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L’ONU a reçu 40 allégations d’exploitation et d’abus sexuels d’octobre à décembre 2017

Des victimes de violences sexuelles dans un refuge à Goma, en République démocratique du Congo (archives).
ONU/Marie Frechon
Des victimes de violences sexuelles dans un refuge à Goma, en République démocratique du Congo (archives).

L’ONU a reçu 40 allégations d’exploitation et d’abus sexuels d’octobre à décembre 2017

À l’ONU

Les Nations Unies ont reçu, du 1er octobre au 31 décembre 2017, quarante allégations d’exploitation et d’abus sexuels pour toutes les entités des Nations Unies et leurs partenaires, a indiqué jeudi le porte-parole du Secrétaire général dans le cadre des efforts pour accroître la transparence sur cette question.

« Toutes les allégations n'ont pas été entièrement vérifiées et beaucoup sont en phase d'évaluation préliminaire », a précisé ce porte-parole, Stéphane Dujarric, lors d’un point de presse à New York.

Sur les 40 allégations, 15 ont été signalées dans des opérations de maintien de la paix. « Ces 15 allégations ne sont pas nouvelles - elles ont toutes été téléchargées dans la base de données ‘Conduite et discipline’ dès qu'elles ont été signalées. Il s'agit d'un site web accessible au public », a précisé le porte-parole, ajoutant que les 25 autres allégations ont été signalées par des agences, des fonds et des programmes, et comprennent huit allégations relatives à des organisations partenaires.

Sur les 40 allégations, 13 sont classées comme abus sexuels, 24 comme exploitation sexuelle, et trois sont d'une nature inconnue. Les allégations impliquent 54 victimes - 30 sont des femmes, 16 sont des filles (de moins de 18 ans), les âges de huit autres sont inconnus. Douze des 40 allégations ont eu lieu en 2017, sept en 2016, trois en 2015 ou avant, et les dates sont inconnues pour 18 d'entre elles.

En ce qui concerne le statut des 40 allégations, deux ont été justifiées par une enquête ; trois ne sont pas justifiées ; 15 sont à divers stades de l'enquête ; 18 sont en évaluation préliminaire ; deux sont en cours de révision avec des informations limitées fournies à l'entité chargée de l'enquête.

« Avec plus de 95.000 civils et 90.000 personnel en uniforme travaillant pour les Nations Unies dans le monde, l'exploitation et les abus sexuels ne reflètent pas la conduite de la majorité des femmes et des hommes dévoués qui servent les populations partout dans le monde », a souligné M. Dujarric. « Mais toutes les allégations impliquant notre personnel remettent en cause nos valeurs et nos principes et le sacrifice de ceux et celles qui servent avec fierté et professionnalisme dans certains des endroits les plus dangereux du monde. Pour cette raison, la lutte contre ce fléau et l'aide et l'autonomisation de celles et ceux qui ont été affectés par ces actes choquants continuent d'être des priorités pour le Secrétaire général en 2018 ».

Parmi les initiatives pour mettre fin à l’impunité, l’ONU est en train de développer un outil électronique pour identifier les employés de l'Organisation licenciés à la suite d'allégations avérées d'exploitation et d'abus sexuels ou qui ont démissionné ou ont été licenciés à la suite d'une enquête.

Un module d'apprentissage en ligne obligatoire est également mis en place pour le personnel du système des Nations Unies, ainsi que les organisations partenaires et les contractants, sur la prévention et la dénonciation de l'exploitation et des abus sexuels.

Sur le terrain, l’ONU renforce les mécanismes d'accueil des plaintes pour permettre aux victimes de se manifester. Elle mène également des activités de sensibilisation pour informer les communautés sur les risques d’exploitation et d’abus sexuels et les mécanismes de signalement.