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De nouvelles lignes directrices placent la jeunesse au premier plan de la réponse humanitaire

Un jeune volontaire utilise une marionnette pour sensibiliser les enfants à COVID-19 dans la région rurale de Homs, au nord de la Syrie.
© UNICEF/Abdulaziz Aldroubi
Un jeune volontaire utilise une marionnette pour sensibiliser les enfants à COVID-19 dans la région rurale de Homs, au nord de la Syrie.

De nouvelles lignes directrices placent la jeunesse au premier plan de la réponse humanitaire

Aide humanitaire

De nouvelles lignes directrices publiées mardi par les Nations Unies et leurs partenaires visent à mettre les jeunes au premier plan de l'action humanitaire.

« Trop souvent, l'énergie et les talents des jeunes sont dilapidés lorsque des crises surviennent, et les lignes directrices que nous publions aujourd'hui contribueront à éviter que cela ne se produise », a déclaré le chef des affaires humanitaires des Nations Unies, Mark Lowcock, lors du lancement virtuel de ce document.

Ce document, le premier du genre, a été décrit comme le guide de référence pour travailler « avec et pour » les jeunes lors de catastrophes naturelles, de conflits, de déplacements forcés et d'autres situations d'urgence. 

Faire confiance aux jeunes 

Les directives ont été publiées par le Comité permanent interinstitutions (IASC), qui réunit les chefs de 18 entités onusiennes et non onusiennes qui oeuvrent ensemble à assurer une meilleure préparation et une réponse cohérente aux crises humanitaires. Elles ont été élaborées en collaboration avec les jeunes, conformément aux engagements pris lors du Sommet humanitaire mondial de 2016. 

Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) ont dirigé le groupe de travail qui a abouti à leur création.

« Ces nouvelles lignes directrices nous invitent à donner du pouvoir, à faire confiance aux jeunes et à travailler avec eux en tant que partenaires en leur donnant un espace sûr pour se rencontrer et discuter de leurs idées sur la façon dont ils peuvent améliorer la vie dans leurs propres communautés », a déclaré la Directrice exécutive de l'UNICEF, Henrietta Fore.

En même temps, les jeunes touchés par les crises humanitaires se tournent vers la communauté internationale pour qu'elle investisse dans leur avenir, a ajouté Mme Fore.  

« Beaucoup sont obligés d'abandonner l'école. Ils n'ont pas accès aux services de santé et de nutrition de base. Ils perdent leurs filets de sécurité, ce qui les rend vulnérables aux abus, aux mariages précoce et au travail des enfants », a déclaré la cheffe de l’UNICEF. 

Chaque voix compte 

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Les lignes directrices reflètent la diversité des jeunes, en reconnaissant que différents groupes sont touchés différemment en cas de crise. 

A l’instar de Nujeen Mustafa, une femme kurde de Syrie qui habite actuellement en Allemagne, qui a fait part des obstacles auxquels sont confrontés les jeunes handicapés qui sont pris dans les conflits.  Elle a souligné pourquoi ces personnes vulnérables doivent faire partie de toute réponse humanitaire.  

« Lorsque j'ai fui la guerre dans mon pays, je me suis retrouvée face au fait que les besoins des personnes handicapées ne sont pas pris en compte », a déclaré Mme Mustafa, qui utilise un fauteuil roulant.  

« Je ne pouvais pas accéder aux toilettes et le sol était en gravier, ce qui est terrible pour un fauteuil roulant », a-t-elle expliqué.

« Les jeunes handicapés sont souvent dévisagés, mais leurs besoins ne sont pas souvent pris en compte. Pourtant, de nombreuses personnes qui fuient les conflits ont des blessures psychologiques et physiques débilitantes », a-t-elle souligné. 

Les jeunes sont innovants 

La pandémie de Covid-19 a donné à de nombreux jeunes du monde entier la possibilité d'intensifier leur action et de contribuer à la riposte, notamment par la sensibilisation, la lutte contre la désinformation et la mobilisation de l'aide. C'est le cas de Tirtharaj Koirala, du Népal. Son activisme remonte au tremblement de terre dévastateur d'avril 2015, lorsqu'il a travaillé dans un abri temporaire pour enseigner aux résidents des méthodes de lavage des mains et d'hygiène appropriées.

M. Koirala a par la suite fondé un mouvement qui s'attaque à la stigmatisation entourant la menstruation et qui fournit aux filles des serviettes hygiéniques réutilisables ainsi qu’une éducation sur l'hygiène menstruelle. 

« Je pense que les gens ne doivent pas être sous-estimés et qu'ils ont besoin d'être appréciés et reconnus », a-t-il déclaré, avant d’ajouter « Les jeunes sont innovants. Donnez-leur l'espace et la possibilité qui leur reviennent de redonner à leur communauté ».