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Myanmar : le Conseil des droits de l’homme veut réunir des preuves de crimes contre les Rohingyas

Le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies à Genève.
Photo ONU/Elma Okic
Le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies à Genève.

Myanmar : le Conseil des droits de l’homme veut réunir des preuves de crimes contre les Rohingyas

Droits de l'homme

Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a décidé, jeudi à Genève, de créer un mécanisme chargé de recueillir les preuves des crimes internationaux les plus graves commis au Myanmar depuis 2011.

Une résolution en ce sens, proposée par l’Union européenne et l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a été adoptée par 35 voix sur les 47 États siégeant actuellement au Conseil, contre 3 s’y opposant (Chine, Philippines et Burundi) et 7 abstentions.

Le Conseil veut que ce Mécanisme consolide, préserve et analyse les preuves des crimes internationaux les plus graves et des violations du droit international commis au Myanmar depuis 2011. Des dossiers qui vont, selon cet organe onusien, « faciliter et accélérer des procédures pénales équitables et indépendantes devant les tribunaux nationaux, régionaux ou internationaux qui ont ou pourraient dans le futur avoir juridiction sur ces crimes ». 

Par la même résolution, le Conseil a également décidé de proroger le mandat de la mission indépendante internationale d’établissement des faits sur le Myanmar (créée l’an dernier par la résolution 34/22 du Conseil), jusqu’à ce que le nouveau mécanisme soit opérationnel.

Cette situation « mérite une réponse forte et exceptionnelle de la communauté internationale », compte tenu de « la grave tragédie qui se joue au Myanmar », a déclaré l’ambassadeur pakistanais auprès de l’ONU, Farukh Amil, s’exprimant au nom de l’OCI.

De son côté, le Myanmar a déploré que cette résolution s’est basée sur le rapport de la Mission d’établissement des faits « truffé de faits erronés et ne désignant qu’un seul coupable ». Naypyidaw a ensuite déclaré que la question de l’État Rakhine devait être envisagé dans une perspective large, compte tenu de la complexité de la situation dans cette région du Myanmar. 

Le vote du Conseil fait suite à la publication d’un rapport, fin août, de la Mission d’établissement des faits de l’ONU sur le Myanmar dans lequel les enquêteurs ont souligné que des massacres et viols collectifs ont été commis contre les Rohingyas avec une « intention génocidaire ». Les enquêteurs de l’ONU ont recommandé des poursuites judiciaires contre le commandant en chef, le général Min Aung Hlaing, et cinq autres généraux.