L'actualité mondiale Un regard humain

Les prix des produits alimentaires continuent de progresser en avril (FAO)

Après deux années consécutives de bonnes récoltes, les stocks mondiaux de céréales devraient atteindre leur plus haut niveau en 15 ans.
Photo : FAO/Danfung Dennis
Après deux années consécutives de bonnes récoltes, les stocks mondiaux de céréales devraient atteindre leur plus haut niveau en 15 ans.

Les prix des produits alimentaires continuent de progresser en avril (FAO)

Développement économique

Les prix internationaux des produits alimentaires ont augmenté pour le onzième mois consécutif en avril, le sucre enregistrant la plus forte hausse et les céréales reprenant leur tendance à la hausse, a indiqué aujourd'hui l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

L'Indice FAO des prix des produits alimentaires s'est établi en moyenne à 120,9 points en avril, soit une hausse de 1,7% depuis mars et 30,8% de plus que son niveau enregistré au même mois l'année dernière. L'indice, qui suit l'évolution mensuelle des prix internationaux des produits alimentaires les plus couramment échangés, a atteint son plus haut niveau depuis 2014 et, en valeur nominale, il cède 12% par rapport à son plus haut historique atteint en février 2011.

L'Indice FAO des prix du sucre a augmenté de 3,9% au cours du mois et, à ce niveau, il est en hausse de 60% par rapport à avril 2020, la lente progression des récoltes au Brésil et les dégâts provoqués par le gel en France ayant amplifié les craintes d'un resserrement des disponibilités mondiales.

L'Indice FAO des prix des huiles végétales a progressé de 1,8% en avril, les cours internationaux de l'huile de palme ayant augmenté sous l'effet de craintes d'une croissance de la production plus lente que prévu dans les principaux pays exportateurs. Les valeurs des huiles de soja et de colza ont également poursuivi leur progression, tandis que les prix de l'huile de tournesol se sont contractés modérément.

L'Indice FAO des prix de la viande est en hausse de 1,7% par rapport à sa valeur de mars, une forte demande en provenance de l'Asie de l'Est ayant soutenu les cours des viandes de bovins, d'ovins et de porcins. Les prix de la viande de volaille sont restés stables, du fait de l'équilibre des marchés mondiaux dans leur ensemble.

Un champ de céréales.
Photo: FAO/Olivier Thuillier
Un champ de céréales.

Légère hausse des céréales en avril

L'Indice FAO des prix des céréales a gagné 1,2% en avril, après un bref repli en mars, et s'établit maintenant à 26% de plus que son niveau d'avril 2020. Les prix du maïs ont progressé de 5,7% et ont atteint un niveau supérieur de 66,7% à leurs valeurs enregistrées il y a un an, car les superficies plantées sont moins importantes que prévu aux États-Unis d'Amérique et les conditions de culture en Argentine, au Brésil et aux États-Unis ont suscité certaines inquiétudes. Les prix internationaux du blé sont restés stables dans l'ensemble, tandis que les cours du riz, de l'orge et du sorgo ont faibli.

L'Indice FAO des prix des produits laitiers a progressé de 1,2% depuis mars, les cours du beurre, du fromage et du lait écrémé en poudre ayant augmenté sous l'effet d'une forte demande à l'importation en Asie.

La FAO a en outre présenté un ensemble de prévisions actualisées dans son Bulletin sur l'offre et la demande de céréales, qui a également été publié aujourd'hui. La production mondiale de céréales en 2020 est estimée à 2 767 millions de tonnes, soit une hausse de 2,1% par rapport à l'année précédente. L'utilisation mondiale des céréales pour 2020-2021 devrait s'établir à 2 783 millions de tonnes, soit une hausse de 2,7% portée par les céréales secondaires, qui s'explique principalement par une utilisation dans l'alimentation animale plus importante que prévu en Chine et aux États-Unis d'Amérique.

La FAO a abaissé à 805 millions de tonnes ses prévisions concernant les stocks mondiaux de céréales à la clôture des campagnes de 2021, compte tenu des prélèvements qui devraient être effectués sur les stocks de maïs en Chine et aux États-Unis, ce qui représente un recul de 2,3% par rapport à leurs niveaux d'ouverture.

Le rapport stocks/utilisation de céréales au niveau mondial devrait s'établir à 28,3%, son niveau le plus bas depuis sept ans. Les échanges mondiaux de céréales en 2020-2021 devraient atteindre 467 millions de tonnes, soit un accroissement de 5,9% en glissement annuel, la croissance la plus forte étant prévue pour les céréales secondaires, puis le riz et, enfin, le blé.

Des femmes trient des céréales sur un marché de Mumbai, en Inde
Crédit photo : FAO/Atu Loke
Des femmes trient des céréales sur un marché de Mumbai, en Inde

Faible hausse attendue de la production de blé

La FAO a également présenté ses premières perspectives concernant l'offre et la demande mondiales de blé pour la campagne à venir (2021-2022), qui indiquent que la production devrait atteindre 778,8 millions de tonnes, soit 0,5% de plus que le niveau estimé pour 2020, en raison d'une hausse annuelle de 6% de la production dans l'Union européenne.

Il est prévu que l'utilisation du blé progresse de 0,9% et atteigne 770 millions de tonnes pendant la nouvelle campagne et les premières prévisions concernant les stocks mondiaux de blé indiquent une augmentation de 3,0% et un niveau record de 293 millions de tonnes à la clôture des campagnes de 2022, sous l'effet de l'accroissement des stocks en Chine, même si le reste de l'Asie et l'Afrique devraient enregistrer leurs niveaux les plus bas depuis 2012-2013.

Les échanges mondiaux de blé en 2020-2021 (juillet/juin) devraient se contracter de 1,8% en glissement annuel et s'établir à 185 millions de tonnes, la baisse des expéditions attendues en Australie, au Canada, aux États-Unis et en Fédération de Russie devant plus que compenser la hausse des exportations en Argentine et dans l'Union européenne.

Les premières prévisions concernant la production mondiale de céréales secondaires en 2021 indiquent une probable troisième année consécutive de croissance, en raison de la hausse des superficies ensemencées prévue au Brésil, en Chine, aux États-Unis et en Ukraine et d'un rebond des rendements dans l'Union européenne.

Des augmentations non négligeables de la production sont également prévues en Afrique du Sud et dans les pays voisins.