L'actualité mondiale Un regard humain

Il faut intensifier les efforts pour éviter que les ravageurs et maladies ne se propagent davantage, selon la FAO

Un bananier affecté par la jaunisse fusarienne aux Philippines. Photo FAO/Fazil Dusunceli
Un bananier affecté par la jaunisse fusarienne aux Philippines. Photo FAO/Fazil Dusunceli

Il faut intensifier les efforts pour éviter que les ravageurs et maladies ne se propagent davantage, selon la FAO

Il est nécessaire d'intensifier les efforts collectifs visant à lutter contre la propagation des ravageurs et des maladies transfrontalières des animaux et des plantes qui sont susceptibles de menacer la sécurité alimentaire mondiale, ont estimé les participants d’une réunion organisée à Rome par la FAO et des partenaires.

Il est nécessaire d'intensifier les efforts collectifs visant à lutter contre la propagation des ravageurs et des maladies transfrontalières des animaux et des plantes qui sont susceptibles de menacer la sécurité alimentaire mondiale, ont estimé les participants d’une réunion organisée à Rome par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et des partenaires.

La chenille légionnaire (FAW), la peste des petits ruminants (PPR) et la fusariose (FW) se propagent en effet rapidement et menacent la sécurité alimentaire et les moyens d'existence de millions de petits exploitants agricoles.

« Les ravageurs envahissants et les maladies représentent la deuxième plus importante menace pesant sur la nature », a déclaré Ren Wang, Sous-Directeur général de la FAO, responsable du Département de l'agriculture et de la protection des consommateurs, lors de cette réunion organisée par la FAO, l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), Bioversity International, le Forum mondial de la banane et plusieurs donateurs.

« Les foyers de ravageurs et maladies transfrontalières des animaux et des plantes ont augmenté ces dernières années. De nombreux facteurs interconnectés, tels que le commerce mondial et le changement climatique, expliquent cette situation. Les problèmes complexes ont besoin de solutions complexes qui arrivent en temps opportun », a ajouté M. Wang.

La chenille légionnaire

La chenille légionnaire est un insecte originaire de l'Amérique tropicale et subtropicale. Arrivée en Afrique au début de l'année 2016, elle s'est depuis répandue à travers l'Afrique subsaharienne, sans oublier l'Afrique du Nord qui est maintenant également menacée.

Elle peut manger jusqu'à 80 cultures mais affecte principalement les cultivateurs de maïs qui n'en savent que très peu en matière de lutte contre les ravageurs et qui ne possèdent que peu de moyens pour y faire face.

Si non traitée, la FAW pourrait avoir de graves répercussions sur la première source alimentaire de plus de 200 millions de personnes en Afrique subsaharienne et mener à des pertes économiques annuelles de plus de 4,8 milliards de dollars, pour ce qui est de la production de maïs à elle seule.

La peste des petits ruminants

La peste des petits ruminants est une maladie virale se propageant vite qui affecte et tue jusqu'à 90% des petits ruminants infectés (moutons et chèvres). D'abord signalée en Côte d'Ivoire en 1942, elle s'est ensuite propagée vers plus de 70 autres pays d'Afrique, du Moyen-Orient, d'Europe et d'Asie, à une vitesse alarmante.

Aujourd'hui, plus de 80% des moutons et des chèvres à travers le monde sont en danger. La PPR entraîne des pertes économiques de près de 2,1 milliards de dollars chaque année et a un grave impact sur les 300 millions de ménages pauvres et communautés qui dépendent de ces animaux pour leur survie.

La fusariose

La fusariose est l'une des maladies les plus destructrices au monde pour les bananes. Une nouvelle souche de la maladie - la race tropicale 4 (TR4) - a provoqué de graves pertes en Asie du Sud-Est, poussant de nombreux agriculteurs à abandonner leurs terres.

Elle s'est récemment répandue au Moyen-Orient, au Mozambique et en Asie du Sud et pourrait se propager davantage.

La banane et les plantains sont les fruits les plus exportés au monde et les plus produits dans les pays les moins développés. Près de 400 millions de personnes dépendent de la banane pour se nourrir et comme source de revenus.

La FW peut entraîner une perte totale des rendements dans les champs infectés, menaçant la sécurité alimentaire, les moyens d'existence des communautés rurales, ainsi que la chaîne de valeur de la banane.

La FAO et la lutte contre la chenille légionnaire, la PPR et la fusariose

La FAO a récemment développé un programme s'étalant sur cinq ans et visant à aider les agriculteurs et les gouvernements à faire face à la chenille légionnaire en Afrique de manière durable. Pour sa mise en œuvre, la FAO a besoin de manière urgente de 87 millions de dollars.

La FAO vient également de lancer un programme mondial, d'une durée de cinq ans, pour prévenir et faire face à la fusariose, en partenariat avec Bioversity International, l'Institut international de l'agriculture tropicale et le Forum mondial de la banane. 98 millions de dollars sont nécessaires pour le mettre en œuvre. Afin d'éradiquer la PPR, la FAO et l'OIE ont lancé en octobre dernier un programme mondial sur cinq ans.