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Centrafrique : l’ONU alerte sur la persistance d’une crise humanitaire de grande ampleur

La Coordinatrice humanitaire de l'ONU en Centrafrique, Najat Rochdi en visite à Kaga Bandoro, dans la préfecture de Nana Gribizi,dans le centre de la RCA (15 avril 2017).
OCHA CAR/Yaye N. SENE
La Coordinatrice humanitaire de l'ONU en Centrafrique, Najat Rochdi en visite à Kaga Bandoro, dans la préfecture de Nana Gribizi,dans le centre de la RCA (15 avril 2017).

Centrafrique : l’ONU alerte sur la persistance d’une crise humanitaire de grande ampleur

Aide humanitaire

La République centrafricaine (RCA) est confrontée à une crise humanitaire de grande envergure, a annoncé la Coordonnatrice humanitaire de l’ONU dans le pays, Najat Rochdi, lors d’une session d’information aux Etats membres des Nations Unies à Genève.

Lors de cette rencontre avec les Etats membres, la responsable onusienne a rappelé que la crise humanitaire que traverse la Centrafrique depuis cinq ans « continue à s’intensifier sur presque toute l’étendue du territoire ». En cause, le regain de violence qui affecte des régions antérieurement relativement stables et où des projets pilotes de relèvement post-conflit commençaient à être développés surtout dans le nord et le centre du pays.

Selon l’ONU, un nombre croissant de civils se réfugie dans des lieux de plus en plus reculés, inaccessibles aux humanitaires, accroissant davantage le défi de l’accès aux plus vulnérables. En avril 2018, plus d’1,2 millions de Centrafricains soit plus qu’une personne sur quatre – étaient déplacés : 670.000 personnes déplacées au sein du pays et 582.000 réfugiés dans les pays voisins.

Inquiétude sur les conséquences du sous-financement de l’aide humanitaire

Face a ces niveaux de déplacement toujours élevés, les agences humanitaires onusiennes apportent leur aide. Dès le début de l’année 2018, elles ont ainsi répondu à une crise humanitaire majeure dans la ville de Paoua où plus de 100.000 personnes avaient besoin d’une assistance d’urgence.

« Les contributions des donateurs nous ont aussi permis de répondre à l’urgence à Bangassou et plus récemment à Bangui qui sont redevenus des foyers de tension avec d’immenses conséquences humanitaires », a déclaré Najat Rochdi.

Si la crise perdure et les besoins augmentent, le financement de l’action humanitaire est depuis quelques années très en deçà des attentes. Selon l’ONU, le niveau de financement du Plan de réponse humanitaire en RCA ne permet pas de couvrir les besoins des 1,9 million de Centrafricains qui dépendent de l’aide humanitaire pour survivre.

« Seul 13% du Plan de 2018 est financé, soit 66,7, millions des 515,6 millions requis. La situation requiert plus que jamais votre attention, votre générosité et notre action collective », a déclaré Najat Rochdi à l’attention des Etats membres.

Reste que ce manque de financement a déjà des répercussions sur le terrain. Dans certains cas les rations alimentaires ont été réduites d’un tiers et couvrent des périodes plus courtes.

« Si nous n’arrivons pas à mobiliser les ressources nécessaires, l’assistance sera réduite à une portion congrue et n’arrivera plus à sauver des vies » a mis en garde la Coordonnatrice humanitaire de l’ONU en RCA.

« Des générations entières verraient leur avenir gâché après des années successives sans accès à l’éducation, des milliers d’enfants continueraient à mourir dans leurs premières cinq années de leur vie et une autre génération de Centrafricaines et de Centrafricains seraient sacrifiés » a alerté Mme Rochdi.