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Syrie : l'envoyé de l'ONU fait le point de la situation à la veille d'un nouveau cycle de pourparlers à Genève

L'Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, devant le Conseil de sécurité par visioconférence. Photo ONU/Kim Haughton
L'Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, devant le Conseil de sécurité par visioconférence. Photo ONU/Kim Haughton

Syrie : l'envoyé de l'ONU fait le point de la situation à la veille d'un nouveau cycle de pourparlers à Genève

À la veille du huitième cycle de pourparlers inter-syriens, qui s'ouvrira mardi à Genève, l'Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie, Staffan de Mistura, a annoncé avoir été informé, « hier soir », par Damas, qu'aucune délégation n'avait encore quitté le pays pour participer à ce processus supervisé par l'ONU.

Selon le haut fonctionnaire, le Président syrien, Bachar al-Assad, avait pourtant assuré, le 24 novembre dernier à Sotchi, à son homologue russe, Vladimir Poutine, qu'il ne souhaitait pas « faire machine arrière » et était déterminé à se lancer sur « la voie d'un règlement politique » du conflit qui fait rage dans son pays depuis plus de six ans.

S'exprimant devant le Conseil de sécurité de l'ONU depuis Genève par visioconférence, M. de Mistura a annoncé qu'en revanche, l'opposition syrienne serait, pour la première fois, représentée à la table des négociations par une délégation « unie », fruit d'un processus mené à Riyad, en Arabie saoudite.

À cette occasion, a-t-il assuré, « le terrorisme a été rejeté au profit d'un processus politique », et la délégation chargée de se rendre à Genève « sans conditions préalables », comme cela est exigé des parties. Plus de 200 représentants de la société civile seront également présents à Genève, y compris le Conseil consultatif des femmes syriennes.

Malgré l'effondrement des bastions de Daech à Raqqa et Deir ez-Zor, l'Envoyé spécial s'est toutefois dit préoccupé par la récente escalade de la violence à La Ghouta et la « restriction de l'aide humanitaire » dans ces faubourgs de Damas, exhortant les parties à cesser les hostilités.

D'une manière générale, M. de Mistura s'est déclaré favorable aux initiatives parallèles au processus politique défini par les paramètres de la résolution 2254 (2015). Outre la réunion de Riyad, il a mentionné les « réunions importantes » qui se sont tenues à Sotchi et à La Haye, lesquelles pourraient contribuer à de « véritables négociations » à Genève, de même que l'initiative de la France visant à réunir sur place les membres permanents du Conseil de sécurité.

Il s'est d'ailleurs félicité que les Présidents russe et américain, MM. Poutine et Trump, viennent tous deux de réaffirmer que le processus politique passe par la pleine mise en œuvre de la résolution 2254 (2015), dont les dispositions principales sont « une gouvernance crédible, inclusive et non sectaire », et l'arrêt d'un calendrier et les modalités d'une nouvelle constitution, suivie d'élections « libres et régulières » sous la supervision de l'ONU, avec, a ajouté M. de Mistura, « la participation de tous les Syriens, y compris la diaspora et les réfugiés ».

La Fédération de Russie, a précisé le haut fonctionnaire, continue également d'œuvrer à son projet de « grand rassemblement » ou de « congrès des peuples de Syrie », sans aucune date fixe pour l'heure. Moscou, a-t-il ajouté, a demandé l'appui de l'ONU pour la tenue de cette conférence, une proposition qui « doit être considérée à part égale avec toute les autres », toujours avec pour objectif de renforcer le processus de négociations et de mise en œuvre de la résolution 2254 (2015).