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Le traité d'interdiction des armes nucléaires ouvert à la signature à l'ONU

Cérémonie de signature du Traité sur l'interdiction des armes nucléaires au siège de l'ONU à New York, le 20 septembre 2017. Photo ONU/Paulo Filgueiras
Cérémonie de signature du Traité sur l'interdiction des armes nucléaires au siège de l'ONU à New York, le 20 septembre 2017. Photo ONU/Paulo Filgueiras

Le traité d'interdiction des armes nucléaires ouvert à la signature à l'ONU

Le traité d'interdiction des armes nucléaires a été ouvert à la signature mercredi au siège des Nations Unies à New York, le Secrétaire général, António Guterres, saluant une « étape historique » avec ce « premier traité multilatéral de désarmement en plus de deux décennies ».

L'ONU juge que la menace nucléaire est à son plus haut niveau depuis la fin de la Guerre froide. « Il y a toujours environ 15.000 ogives nucléaires dans le monde », a souligné M. Guterres. « Nous ne pouvons plus laisser ces armes apocalyptiques mettre en danger notre monde et le futur de nos enfants ».

Les représentants de 44 États ont apposé leur signature sur cet instrument juridiquement contraignant. Le Traité entrera en vigueur 90 jours après le dépôt du cinquantième instrument de ratification, d'acceptation, d'approbation ou d'accession.

Le but de ce nouveau pacte est de renforcer le Traité de non-prolifération des armes nucléaires, entré en vigueur en 1970, qui vise à éviter que la fabrication d'armes nucléaires ne se répande dans le monde, ainsi que le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE), ouvert à la signature en 1996, mais toujours pas entré en vigueur. Le TICE n'entrera en vigueur qu'une fois ratifié par huit pays inscrits dans une annexe du document et qui ne l'ont pas encore fait. Ces pays sont : la Chine, l'Egypte, la République populaire démocratique de Corée (RPDC), l'Inde, l'Iran, Israël, le Pakistan et les États-Unis.

Les supporteurs du nouveau traité estiment qu'il est temps d'aller plus loin que la non-prolifération nucléaire en bannissant définitivement la fabrication et la possession d'armes nucléaires, ainsi qu'en éliminant les arsenaux existants. S'il est mis en application, il rendra totalement illégales les armes atomiques, à l'instar des armes biologiques depuis 1972 et des armes chimiques depuis 1993.

« Le traité d'interdiction des armes nucléaires est le produit d'inquiétudes grandissantes quant aux risques posés par l'existence des armes atomiques », a estimé M. Guterres. « C'est un pas important vers un but universel, celui d'un monde libéré des armes nucléaires ».

La négociation du traité d'interdiction des armes nucléaires a commencé en mars et 122 pays sur 192 l'ont approuvé en juillet. Parmi les plus fervents défenseurs de ce traité, on trouve l'Autriche, le Brésil, le Mexique, l'Afrique du Sud, la Suède, l'Irlande et la Nouvelle-Zélande. Mais les pays dans le monde détenteurs de la bombe atomique ont boycotté l'adoption du traité, ainsi que des pays membres de l'OTAN, plusieurs pays d'Afrique et d'Asie centrale, l'Australie et le Japon.

« Aucun pays ne peut se targuer d'être à l'abri d'une éventuelle attaque atomique », a pour sa part déclaré Miroslav Lajčák, Président de l'Assemblée générale. « Hélas, les essais nucléaires, unanimement condamnés par le Conseil de sécurité, continuent aujourd'hui ».

Les tensions entre la Corée du Nord, ses voisins et les Etats-Unis au sujet du programme nucléaire nord-coréen sont une source d'inquiétude pour la communauté internationale. Le Président américain Donald Trump a menacé mardi de « totalement détruire » la Corée du Nord. Le Secrétaire général de l'ONU António Guterres a rappelé que « des paroles incendiaires pouvaient mener à des malentendus fatals ».

Lors d'une autre réunion consacrée au TICE, le Secrétaire général a encouragé les huit Etats dont la ratification est déterminante pour qu'il entre vigueur à le faire « le plus tôt possible ».

Il a aussi sévèrement critiqué l'essai nucléaire effectué par la RDPC en début de mois. « De manière triste et dangereuse, les actions provocatrices et déstabilisantes de la RDPC » mettent à mal la « culture mondiale d'opposition aux essais nucléaires » obtenue ces vingt dernières années, a dit le chef de l'ONU.