU, notant que le 7 mars, le Directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a signalé qu'il y avait des indications concernant le fonctionnement du réacteur de 5 mégawatts sur le site de Yongbyon.

L'AIEA a ajouté qu'elle continuait d'observer des activités de construction sur le site de Yongbyon, y compris la construction d'une annexe à l'installation d'enrichissement par centrifugeuse. 

Le même jour, l'analyse d’images satellites a indiqué qu'il y avait eu un regain d'activité sur le site d'essais nucléaires de Punggye-ri pour la première fois depuis que Pyongyang a annoncé sa fermeture et son démantèlement en 2018. 
 
« En poursuivant ses programmes de capacités nucléaires et de missiles balistiques, la RPDC défie les demandes répétées du Conseil de cesser ces activités. Nous avons constamment fait part de ces préoccupations à la RPDC », a souligné Mme DiCarlo. 
 
Elle a par ailleurs indiqué que le Secrétaire général de l’ONU réitérait « l'importance de répondre aux impératifs humanitaires en RPDC ».

« L'ONU reste engagée et se tient prête, avec ses partenaires humanitaires, à aider les personnes dans le besoin en RPDC, dont la vulnérabilité a probablement augmenté depuis la pandémie et la fermeture des frontières en 2020 », a-t-elle ajouté. « Nous réitérons notre appel à l'entrée du personnel international, y compris le Coordonnateur résident des Nations Unies, et à l'entrée sans entrave des fournitures humanitaires, afin de permettre une réponse rapide et efficace ».