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Durban+20 : le Conseil des droits de l’homme examine le racisme et la discrimination raciale, des menaces pour le tissu social des sociétés

Des manifestants à New York protestent contre le racisme et les violences policières à la suite de la mort de George Floyd.
Photo : ONU/Evan Schneider
Des manifestants à New York protestent contre le racisme et les violences policières à la suite de la mort de George Floyd.

Durban+20 : le Conseil des droits de l’homme examine le racisme et la discrimination raciale, des menaces pour le tissu social des sociétés

Droits de l'homme

Vingt ans après l’adoption de la Déclaration et du Plan d’action de Durban, le racisme et la discrimination raciale restent malheureusement omniprésents, menaçant le tissu social des sociétés et sapant les aspirations à une coexistence pacifique et harmonieuse. 

Devant le Conseil des droits de l’homme, plusieurs délégations se sont penchées, en fin de journée lundi, sur le rapport sur la glorification du nazisme, du néo-nazisme et d’autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie.

Présentant son document, la Rapporteure spéciale sur les formes contemporaines du racisme, Tendayi Achiume, a illustré plusieurs tendances, notamment la manière dont certains États ont fait état d’efforts renouvelés pour surveiller et combattre les crimes et les discours de haine, principalement par le biais d’institutions nationales et de politiques coordonnées.

La Covid-19 a contribué aux discours de haine racistes et complotistes

La Rapporteure spéciale a souligné l’importance de la collecte de données ventilées et de statistiques fiables sur les crimes racistes, xénophobes et antisémites.

A ce sujet, Mme Achiume a indiqué que son rapport montre que certains États font des efforts renouvelés pour surveiller et combattre les crimes de haine et les discours de haine, principalement par l’intermédiaire d’institutions nationales et de politiques coordonnées. 

Mais derrière ces notes encourageantes, le rapport indique par ailleurs que la pandémie de Covid-19 a continué de contribuer aux discours de haine antisémites, racistes, xénophobes et complotistes. 

Aussi face à cette résurgence mondiale de l’antisémitisme et de la violence antisémite, l’experte indépendante onusienne a exhorté les États à envisager sérieusement la manière de combattre les expressions croissantes de cette intolérance dans leurs réponses à la pandémie de Covid-19 et leurs plans de redressement.

Le rôle des fournisseurs de médias sociaux dans la lutte contre la haine raciale

Enfin, plusieurs soumissions ont noté la difficulté de combattre les discours de haine et d’incitation à la haine raciale diffusés par Internet, en particulier par les médias sociaux. 

La Rapporteure spéciale a recommandé que les États et les acteurs non étatiques, en particulier les fournisseurs de médias sociaux, adoptent une démarche résolue visant à identifier, supprimer et prévenir les contenus qui violent les interdictions internationales contre l’incitation à la haine raciale et contre la promotion d’idéologies de supériorité raciale. 

Face à ce tableau préoccupant présenté par l’experte indépendante, des délégations ont rappelé que les personnes d’ascendance africaine continuent, d’être confrontées à des formes complexes de discrimination raciale, de marginalisation et d’exclusion, façonnées par des héritages historiques. 

Plusieurs intervenants ont déploré que la façon dont les technologies numériques sont parfois déployées fasse progresser les idéologies xénophobes et la discrimination raciale – lesquelles, a fait observer une délégation, ont en partie proliféré en raison de la perception généralisée des réfugiés et des migrants comme constituant des menaces pour la sécurité nationale.