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Exploitation et abus sexuels par des Casques bleus : l’ONU veut faire plus pour prévenir, sanctionner, réparer

Un casque et des gilets de protection de Casques bleus.
Photo ONU/Marie Frechon
Un casque et des gilets de protection de Casques bleus.

Exploitation et abus sexuels par des Casques bleus : l’ONU veut faire plus pour prévenir, sanctionner, réparer

Paix et sécurité

Afin de mettre fin à l’exploitation et aux abus sexuels commis par des Casques bleus, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a demandé lundi aux Etats membres, lors d’une réunion de haut niveau, d’aller plus loin pour renforcer la conduite des soldats de la paix.

« Le succès du maintien de la paix exige les normes de conduite les plus élevées de la part de nos soldats de la paix des Nations Unies, aussi bien les civils que ceux en uniforme. Le renforcement de la reddition des comptes pour la conduite du personnel de maintien de la paix est donc au cœur de l'initiative ‘Action pour la paix’ », a dit le chef de l’ONU dans un message vidéo adressé aux participants de cette réunion.

Le Secrétaire général a rappelé que la grande majorité du personnel respecte les normes de conduite les plus élevées. « Mais quand ils ne le font pas, cela a un impact dévastateur sur les victimes et les survivants, et sape notre efficacité opérationnelle et notre réputation mondiale », a-t-il noté.

Il s’est félicité des progrès réalisés en matière de formation et de la création de moyens sûrs de signaler les fautes. « Nous nous efforçons d'accroître la transparence, de renforcer la responsabilité interne et de mettre l'accent sur les besoins et les droits des victimes et des survivants », a-t-il souligné.

Il a remercié les États membres qui ont conclu un Pacte volontaire, rejoint son Cercle de leadership et contribué au Fonds d'affectation spéciale pour les victimes d'exploitation et d'abus sexuels.

Soutenir les victimes

Mais, le Secrétaire général a demandé aux Etats membres d'aller plus loin pour prévenir les inconduites, faire respecter les normes et réparer les dommages.

« Nous devons soutenir les victimes et les survivants, ainsi que les enfants nés d'actes d'exploitation ou d'abus sexuels commis par le personnel des Nations Unies.
Cela inclut de veiller à ce que les soldats de la paix qui ont des enfants en assument l'entière responsabilité, en aidant les femmes à faire des demandes de paternité et de pension alimentaire pour ces enfants », a-t-il dit.

Le chef des opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, a noté que des progrès ont été réalisés en matière de conduite des Casques bleus, « notamment en renforçant le contrôle, en standardisant notre approche de la formation et de la gestion des risques d'inconduite ».

« Nous devons être proactifs et comprendre où nous avons des lacunes et tirer parti de ce qui fonctionne et de ce qui démontre un potentiel. Nous devons continuer à relever nos défis, tels que des enquêtes et des communications opportunes avec le Secrétariat sur les mesures prises et garantir des sanctions proportionnées à la gravité de l'inconduite, y compris la responsabilité pénale si nécessaire », a-t-il ajouté.

Il a remercié tous les États membres qui ont partagé leurs bonnes pratiques. « À l'avenir, nous allons permettre le partage des connaissances et de l'expérience entre les États membres et informer le public des nombreuses initiatives en cours », a dit le chef des opérations de paix.

Jean-Pierre Lacroix a noté que 89 des 103 signataires à ce jour du Pacte du Secrétaire général pour l'élimination de l'exploitation et des abus sexuels sont des pays contributeurs de troupes ou de police. Il a appelé tous les États membres à adhérer à ce Pacte.