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Syrie : le chef des droits de l'homme de l'ONU juge scandaleuse la souffrance des civils dans la Ghouta orientale

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein.
ONU/Jean-Marc Ferré
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein.

Syrie : le chef des droits de l'homme de l'ONU juge scandaleuse la souffrance des civils dans la Ghouta orientale

La situation d'au moins 350.000 civils assiégés dans la Ghouta orientale, à la périphérie de Damas, en Syrie, est un scandale, a déclaré vendredi le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, appelant les parties au conflit à permettre l'entrée dans cette région de la nourriture et des fournitures médicales nécessaires.

« Les images choquantes de ce qui semble être des enfants sévèrement malnutris qui ont émergé ces derniers jours sont une indication effrayante du sort des gens dans la Ghouta orientale, qui sont maintenant confrontés à une urgence humanitaire », a déclaré M. Zeid dans un communiqué de presse.

La Ghouta orientale est assiégée par les forces gouvernementales depuis plus de quatre ans. Des zones résidentielles, y compris des zones auparavant épargnées par les attaques, sont maintenant frappées presque quotidiennement par des frappes au sol menées par les forces gouvernementales et leurs alliés, avec des rapports faisant état de dizaines de victimes civiles.

Ceci se déroule bien que la Ghouta orientale soit considérée comme l'une des « zones de désescalade » négociées en mai par l'Iran, la Russie et la Turquie dans le cadre du processus d'Astana, avec l'objectif déclaré de mettre fin à la violence et d'améliorer la situation humanitaire. Le mémorandum d'Astana sur les zones de désescalade ajoute qu'un accès humanitaire rapide, sûr et sans entraves doit être assuré.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a également reçu des informations faisant état de groupes d'opposition armés menant des frappes au sol à Damas, notamment le 15 octobre, lorsque plusieurs obus de mortier ont frappé le Vieux Damas et tué au moins quatre civils.

En outre, divers groupes armés contrôlant la Ghouta orientale ont restreint le travail des organisations humanitaires, et les affrontements entre ces groupes ont, pendant des mois, limité la liberté de mouvement des civils dans la région.

« Les parties au conflit doivent permettre le passage libre, régulier et sans entrave de la nourriture et des autres types d'assistance humanitaire et ne pas prendre de mesures qui priveraient les civils de leurs droits à la nourriture et à la santé », a déclaré le Haut-Commissaire.

L'ONU a atteint la Ghouta orientale pour la dernière fois le 23 septembre avec de l'aide pour environ 25.000 personnes dans les villes assiégées de Harasta orientale, Misraba et Modira. Entre janvier et septembre, le gouvernement n'a accepté que 26% des demandes d'assistance dans les zones assiégées et difficiles d'accès.

« Je rappelle à toutes les parties qu'affamer délibérément des civils comme méthode de guerre constitue une violation manifeste du droit international humanitaire et peut constituer un crime contre l'humanité et/ou un crime de guerre. J'appelle également toutes les personnes impliquées ou influentes dans le conflit à faciliter l'accès des travailleurs humanitaires afin qu'ils puissent fournir l'aide dont les gens de la Ghouta orientale ont si désespérément besoin », a déclaré M. Zeid.

« Tout comme la nourriture et les fournitures médicales doivent être autorisées, les malades et les blessés doivent avoir accès aux soins médicaux quand et où ils en ont besoin. Je rappelle à toutes les parties leurs obligations en vertu du droit international des droits de l'homme et du droit international humanitaire de protéger les civils en tout temps et de prendre soin des malades et des blessés », a déclaré M. Zeid. « Si les parties à un conflit ne peuvent pas subvenir aux besoins de la population sous leur contrôle, elles doivent permettre et faciliter les efforts des organismes humanitaires impartiaux pour fournir une aide, notamment en leur accordant le droit de libre passage ».