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L'OIM appelle à pérenniser le programme de réinstallation des demandeurs d'asile en Europe

Une femme marche avec ses enfants le long d'une voie ferrée reliant la Grèce et l'ex-République yougoslave de Macédoine en mars 2016 (archives).
UNICEF/UN012803/Georgiev
Une femme marche avec ses enfants le long d'une voie ferrée reliant la Grèce et l'ex-République yougoslave de Macédoine en mars 2016 (archives).

L'OIM appelle à pérenniser le programme de réinstallation des demandeurs d'asile en Europe

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a indiqué mardi avoir aidé près de 30.000 demandeurs d'asile dans le cadre du programme de l'Union européenne (UE) pour leur réinstallation dans d'autres pays européens.

Ce programme a été mis en place par l'UE il y a deux ans pour réinstaller plus de 106.000 demandeurs d'asile se trouvant dans deux États membres de l'UE dits « en première ligne » (Grèce et Italie) vers d'autres pays de l'organisation régionale.

Le Directeur général de l'OIM, William Lacy Swing, a salué ce programme de réinstallation, jugeant qu'il allège la pression sur la Grèce et l'Italie, aide des milliers de demandeurs d'asile, et démontre les valeurs fondamentales qui définissent l'UE.

« L'accélération impressionnante du programme cette année montre que le mécanisme fonctionne », a-t-il dit dans un communiqué de presse, même s'il remarque que « des améliorations et des ajustements sont nécessaires » et que la marge d'erreur est étroite.

M. Swing a exhorté l'UE à poursuivre le programme et à l'améliorer. A condition que les États respectent leurs engagements, l'OIM est prête à réinstaller 5.000 à 7.500 personnes supplémentaires d'ici à la fin décembre 2017.

À ce jour, l'Allemagne (8.479), la France (4.474), les Pays-Bas (2.442), la Suède (2.276) et la Finlande (1.795) ont accueilli le plus grand nombre de demandeurs d'asile. Malte, la Norvège et le Lichtenstein (les deux pays non membres de l'UE qui ont souscrit au programme) ont rempli leurs engagements, la Finlande et l'Irlande en sont proches.

En revanche, la Hongrie et la Pologne n'ont pas participé malgré leur obligation légale, tandis que l'Autriche et la République tchèque ont reçu moins de 1% de leur quota.

« Le manque de solidarité et de partage de responsabilités entre les États de l'UE a affaibli la crédibilité et la confiance des bénéficiaires et du public dans le système de réinstallation », a déploré M. Swing. Le chef de l'OIM remarque aussi que seulement 14 pays ont accueilli des enfants non-accompagnés, une catégorie de population « particulièrement vulnérable ». La Finlande (109) et les Pays-Bas (90) montrent l'exemple dans ce domaine.

Les trois principales nationalités déplacées sont les Syriens, les Érythréens et les Iraquiens. Un tiers des demandeurs d'asile déplacés sont des enfants et plus de la moitié (62%) sont des hommes.

L'UE et les États associés ont jusqu'à fin décembre 2017 pour réinstaller les 106.000 demandeurs d'asile bénéficiaires du programme.