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L’ONU exhorte les Etats à renforcer le Traité de non-prolifération lors de la conférence d’examen en 2020

Izumi Nakamitsu, Haute-Représentante des Nations Unies pour les affaires de désarmement au Conseil de sécurité (archive)
Photo : ONU/Eskinder Debebe
Izumi Nakamitsu, Haute-Représentante des Nations Unies pour les affaires de désarmement au Conseil de sécurité (archive)

L’ONU exhorte les Etats à renforcer le Traité de non-prolifération lors de la conférence d’examen en 2020

Paix et sécurité

La Haut-Représentante des Nations Unies pour les affaires de désarmement, Izumi Nakamitsu, a appelé mardi les Etats à renforcer le Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) lors de la conférence d’examen de ce traité qui sera organisée l’an prochain.

Le TNP a été signé en 1968 et est entré en vigueur le 5 mars 1970. Son application est garantie par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

« La possible utilisation d’armes nucléaires, intentionnellement, accidentellement ou par erreur, est l’une des plus grandes menaces à la paix et à la sécurité internationales. Les conséquences potentielles d’une guerre nucléaire seraient mondiales et toucheraient tous les pays », a prévenu Mme Nakamitsu lors d’un exposé devant le Conseil de sécurité.

« Le TNP est largement reconnu comme la pierre angulaire du régime international de non-prolifération nucléaire et le fondement essentiel du désarmement nucléaire. Son rôle comme pilier de notre sécurité collective est également un fait accepté », a-t-elle ajouté.

Selon la Haut-Représentante, le TNP s'est avéré remarquablement durable, mais cette durabilité ne devrait pas être considérée comme acquise. Elle a dénoncé un environnement international caractérisé aujourd’hui par la compétition au lieu de la coopération et marqué par une rhétorique dangereuse sur l'utilité des armes nucléaires.

« En conséquence, la perspective de l’utilisation des armes nucléaires est plus grande qu’elle ne l’a été depuis des générations », a dit Mme Nakamitsu.

Dans ce contexte, elle a estimé que la conférence d’examen du Traité prévue en 2020 serait un moment crucial.

« Je ne crois pas que l’impossibilité de parvenir à un consensus en 2020 signale nécessairement la fin du traité. Mais cela créerait un mauvais précédent et soulignerait davantage les divisions entre les États parties », a dit la Haut-Représentante. « Une réaffirmation forte du traité, au niveau politique, par tous sera importante ».

Le Directeur général de l’AIEA, Yukiya Amano, a également souligné devant les membres du Conseil de sécurité l’importance de la conférence d’examen de 2020.

« Comme vous le savez, la dernière conférence d’examen du TNP en 2015 n’est pas parvenue à un consensus sur un document final », a-t-il souligné.

« J'espère que la conférence d’examen du TNP en 2020 sera un succès et apportera une contribution importante au renforcement paix et sécurité internationales », a-t-il ajouté.

Dans une déclaration à la presse publiée à l'issue de la réunion, les quinze membres du Conseil de sécurité ont convenu que la conférence d'examen permettra aux États parties au TNP « de réaffirmer sans ambiguïté leur attachement à ce traité historique, de célébrer ses réalisations historiques et, en poursuivant ses objectifs, de renforcer le régime de désarmement nucléaire et de non-prolifération ».

Les membres du Conseil se sont déclarés prêts à travailler ensemble et à conjuguer leurs efforts pour parvenir à un résultat positif à la conférence de 2020.