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Lutte contre les vers parasites intestinaux : l'OMS recommande la vermifugation périodique à grande échelle

Un enfant au Honduras étant vermifugé.
Sabin Institute/OPS/OMS
Un enfant au Honduras étant vermifugé.

Lutte contre les vers parasites intestinaux : l'OMS recommande la vermifugation périodique à grande échelle

De nouvelles lignes directrices publiées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommandent la vermifugation périodique par l'administration d'un comprimé afin de réduire la souffrance des personnes infectées par des vers parasites intestinaux et de protéger les 1,5 milliard de personnes qui, selon les estimations, sont actuellement à risque.

Quatre principales espèces de vers intestinaux (appelés également géohelminthes) infestent près d'un quart des populations les plus pauvres et les plus marginalisées du monde. Elles constituent un problème de santé publique majeur, car les vers perturbent l'aptitude des personnes à absorber les nutriments, et entravent la croissance et le développement physique de millions d'enfants.

L'OMS préconise depuis longtemps le traitement à grande échelle contre les vers intestinaux. Il s'agit toutefois des premières lignes directrices approuvées par le Comité d'examen des directives de l'OMS qui confirment que la vermifugation permet d'améliorer la santé et l'apport en nutriment des enfants fortement infestés.

« Un consensus mondial reposant sur des bases factuelles s'est dégagé pour reconnaître que la vermifugation périodique et à grande échelle constitue le meilleur moyen de réduire les souffrances causées par les vers intestinaux », a déclaré le Dr. Dirk Engels, Directeur du Département 'Maladies tropicales négligées' de OMS

« Ces nouvelles lignes directrices ont été publiées à une période où les pays d'endémie accélèrent leurs programmes avec le soutien des partenaires, et ce pour traiter à la fois les personnes infestées et celles exposées ».

La vermifugation est essentielle mais pas l'unique solution

L'OMS contribue à la mise en œuvre des programmes de vermifugation à grande échelle moyennant l'utilisation de médicaments donnés par des laboratoires pharmaceutiques. L'organisation coordonne la livraison de ces médicaments aux pays qui en ont fait la demande. Ces médicaments sont ensuite distribués gratuitement par les programmes nationaux de lutte contre les maladies lors des campagnes de traitement de masse.

« L'administration de médicaments aux populations à risque permet de réduire l'intensité des helminthiases intestinales », indique le Dr. Francesco Branca, Directeur du Département 'Nutrition pour la santé et le développement' de l'OMS.

Cependant la vermifugation n'est pas l'unique solution. « L'amélioration de l'hygiène de base, des services d'assainissement et de l'éducation sanitaire, et l'approvisionnement en eau potable sont également essentiels pour remédier aux problèmes de santé et nutritionnels causés par les vers intestinaux », souligne le Dr Branca.

En 2015, seuls 39% de la population mondiale avaient accès à des moyens d'assainissement sûrs, tandis que 71% pouvaient avoir accès à l'eau potable.

Pendant les « journées de vermifugation », les enfants d'âge scolaire reçoivent un traitement contre les vers intestinaux. Les enseignants supervisent le processus, ce qui permet aux agents de santé de se concentrer sur d'autres demandes.

De nombreux pays associent les activités de vermifugation ciblant les enfants d'âge préscolaire à d'autres campagnes sanitaires comme les journées consacrées à la vaccination, à la santé de l'enfant et à la supplémentation en vitamines.

« L'objectif de l'OMS est d'éliminer les conséquences néfastes des helminthiases chez les enfants d'ici à 2020, moyennant le traitement régulier d'au moins 75% des 873 millions d'enfants (selon les estimations) vivant dans les régions où la prévalence est élevée », a déclaré le Dr. Antonio Montresor, qui dirige le programme de vermifugation de l'OMS. « En 2016, les États membres de l'OMS ont administré un traitement à 63% des enfants qui en avaient besoin. Le monde ayant à présent convenu de normes pour la vermifugation des populations à risque, nous sommes mieux en mesure d'atteindre cette cible ».