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La pauvreté et les conflits ont entravé les progrès en matière de scolarisation dans le monde, selon l'UNICEF

Cette fille de 11 ans a perdu sa jambe gauche lors d'une attaque suicide contre un site de personnes déplacées dans la région du lac Tchad. Après trois mois passés dans un hôpital, elle essaie de recommencer sa vie.
UNICEF / Bahaji
Cette fille de 11 ans a perdu sa jambe gauche lors d'une attaque suicide contre un site de personnes déplacées dans la région du lac Tchad. Après trois mois passés dans un hôpital, elle essaie de recommencer sa vie.

La pauvreté et les conflits ont entravé les progrès en matière de scolarisation dans le monde, selon l'UNICEF

La proportion d'enfants non scolarisés dans le monde a à peine diminué ces 10 dernières années, a déclaré mercredi le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).

En 2017, 11,5% des enfants âgés de 6 à 15 ans (123 millions) sont en dehors du système scolaire contre 12,8% (135 millions) en 2007.

Selon l'UNICEF, cette stagnation s'explique par des taux importants de pauvreté, des conflits prolongés et des urgences humanitaires complexe. L'agence onusienne appelle à davantage d'investissements pour résoudre les problèmes qui empêchent les enfants vulnérables d'aller à l'école.

« Les investissements visant à augmenter le nombre d'écoles et d'enseignants pour répondre à la croissance de la population ne suffisent pas », a déclaré le responsable de l'éducation de l'UNICEF, Jo Bourne. « Cette approche consistant à continuer comme si de rien n'était, ne permettra pas de scolariser les enfants les plus vulnérables à l'école - et ne les aidera à atteindre leur plein potentiel – s'ils continuent à être pris au piège de la pauvreté, des privations et de l'insécurité ».

Pour M. Bourne, « les gouvernements et la communauté mondiale doivent cibler leurs investissements pour éliminer les facteurs qui empêchent ces enfants d'aller à l'école en premier lieu, notamment en rendant les écoles sûres et en améliorant l'enseignement et l'apprentissage ».

Iraq et Syrie : 3,4 millions d'enfants supplémentaires déscolarisés en raison des conflits

Les enfants vivant dans les pays les plus pauvres du monde et dans les zones de conflit sont affectés de manière disproportionnée. Sur les 123 millions d'enfants qui ne vont pas à l'école, 40% vivent dans les pays les moins avancés et 20% vivent dans des zones de conflit.

La guerre continue de menacer – et de renverser - les progrès engrangés en matière d'éducation. Les conflits en Iraq et en Syrie ont entraîné 3,4 millions d'enfants supplémentaires sur le chemin de la déscolarisation, ce qui porte le nombre d'enfants non scolarisés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord à environ 16 millions - soit le niveau de 2007.

Avec leur niveau élevé de pauvreté, la croissance rapide de leurs populations et leurs urgences récurrentes, l'Afrique subsaharienne et l'Asie du Sud représentent 75% de la population mondiale non scolarisée dans le primaire et le secondaire.

L'UNICEF souligne toutefois quelques progrès. L'Éthiopie et le Niger, qui font parmi des pays les plus pauvres du monde, ont enregistré le plus de progrès dans les taux de scolarisation des enfants en âge scolaire au cours de la dernière décennie, avec une augmentation respective de plus de 15% et d'environ 19%.

Moins de 2,7% des appels de fonds humanitaires sont consacrés à l'éducation

Les déficits de financement pour l'éducation dans les situations d'urgence affectent l'accès des enfants à l'école dans les zones de conflit. En moyenne, moins de 2,7% des appels humanitaires mondiaux sont consacrés à l'éducation.

Au milieu de l'année 2017, l'UNICEF n'a reçu que 12% du financement requis pour assurer l'éducation des enfants dans des situations de crise. Des fonds supplémentaires sont nécessaires pour répondre au nombre croissant de crises et à leur complexité et pour donner aux enfants la stabilité et les opportunités à laquelles ils ont droit.

« L'apprentissage apporte un soulagement aux enfants touchés par des situations d'urgence à court terme, mais constitue également un investissement essentiel dans le développement futur des sociétés à long terme », a déclaré M. Bourne. « Pourtant, l'investissement dans l'éducation ne répond pas aux réalités d'un monde volatil. Pour remédier à cela, nous devons assurer un financement plus important et plus prévisible pour l'éducation dans des situations d'urgence imprévisibles », a souligné le responsable éducation de l'UNICEF.