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Bangladesh : l'ONU s'active à prêter assistance aux 370.000 réfugiés Rohingyas

Arrivée de ressortissants du Myanmar au Bangladesh. Photo Saikat Biswas/OIM
Arrivée de ressortissants du Myanmar au Bangladesh. Photo Saikat Biswas/OIM

Bangladesh : l'ONU s'active à prêter assistance aux 370.000 réfugiés Rohingyas

Des milliers de Rohingyas continuaient mardi d'affluer vers le Bangladesh. Selon les dernières estimations de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), plus 370.000 personnes sont arrivées depuis fin août à Cox's Bazar, dans le sud-est du Bangladesh. Un exode massif de réfugiés rohingyas qui tentent de fuir la nouvelle flambée de violences dans l'Etat de Rakhine, au Myanmar.

Selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), l'ampleur et la vitesse de l'afflux sont sans précédent au Bangladesh. L'agence onusienne qui précise que « 60% des réfugiés sont des enfants », note que plus de 220.000 personnes sont arrivées en six jours. Pour les prendre en charge, « le système est vraiment au maximum de ses capacités », a indiqué Jean Lieby, Chef de la protection de l'enfance au Bureau de l'UNICEF au Bangladesh, lors d'un entretien avec ONU Info.

En effet, les deux camps de réfugiés situés à Cox's Bazar – qui hébergeaient près de 34.000 réfugiés rohingyas avant ce nouvel afflux – sont désormais pleins à craquer. La population a plus que doublé en deux semaines, pour atteindre un total de plus de 70.000 personnes. Des bâtiments publics et de larges tentes ont été ouverts. De nombreux campements improvisés se sont créés en quelques jours et plus de 150.000 personnes s'y sont installées dans des conditions précaires. « Il existe un besoin urgent de terrains et d'abris supplémentaires », a d'ailleurs déclaré Adrian Edwards, porte-parole du HCR lors d'un point de presse ce mardi à Genève.

D'autant que les organismes humanitaires s'attendent à ce que le nombre exact de réfugiés soit beaucoup plus élevé et estiment que de « nombreux arrivants sont encore en mouvement ». « Ils restent au bord des routes, ce qui rend difficile de les inclure dans les calculs », a ajouté Adrian Edwards. « Il n'y a pas d'indication que le flux va se tarir », a confirmé depuis Cox's Bazar, Jean Lieby. Dans le même temps, à la frontière entre le Myanmar et le Bangladesh, la crise humanitaire s'aggrave.

AUDIO: Jean Lieby, Chef de la protection de l'enfance au Bureau de l'UNICEF au BangladeshCrédit: UNICEF News

A cet égard, l'UNICEF estime que près de 200.000 enfants rohingyas ont besoin d'un soutien urgent des organismes humanitaires. « Ces enfants sont à l'avant-garde de cette crise humanitaire. Ils sont exposés à un risque considérable », fait remarquer le Chef de la protection de l'enfance au Bureau de l'UNICEF au Bangladesh, qui a aussi exprimé sa vive inquiétude concernant le sort des enfants séparés de leurs parents. « Jusqu'à présent, grâce à nos partenaires et à notre réseau d'espaces adaptés aux enfants et des centres d'apprentissage, nous avons identifié 1.128 enfants séparés », a déclaré Jean Lieby qui a précisé toutefois que ce nombre pourrait « augmenter beaucoup plus dans les prochains jours ».

Face à cette « crise humanitaire croissante », les agences des Nations Unies s'activent déjà pour venir en aide aux milliers de réfugiés rohingyas. Ce mardi, un avion affrété par le HCR a atterri à 04h30 (heure locale) avec plus de 90 tonnes d'aide. Cet appareil a acheminé des camions qui prendront le chemin de Cox's Bazar. Mais ceux-ci mettront « plusieurs jours » à rejoindre les sites où se trouvent réfugiés, affirme M. Lieby. D'autres vols sont prévus avec de l'assistance pour environ 120.000 réfugiés.

De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) a distribué de la nourriture d'urgence à plus de 68.800 personnes. Et près de 80.000 ont pu bénéficier de repas chauds grâce à des cuisines communautaires exploitées par une ONG, Action Contre la Faim, où le PAM fournit du riz.

Le PAM s'est dit particulièrement préoccupé par la santé des femmes et des enfants qui ont faim et souffrent de malnutrition.

Pour financer ses opérations au Bangladesh et cette crise des réfugiés rohingyas, l'UNICEF évalue ses besoins financiers à 7,3 millions de dollars alors que le PAM recherche 14,8 millions de dollars.