L'actualité mondiale Un regard humain

Sécheresse en Afrique australe : l’ONU lance un appel de 34 millions de dollars pour aider le Lesotho

Le Lesotho fait partie des pays en développement ressentant fortement les impacts du changement climatique. Photo : FAO
Le Lesotho fait partie des pays en développement ressentant fortement les impacts du changement climatique. Photo : FAO

Sécheresse en Afrique australe : l’ONU lance un appel de 34 millions de dollars pour aider le Lesotho

Aide humanitaire

L’ONU et ses partenaires humanitaires au Lesotho ont lancé vendredi un appel de fonds de 34 millions de dollars pour soutenir d’urgence plus de 260.000 personnes dans ce pays d'Afrique australe touché par la sécheresse.

Cet appel vise à fournir de la nourriture, une aide financière, de l’eau potable pour les établissements de santé et les écoles ainsi que des campagnes de vaccination pour prévenir les épidémies ou la propagation des maladies. Les fonds sollicités doivent également permettre d’aider le Lesotho à mieux préparer la prochaine saison de plantation ainsi que de soigner les enfants malnutris, les femmes enceintes et les personnes séropositives.

« Au total, un demi-million de personnes - plus d’un quart de la population du Lesotho, un petit pays enclavé - sont confrontées à une grave insécurité alimentaire en raison d’une grave sécheresse qui a frappé le pays au moment même où la population approche du pic de la période de soudure », a déclaré, Jens Laerke, porte-parole du Bureau de la Coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), lors d’un point de presse à Genève.

Baisse de 60% de la production céréalière

La saison des semis en début d’année au Lesotho a été presque ruinée par l’arrivée tardive des pluies et les températures extrêmement chaudes qui ont entraîné de très mauvaises récoltes. Dans l’ensemble, la production céréalière a diminué de plus de 60% par rapport à 2018. Le 30 octobre, le gouvernement a déclaré une catastrophe nationale et a publié un plan d’intervention et de résilience à la sécheresse.

Le plan du gouvernement cible plus de 508.000 personnes et requiert la mobilisation de 83 millions de dollars. Le plan comprend un programme de subventions qui vise à aider plus de 68.000 enfants. « Notre appel éclair appuiera la réponse du gouvernement », a ajouté M. Laerke.

Sur le terrain, la plupart des personnes en situation d’insécurité alimentaire vivent en zone rurale. L’ONU estime qu’au plus fort de la période de soudure en janvier-mars 2020, quelque 71.000 personnes seront confrontées à des situations d’urgence dans les districts ruraux, ce qui correspond à la phase 4 du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC).

Si la phase 5 est synonyme de famine, la phase 4 de l’IPC signifie que les familles sont confrontées à des difficultés extrêmes pour satisfaire leurs besoins alimentaires. La plupart des populations rurales du Lesotho dépendent de l’agriculture pour leurs revenus, ce qui les rend très vulnérables en cas de sécheresse. C’est particulièrement le cas des agricultrices, qui possèdent moins de biens que les agriculteurs.

Les personnes vivant avec le VIH sont particulièrement vulnérables à la malnutrition

Avec l’aggravation de la sécheresse, les organismes humanitaires s’attendent à une augmentation des migrations. « Des femmes et des filles auraient quitté leurs foyers ruraux pour les zones urbaines ou l’Afrique du Sud en quête de travail, le plus souvent comme employées de maison échangeant des faveurs sexuelles contre de l’argent ou de la nourriture », a relevé M. Laerke.

Les données du ministère de la santé du Lesotho montrent une augmentation de 34 % des cas de malnutrition aiguë sévère, passant de 1.223 cas en 2018 à 1.863 cas en 2019. Les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et les mères allaitantes, les personnes vivant avec le VIH et les personnes infectées par la tuberculose sont particulièrement vulnérables à la malnutrition.

Au Lesotho, une personne sur quatre est séropositive et a besoin de soins spéciaux. Le pays d’Afrique australe a le deuxième taux de prévalence du VIH le plus élevé au monde.