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Témoignage : les femmes soldats de la paix, une « image forte pour les filles des villages reculés »

Martina Sandoval, officier de l'UNPOL du Salvador, en poste à la MINUSS, la mission des Nations Unies au Soudan du Sud
UNMISS/Gregório Cunha
Martina Sandoval, officier de l'UNPOL du Salvador, en poste à la MINUSS, la mission des Nations Unies au Soudan du Sud

Témoignage : les femmes soldats de la paix, une « image forte pour les filles des villages reculés »

Paix et sécurité

L'inspectrice adjointe Martina de Maria Sandoval Linares est originaire d'El Salvador.  Elle a toujours voulu aider les autres. Aujourd'hui, elle a trouvé sa vocation loin de chez elle, en travaillant comme officier de la Police des Nations Unies, au Soudan du Sud .

Mme Linares, dont la fille de huit ans et la famille sont demeurés au Salvador, a expliqué à ONU Info pourquoi son travail est si gratifiant, malgré les sacrifices qu'elle fait.

« C'est ma première affectation au sein de la force de police de l'ONU, connue sous le nom d'UNPOL. Je suis arrivée au Soudan du Sud en décembre 2019, pour travailler au sein de la mission de maintien de la paix de l'ONU, la MINUSS.

Je fais partie du bureau de l'équipe d'évaluation, qui collecte et analyse les informations sur tous les incidents graves qui ont lieu dans le camp de déplacés internes (IDP) à Juba, la capitale du pays. Nous sommes ici pour les protéger et nous assurer que la situation sécuritaire à l'intérieur du camp reste stable.

Je pense que la pandémie de Covid-19 est le plus grand défi auquel nous sommes confrontés. Lorsque le virus s'est répandu pour la première fois au Soudan du Sud , les connaissances sur notre sécurité et celle des communautés que nous servons étaient limitées.

Mais nous avons fait équipe et fait en sorte d'avoir accès à des masques, des gants, des désinfectants et tout ce qui est nécessaire pour continuer à faire notre travail.

Je suis très fière de l'équipe avec laquelle je travaille. Cela n'a pas été facile, mais comme nous venons de tant de pays différents, nous avons partagé nos expériences policières pour assurer le bon déroulement de l'opération.

Des cas de Covid-19 ont été confirmés sur un site de protection des civils des Nations Unies à Juba, la capitale du Soudan du Sud.
MINUSS/Nektarios Markogiannis
Des cas de Covid-19 ont été confirmés sur un site de protection des civils des Nations Unies à Juba, la capitale du Soudan du Sud.

Les femmes inspirent la paix

Le maintien de la paix peut être difficile : vous apprenez à vivre dans des pays lointains avec des gens que vous ne connaissez pas ; vous devez surmonter de nombreux obstacles et prendre des risques ; mais cela change votre vie d'une manière que vous n'auriez jamais imaginée.

Je pense que le plus grand impact que nous avons en tant que femmes soldats de la paix est que nous inspirons les jeunes femmes et les jeunes filles à penser à devenir comme nous. Elles nous voient mener une vie de service, d'engagement envers une cause qui est plus grande que l'individu.

Ce qu'une femme soldat de la paix représente pour une fille dans un village reculé est très puissant.  Cela montre qu'elles peuvent réaliser leurs rêves et qu'elles n'ont pas besoin de se limiter.

Les filles du Soudan du Sud sont « inspirées » par la présence de femmes soldats de la paix.
UNMISS/Denis Louro
Les filles du Soudan du Sud sont « inspirées » par la présence de femmes soldats de la paix.

Au début , mon père n'était pas content

J'ai toujours voulu porter un uniforme. Un conseiller d'orientation m'a donné de bons conseils lorsque j'étais étudiante.  Il m'a dit de terminer mon diplôme universitaire avant de prendre une quelconque décision. J'ai pris ses paroles au sérieux et j'ai obtenu un diplôme en administration des affaires.

Cependant, lorsque j'ai réfléchi à ce que je voulais faire de ma vie, la réponse était claire : je voulais aider les gens. 

Après avoir obtenu mon diplôme, je n'ai pas perdu de temps et j'ai rejoint l’Académie nationale de sécurité publique (National Academy of Public Safety) en 2007. J'ai terminé ma formation deux ans plus tard et je suis devenue une policière à part entière.

Ma mère était la seule à savoir ce que je projetais. Lorsque mon père l'a découvert, il n'était pas très heureux au début, mais il s'est ravisé lorsqu'il a vu ma détermination et m'a même soutenu financièrement pendant un certain temps.

Le Soudan du Sud occupe une place particulière dans mon cœur : les gens et la chaleur que j'ai connus ici me rappellent l'endroit où j'ai grandi. De plus, je me suis fait des amis pour la vie, originaires du monde entier ».