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Pertes et gaspillage alimentaires : la FAO appelle le monde à faire preuve de tolérance zéro

Des pays ont adopté des lois sur les dons de nourriture et d'autres moyens de réduire le gaspillage alimentaire. Photo FAO/Rhodri Jones
Des pays ont adopté des lois sur les dons de nourriture et d'autres moyens de réduire le gaspillage alimentaire. Photo FAO/Rhodri Jones

Pertes et gaspillage alimentaires : la FAO appelle le monde à faire preuve de tolérance zéro

En marge de la 72ème session de l'Assemblée générale des Nations Unies, le Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), José Graziano da Silva, a de nouveau appelé le monde à adopter une politique de tolérance zéro à l'égard des pertes et du gaspillage alimentaires.

L'appel du chef de la FAO a été réitéré lors d'un événement de haut niveau sur la réalisation de l'Objectif de développement durable (ODD) numéro 2 : aboutir à une 'Faim Zéro', et ce, en luttant notamment contre les pertes et le gaspillage alimentaires.

« Adopter une tolérance zéro face aux pertes et au gaspillage alimentaires prend tout son sens d'un point de vue économique. Selon un rapport, chaque dollar investit dans les politiques portant sur les pertes et le gaspillage alimentaires en rapporte 14 », a déclaré mardi M. Graziano da Silva à New York. « Adopter des mesures pour prévenir les pertes et le gaspillage alimentaires signifie également adopter des mesures en faveur des plus pauvres, car elles permettent de promouvoir des systèmes alimentaires durables qui contribueront à créer un monde libéré de la faim », a-t-il ajouté.

Selon la FAO, un tiers de la nourriture destinée à la consommation humaine est soit perdue, soit gaspillée chaque année. Ces pertes et gaspillages interviennent tout au long de la chaîne logistique, du champ jusqu'à l'assiette. Au-delà de l'aspect nutritionnel, cela représente un gaspillage de main d'œuvre, d'eau, d'énergie, de terres et d'autres intrants. Si les pertes et le gaspillage alimentaires étaient un pays, ils se classeraient au troisième rang mondial du plus important émetteur de gaz à effet de serre.

Des outils pour aider à prévenir le gaspillage

Parmi les 815 millions de personnes souffrant de la faim dans le monde, la majorité d'entre eux vivent dans les zones rurales des pays en développement et sont des agriculteurs familiaux, des éleveurs ou encore des pêcheurs. Ces derniers ont très peu accès aux moyens modernes nécessaires permettant d'éviter les pertes et le gaspillage alimentaires. Très souvent, leurs systèmes alimentaires locaux sont sujets à d'importantes lacunes lors de la manutention post-récolte, du transport, de la transformation et de la réfrigération.

La FAO a développé des outils permettant d'identifier les pertes et a réfléchi à des solutions potentielles pour y faire face. L'agence onusienne basée à Rome a ainsi cité un exemple d'Asie du Sud-Est où les producteurs de fruits et de légumes ont découvert que près de 20% des tomates s'abîmaient lors du transport à cause de la manière dont elles étaient conditionnées en vrac. Des initiatives visant à améliorer les pratiques d'emballage, avec notamment la participation des producteurs et d'autres intervenants, ont eu pour effet de réduire ces pertes à hauteur de 90%.

Dans ce contexte, la FAO a conclu mardi avec l'entreprise Unilever un partenariat stratégique visant à aider les pays à réduire les pertes et le gaspillage alimentaires et à lutter contre le changement climatique, avec en ligne de mire la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD).