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45 pays, dont 34 en Afrique, auront besoin d’une aide alimentaire extérieure (FAO)

Deux femmes agricultrices au Ghana
PNUD/PraiseNutakor
Deux femmes agricultrices au Ghana

45 pays, dont 34 en Afrique, auront besoin d’une aide alimentaire extérieure (FAO)

Développement économique

Si les premières estimations concernant la production de blé en 2021 sont optimistes, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que 45 pays auront toutefois besoin d’une aide alimentaire extérieure.

D’après le rapport de cette organisation onusienne basée à Rome, le continent africain reste le plus menacé, avec plus des deux tiers de la liste des 45 pays concernés, à savoir le Burkina Faso, le Burundi, Cabo Verde, le Cameroun, la République du Congo, Djibouti, l’Érythrée, l’Eswatini, l’Éthiopie, la Guinée, le Kenya, le Lesotho, le Libéria, la Libye, Madagascar, le Malawi, le Mali, la Mauritanie, le Mozambique, la Namibie, le Niger, le Nigéria, l’Ouganda, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, la Tanzanie, le Sénégal, la Sierra Leone, la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud, le Tchad, la Zambie et le Zimbabwe.

Dans les Amériques, seuls Haïti et le Venezuela auraient besoin de cette aide extérieure. En Asie et au Moyen-Orient, l’Afghanistan, le Bangladesh, l’Iraq, le Liban, le Myanmar, le Pakistan, la Syrie, la République populaire démocratique de Corée et le Yémen sont concernés.

S’agissant du Yémen, le rapport  de la FAO pointe du doigt l’impact des conflits, de la pauvreté, des inondations et des prix élevés des denrées alimentaires. Entre janvier et juin 2021, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire (phase 3 ou plus du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire) devrait augmenter de près de 3 millions pour atteindre 16,2 millions de personnes.

Inquiétudes en Afghanistan et dans le sud de Madagascar

Selon la FAO, les conditions de sécheresse en Afghanistan et dans le sud de Madagascar suscitent de nouvelles inquiétudes.

En Afrique, sur la trentaine de pays concernés, le rapport s’est penché sur la situation en Éthiopie où environ 13 millions de personnes seront en situation de grave insécurité alimentaire au cours du premier semestre de cette année. Les principaux facteurs sont : les pertes localisées de récoltes et de pâturages dues aux infestations de criquets, les prix élevés des denrées alimentaires ainsi que l’impact négatif de la pandémie de Covid-19 sur les revenus et les prix des denrées alimentaires », souligne l’organisation onusienne.

En Afrique de l’Ouest, bien que la situation sécuritaire se soit améliorée dans certaines parties des régions du Liptako Gourma et du Lac Tchad depuis la fin de 2020, les effets des conflits devraient continuer à miner les capacités de production des agriculteurs et, par conséquent, réduire la production en 2021 dans ces régions.

C’est le cas au Burkina Faso, avec les conséquences de l’insécurité dans le nord du pays. Selon la dernière analyse du « Cadre harmonisé » de l’ONU, 2,7 millions le nombre de personnes  auront besoin d’une aide humanitaire entre juin et août 2021.

Des déficits céréaliers localisés en Afrique de l’Ouest

Mais la situation alimentaire peut être également préoccupante, même pour des pays épargnés par les conflits. En Guinée par exemple, en raison des déficits localisés de la production céréalière, quelque 267.000 personnes auront besoin d’une aide alimentaire pendant la période de juin à août 2021.

Au Sénégal voisin, il s’agit plutôt de déficits localisés dans la production céréalière. Selon la dernière analyse du « Cadre harmonisé », environ 850.000 personnes auraient besoin d’une aide humanitaire entre juin et août 2021, en raison des effets des phénomènes météorologiques défavorables (sécheresse et inondations) sur la production de céréales et de fourrage.

Au total, les besoins totaux d’importation de céréales de 51 pays à faible revenu et à déficit vivrier devraient atteindre 74 millions de tonnes pour l’année de commercialisation 2020-2021. Pourtant, les augmentations les plus importantes étant à mettre sur le compte des sous-régions de l’Extrême-Orient et de l’Afrique de l’Ouest.

Les premières estimations indiquent une production record de blé en 2021

D’après les estimations parues ce jeudi dans les « Perspectives de récoltes et situation alimentaire », la production céréalière totale des 51 pays à faible revenu et à déficit vivrier a augmenté de 3% en 2020 par rapport à l’année précédente. Elle s’est établie à plus de 502 millions de tonnes, la reprise en Afrique australe et au Proche-Orient ayant contrebalancé un recul en Afrique centrale.

D’après les premières estimations de la FAO, la production mondiale de blé devrait ainsi augmenter et atteindre un nouveau record en 2021, à savoir 780 millions de tonnes. La reprise attendue de la production dans l’Union européenne a fait plus que compenser les perspectives de production assombries par les conditions météorologiques en Russie.

La production de maïs en Afrique du Sud devrait atteindre des niveaux quasi record en 2021, tandis que la FAO prévoit une production largement supérieure à la moyenne en Amérique du Sud. Dans cette partie du continent américain, la plantation n’a pas encore eu lieu dans les pays situés au-dessus de l’équateur.

En 2020-2021, l’organisation onusienne prévoit notamment une croissance annuelle de 2,0% de l’utilisation mondiale de blé, qui devrait atteindre 2,766 milliards de tonnes. Il s’agit d’une hausse de 5,5% des échanges mondiaux de céréales, qui devraient représenter 464 millions de tonnes. La FAO s’attend aussi à ce que les stocks mondiaux de riz et de blé grossissent, tandis que ceux des céréales secondaires devraient diminuer.

Les prix des produits alimentaires enregistrent en février leur 9e mois consécutif de hausse

Par ailleurs, les données de la FAO montrent une hausse des prix mondiaux des produits alimentaires, qui ont progressé pour le neuvième mois consécutif en février, avec le sucre et les huiles végétales en tête. L’Indice FAO des prix des produits alimentaires s’est établi en moyenne à 116,0 points en février, soit 2,4% de plus que le mois précédent et 26,5% de plus qu’en février 2020.

Le prix du sucre a augmenté de 6,4% par rapport au mois de janvier. Les baisses de la production dans les principaux pays producteurs et la forte demande à l’importation en Asie faisant toujours craindre un resserrement de l’offre mondiale.

Le prix des huiles végétales a gagné 6,2% et atteint son plus haut niveau depuis avril 2012. Les cours des huiles de palme, de soja, de colza et de tournesol ont tous augmenté. De leur côté, le prix des produits laitiers a progressé de 1,7%.

L’indice FAO des prix des céréales a augmenté de 1,2% en moyenne par rapport au mois de janvier. Les prix du sorgho ont connu une hausse de 17,4% sur le mois, portés par une forte demande en Chine. Les cours internationaux du maïs, du blé et du riz sont restés stables ou ont légèrement augmenté.

L’indice FAO des prix de la viande a progressé de 0,6%, une hausse due à la contraction de l’offre de viande bovine et ovine dans les principales régions productrices. En revanche, les prix de la viande porcine ont chuté en raison du recul des achats de la Chine et la hausse du nombre de porcins invendus en Allemagne.