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Un agent de santé administre un vaccin COVID-19 à une femme, au Malawi.

Covid-19 : troisième semaine consécutive de recul de la pandémie en Afrique (OMS)

© UNICEF/ Thoko Chikondi
Un agent de santé administre un vaccin COVID-19 à une femme, au Malawi.

Covid-19 : troisième semaine consécutive de recul de la pandémie en Afrique (OMS)

Santé

Même si le continent africain n’est pas encore dans une phase endémique dans laquelle la charge de la maladie est ramenée à un niveau minimum avec seulement des épidémies sporadiques, les dernières données de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) confirment que depuis trois semaines les taux d’incidence de la Covid-19 sont à la baisse en Afrique.

« Le continent africain sort maintenant de sa quatrième vague pandémique conduite par le variant Omicron », a déclaré lors d’une conférence de presse virtuelle depuis Brazzaville, la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dre Matshidiso Moeti. 

Pour la troisième semaine consécutive, les nouveaux cas et les décès ont globalement diminué en Afrique. 

Au cours de la semaine dernière, les cas ont diminué de 15% par rapport à la semaine précédente, tandis que les décès ont légèrement diminué de 5%. 

La Région africaine a ainsi signalé plus de 125.000 nouveaux cas, soit un nombre similaire à celui de la semaine précédente. Cette évolution fait suite à une tendance à la baisse du nombre de nouveaux cas observée depuis plus d’un mois.

Un total de près de 11 millions de cas dont 239.000 décès

Malgré la baisse générale du nombre de décès sur le continent, l’Afrique du Sud fait état d’une légère hausse, avec plus de 22.000 nouvelles infections. 

Quelques pays ont signalé des augmentations de 20% ou plus, les hausses les plus importantes étant enregistrées en République centrafricaine (410 contre 190 nouveaux cas). L’Afrique du Nord a signalé une augmentation de 25% des nouveaux décès hebdomadaires. Toutefois, de façon générale, le nombre de nouveaux décès hebdomadaires a continué de diminuer dans la Région avec plus de 1.600 nouveaux décès signalés, soit une baisse de 7% par rapport à la semaine précédente. 

Au total, l’Afrique a enregistré près de 11 millions de cas dont 239.000 décès cumulés.

Par ailleurs, le variant omicron et ses trois sous-lignées ont été signalées dans 37 pays d’Afrique. Le sous-variant original BA.1 est celui qui a enregistré le plus grand nombre de cas, avec plus de 5.300 cas dans 20 pays. Il y a eu plus de 200 cas de BA.2, la sous-lignée Omicron dite furtive, dans cinq pays et 43 cas de BA.3 dans trois pays.

L’Afrique doit multiplier par six la vaccination contre la Covid-19

Dans ce contexte de baisse des contaminations, le continent peine à étendre le déploiement des vaccins, avec seulement 11% de la population entièrement vaccinée. Pour l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, le taux de vaccination doit être multiplié par six si le continent veut atteindre l’objectif de 70% fixé pour le milieu de cette année. 

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En janvier 2022, 96 millions de doses ont été expédiées en Afrique, soit plus du double qu’il y a six mois. 

À ce jour, l’Afrique a reçu plus de 587 millions de doses de vaccin, dont près de 60% par le biais du Dispositif COVAX, 36% par des accords bilatéraux et 6 % par le Mécanisme de l’Union africaine.  

« Le monde a enfin entendu nos appels. L’Afrique a désormais accès aux vaccins qu’elle réclamait depuis bien trop longtemps. C’est une dose d’espoir pour cette année », a affirmé la Dre Moeti.

Actuellement, 6 millions de personnes sont vaccinées en moyenne chaque semaine en Afrique et ce nombre doit passer à 36 millions pour atteindre l’objectif de 70% convenu au niveau mondial.

Bien que Maurice et les Seychelles aient déjà atteint l’objectif de 70% et que sept pays africains aient vacciné 40% de leur population, les taux de vaccination sur le continent restent faibles. Vingt-et-un pays ont entièrement vacciné moins de 10% de leur population, tandis que 16 ont vacciné moins de 5% et trois ont entièrement vacciné moins de 2%. 

L’Afrique a besoin de 1,29 milliard de dollars pour financer le déploiement des vaccins

C’est la raison pour laquelle, l’OMS, l’UNICEF et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) ont lancé une nouvelle initiative visant à résoudre les goulets d’étranglement liés à la vaccination. Ils ont lancé un appel à l’aide pour que les vaccins soient administrés le plus rapidement possible dès leur arrivée afin d’éviter que les vaccins ne soient périmés. 

« Les pays plus riches doivent non seulement s’assurer qu’ils font don de doses de vaccins ayant une durée de conservation adéquate, mais aussi contribuer au financement des coûts opérationnels dans le pays », a déclaré le Directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique orientale et australe, Mohamed M. Malick Fall. 

L’OMS et ses partenaires ont envoyé des experts techniques dans 20 pays où le déploiement des vaccins pose des problèmes importants, afin de former des équipes spéciales de soutien pendant trois à six mois et, dans certains cas, jusqu’à un an. Déjà 50 experts ont été déployés.  

« Au Soudan du Sud, par exemple, les volontaires communautaires de la Croix-Rouge se sont attaqués au problème de la lenteur de l’absorption des vaccins, en améliorant la confiance de la communauté et ont contribué à prévenir le gaspillage des vaccins », a fait valoir le Directeur régional de la FICR pour l’Afrique, Mohammed Omer Mukhier.

Les données communiquées à l’OMS par 40 pays révèlent un déficit de financement de 1,29 milliard de dollars américain pour les coûts opérationnels.