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Le chef de l'ONU appelle à une action urgente pour inverser la « spirale descendante » au Sahel central

En février 2020, la ville de Dori, dans la région du Sahel au Burkina Faso, accueillait près de 15 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays.
¨Photo : Sylvain Cherkaoui
En février 2020, la ville de Dori, dans la région du Sahel au Burkina Faso, accueillait près de 15 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays.

Le chef de l'ONU appelle à une action urgente pour inverser la « spirale descendante » au Sahel central

Paix et sécurité

Le monde doit agir maintenant pour inverser la situation dans la région centrale du Sahel en Afrique, où les besoins humanitaires sont à un « point de rupture », a déclaré mardi le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, lors d'une conférence de haut niveau, pour faire face à la crise naissante.

Les agences de l'ONU signalent que les besoins dans la région frontalière entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont atteint des niveaux records en raison de la montée de la violence, de l'insécurité et maintenant de la pandémie de Covid-19, créant ainsi l'une des crises humanitaires à la croissance la plus rapide au monde.

Elles lancent un appel de 2,4 milliards de dollars pour fournir une aide au cours de l'année à venir.

« Nous devons inverser cette spirale descendante par un nouvel élan en faveur de la paix et de la réconciliation », a déclaré le Secrétaire général dans un message vidéo à l'occasion de l'événement. 

« Et nous devons faire de la place pour l'aide humanitaire vitale et les investissements dans le développement et les personnes », a-t-il ajouté.

Le Sahel central est l'une des régions les plus pauvres du monde, selon le Bureau des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA). 

La violence entre groupes armés, la pauvreté généralisée et les effets du changement climatique font qu'un nombre record de 13,4 millions de personnes, dont la moitié sont des enfants, ont besoin d'une aide.

La situation humanitaire globale dans la région s'est fortement détériorée au cours des deux dernières années, poussant quelque 7,4 millions de personnes à souffrir de la faim, tandis que près de 1,6 million ont été déplacées.

Un « signal d'alarme » pour tous

Plus récemment, des mesures de verrouillage et autres pour empêcher la propagation de la Covid-19 ont poussé six millions de personnes supplémentaires dans l'extrême pauvreté.

« Le Sahel est un microcosme de risques mondiaux en cascade qui convergent dans une seule région », a déclaré M. Guterres. 

« C'est un signe d'alerte pour nous tous qui nécessite une attention et une résolution urgentes », a-t-il fait valoir.

L'événement de haut niveau sur le Sahel central a été organisé par le Danemark, l'Allemagne, l'Union européenne et les Nations Unies.

Le Secrétaire général a rappelé aux participants son appel à un cessez-le-feu mondial pendant la pandémie de Covid-19, qu'il a qualifié de « crucial » pour les habitants de la région.

« Nous avons également besoin de beaucoup plus d'aide humanitaire », a-t-il souligné. 

« Ce n'est pas une solution à la violence, mais cela permet de sauver des vies », a-t-il ajouté.

Alors que les agences de l'ONU et les organisations non gouvernementales sont sur le terrain, et ont protégé et sauvé des millions de vies, le Secrétaire général a déclaré qu'un meilleur financement leur permettrait de faire plus.

Il a appelé à un soutien fort pour l'appel de 2,4 milliards de dollars, qui couvrira les mois restants de cette année, et fournira une aide d'urgence jusqu'en 2021.

« Les solutions à long terme passeront par le développement durable, la bonne gouvernance et l'égalité des chances pour tous, en particulier pour les jeunes.  Cela ne se fera pas du jour au lendemain », a déclaré M. Guterres.

« Mais nous pouvons empêcher que la crise ne devienne de plus en plus meurtrière et coûteuse à l'avenir. Nous devons agir - et agir maintenant », a-t-il souligné.