L'actualité mondiale Un regard humain

Iran : le Conseil de sécurité fait le point sur les récentes manifestations meurtrières

Tayé-Brook Zerihoun, Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux affaires politiques, devant le Conseil de sécurité le 5 janvier 2018. Photo ONU/Eskinder Debebe
Tayé-Brook Zerihoun, Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux affaires politiques, devant le Conseil de sécurité le 5 janvier 2018. Photo ONU/Eskinder Debebe

Iran : le Conseil de sécurité fait le point sur les récentes manifestations meurtrières

Le Conseil de sécurité a tenu vendredi une réunion d'urgence sur la situation en Iran, où ont eu lieu récemment des manifestations qui ont été marquées par le décès de plus de 20 personnes.

Mercredi, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a regretté les pertes en vies humaines lors des manifestations. Il a appelé au respect du droit de réunion pacifique et de la liberté d'expression et à ce que les manifestations se déroulent de manière pacifique. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a également appelé mercredi les autorités iraniennes « à gérer avec précaution la vague de manifestations » et à enquêter sur les décès survenus.

Ce vendredi, les membres du Conseil ont entendu un exposé du Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux affaires politiques, Tayé-Brook Zerihoun.

Celui-ci a précisé que les manifestations ont débuté le 28 décembre 2017 quand des centaines d'Iraniens se sont rassemblés, d'une façon généralement pacifique, à Mashhad, la deuxième ville du pays, chantant des slogans contre les difficultés économiques.

« Au cours des jours suivants, des manifestations ont eu lieu dans d'autres centres urbains, notamment à Téhéran, ainsi que dans de nombreuses zones rurales. Certains des slogans ont également exprimé la déception face au changement lent ou limité en matière de contraintes sociales et de libertés politiques, et ont critiqué ce que les manifestants considèrent comme la position privilégiée du clergé et des éléments de l'establishment sécuritaire du pays », a souligné M. Zerihoun.

« Alors que les manifestations s'intensifiaient, certaines sont devenues violentes », a-t-il ajouté. « Selon des informations relayées par les médias officiels iraniens, plus de 20 Iraniens, dont un adolescent et un policier, sont morts pendant les manifestations. Le ministère iranien de l'Intérieur a déclaré que plus de 1.000 manifestants avaient été arrêtés, bien que beaucoup d'entre eux aient pu être libérés depuis ».

Le Sous-Secrétaire général aux affaires politiques a rappelé que l'ONU avait une présence très limitée en Iran et ne pouvait ni confirmer, ni démentir, l'ampleur des violences.

« Le 3 janvier, les Gardiens de la Révolution iraniens ont annoncé la fin des manifestations antigouvernementales. Des rapports récents indiquent des manifestations plus petites et dispersées. Entre-temps, du 3 au 5 janvier, de larges rassemblements pro-gouvernementaux auraient eu lieu à travers le pays, les participants exprimant leur soutien au Guide suprême et condamnant la violence.

M. Zerihoun a déclaré que l'ONU continuerait de suivre l'évolution de la situation en Iran et discuterait avec les autorités iraniennes pour aider à répondre aux préoccupations légitimes de la population par des moyens pacifiques et éviter la violence ou les représailles contre les manifestants pacifiques.