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Madagascar : le Grand Sud en proie à la famine et à sa pire sécheresse en 40 ans (OCHA)

Le PAM fournit une aide alimentaire aux communautés touchées par la sécheresse à Ifotaka, dans le sud de Madagascar.
© PAM/Tsiory Andriantsoarana
Le PAM fournit une aide alimentaire aux communautés touchées par la sécheresse à Ifotaka, dans le sud de Madagascar.

Madagascar : le Grand Sud en proie à la famine et à sa pire sécheresse en 40 ans (OCHA)

Aide humanitaire

Une partie de Madagascar est en proie à sa pire sécheresse en 40 ans et des poches de famine guettent le district d’Amboasary Atsimo, a alerté, vendredi, le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).

« La crise humanitaire dans le Grand Sud de Madagascar - qui connaît la sécheresse la plus aiguë depuis 1981 - se détériore rapidement », a déclaré le porte-parole d’OCHA, Jens Laerke, lors d’un point de presse à Genève.

Plus de 1,1 million de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire grave. « Et la situation devrait se détériorer dans les mois à venir », a ajouté M. Laerke.

Dans le district d’Amboasary Atsimo, les trois quarts de la population sont confrontés à une « faim sévère ». La dernière analyse de la classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC) pour Madagascar indique que des poches de famine (phase 5) sont déjà signalées.

« Près de 14.000 personnes sont en situation d’insécurité alimentaire catastrophique dans la phase 5 – famine », a précisé le porte-parole d’OCHA.

A Ampanihy et Ambovombe, plus de 25% des enfants souffrent de malnutrition aiguë

Le nombre d’enfants admis pour un traitement contre la malnutrition aiguë sévère potentiellement mortelle au cours du premier trimestre de 2021 était quatre fois supérieur à la moyenne sur cinq ans. Dans deux districts d’Ampanihy et d’Ambovombe, un quart des enfants souffrent de malnutrition aiguë.

Pour éviter un « désastre » humanitaire, l’ONU et ses partenaires humanitaires intensifient leur réponse, mais « des ressources supplémentaires sont nécessaires de toute urgence pour sauver des vies et soulager les souffrances aiguës ». OCHA appelle donc d’urgence la communauté internationale à fournir des fonds supplémentaires pour la réponse humanitaire.

« Le temps presse pour les personnes, en particulier les enfants, à Madagascar », a plaidé M. Laerke. L’appel éclair de 76 millions de dollars, lancé en janvier pour aider plus d’un million de personnes dans la Grande Île, n’est financé qu’à hauteur de 22%.