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Au Darfour, le processus politique reste dans une impasse (ONU)

Les Casques bleus de la MINUAD ont rencontré des chefs communautaires dans le camp de Zam Zam pour les personnes déplacées près d'El Fasher, au nord du Darfour.
MINUAD/Mohamad Almahady
Les Casques bleus de la MINUAD ont rencontré des chefs communautaires dans le camp de Zam Zam pour les personnes déplacées près d'El Fasher, au nord du Darfour.

Au Darfour, le processus politique reste dans une impasse (ONU)

Paix et sécurité

Le Chef de l’Opération hybride de l’Union africaine et des Nations Unies au Darfour (MINUAD), Jeremiah Mamabolo, a déploré mercredi le fait que « le processus reste au point mort » dans la province soudanaise.

S’exprimant devant le Conseil de sécurité par visioconférence depuis El-Fasher, le Représentant spécial conjoint a indiqué que l’impasse politique au Darfour est surtout imputable au cadre dans lequel les négociations doivent se tenir. D’où ses efforts pour presser certains des groupes armés d’accepter les négociations sur la base du Document de Doha pour la paix au Darfour adopté en 2011.

« La situation dans la province n’est pas celle qui prévalait en 2003 lors de la création de la Mission », a fait valoir M. Mamabolo, pour qui, « à l’exception de quelques affrontements entre les forces gouvernementales et l’Armée de libération du Soudan-faction Abdul Wahid, il y a une absence générale de guerre au Darfour. » Le chef de la MINUAD a par ailleurs fait état de quelques affrontements communautaires, quoiqu’en nombre plus réduit, et d’instabilité dans certains camps de personnes déplacées.

Tout en saluant l’amélioration des conditions de sécurité, Jeremiah Mamabolo s’est inquiété du manque de mesures prises pour s’attaquer aux causes profondes du conflit et aux répercussions qu’elles impliquent.

Par ailleurs, le Représentant spécial conjoint a jugé prématuré d’évaluer les conséquences de la reconfiguration de la MINUAD pour la protection des civils dans les zones dont elle s’est retirée dans le cadre de la phase initiale. Il a ensuite rappelé que le dernier rapport en date du Secrétaire général portait sur la période allant du 16 décembre 2017 au 15 février 2018, durant laquelle la Mission a commencé à mettre en œuvre la phase 2 de ladite reconfiguration.

Dans le cadre de cette phase 2, l’équipe spéciale sur le Jebel Mara est rendue opérationnelle a expliqué notamment M. Mamabolo, qui a précisé les mesures prises en ce sens, en particulier le redéploiement des personnels militaires et de police de la MINUAD. La construction de la base de Golo est en cours mais se heurte à des difficultés d’accès du fait de l’état des axes routiers. La phase 2 prévoit aussi une réduction des personnels militaires, de police et civils de la mission, a rappelé le Représentant spécial conjoint, et là aussi, les opérations sont en cours.

M. Mamabolo a également fait état de « restrictions administratives imposées par le gouvernement ». La Mission discute avec Khartoum pour tenter de lever ces restrictions et d’obtenir un plein accès à ces régions, afin d’assurer le suivi de la situation, a-t-il fait valoir.