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Daech demeure au cœur de la menace terroriste internationale, souligne l’ONU

La ville de Sinjar, au Kurdistan iraquien, a été saccagé par des combattants de l'EIIL lorsque le groupe terroriste a contrôlé la ville.
OCHA/Giles Clarke
La ville de Sinjar, au Kurdistan iraquien, a été saccagé par des combattants de l'EIIL lorsque le groupe terroriste a contrôlé la ville.

Daech demeure au cœur de la menace terroriste internationale, souligne l’ONU

Paix et sécurité

Le chef du contre-terrorisme de l’ONU a appelé vendredi les Etats membres à rester unis face à la menace de Daech et des autres groupes terroristes et à rapatrier leurs ressortissants suspectés d’y appartenir dans le respect du droit.

Même si Daech a perdu sa place forte en Syrie en mars dernier ainsi que son leader al- Baghdadi en octobre, « le groupe demeure au centre de la menace terroriste transnationale », a rappelé le chef du Bureau du contreterrorisme des Nations Unies (UNOCT), Vladimir Voronkov, lors d’une réunion du Conseil de sécurité.

M. Voronkov a exhorté le Conseil et les États membres de l’ONU « à maintenir et à réaffirmer leur unité face à la menace persistante » que représentent Daech également connu sous le nom d'Etat islamique en Iraq et au Levant (EEIL), Al-Qaïda, les groupes affiliés « et le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations ».

Le chef du contre-terrorisme de l’ONU a appelé à rester vigilant face à Daech qui cherche toujours à resurgir sur le terrain et sur internet. Le nombre élevé de combattants terroristes étrangers qui se sont rendus en Iraq et en Syrie - estimé entre 20 000 et 27 000 personnes - continue de représenter une menace aiguë à court, moyen et long terme.

La situation des combattants de Daech et des membres de leur famille associés dans les centres de détention et de déplacement en Iraq et en Syrie s'est aggravée « Leur sort reste un défi majeur pour la communauté internationale », a dit M. Voronkov, indiquant que le groupe terroriste s’est attelé à les libérer.

« Entre-temps, la plupart des États membres n'ont pas encore assumé la responsabilité du rapatriement de leurs ressortissants », a déploré le haut-responsable onusien.

M. Voronkov a exhorté les États membres à assumer leur responsabilité principale à l'égard de leurs ressortissants en termes de protection et de rapatriement. Des stratégies de poursuite judiciaires, de réadaptation et de réinsertion tenant compte de l'âge et du sexe des ressortissants doivent également être entreprises, conformément à toutes leurs obligations en vertu du droit international, y compris les droits de l'homme, le droit humanitaire et le droit des réfugiés, a-t-il rappelé.

La menace continue de la radicalisation terroriste sur internet et les attaques perpétrée sous l’inspiration de Daech par des acteurs isolés sont également préoccupantes, a dit M. Voronkov.

Le Secrétaire général adjoint de l’ONU a également rappelé que la situation est préoccupante en Afrique, où les violences liées à l'Etat islamique en Iraq et au Levant et à Al-Qaida sont en hausse. Le groupe Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad renforce ses liens avec l'État islamique dans le Grand Sahara.

En Europe, la libération prévue cette année d'environ 1.000 condamnés liés au terrorisme est également une source d’inquiétudes pour l’ONU. Des inquiétudes qui portent notamment sur l'efficacité des programmes de réhabilitation de « voyageurs frustrés » et de combattants terroristes étrangers rapatriés.

« Nous ne pouvons pas nous permettre de compromettre la lutte mondiale contre le terrorisme », a martelé vendredi Vladimir Voronkov aux membres du Conseil de sécurité.