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Somalie : le Conseil de sécurité proroge de neuf mois le mandat de l'AMISOM

Chargement de nourriture dans un camion à l'aéroport de Baidoa. Cette nourriture fournie par la MANUSOM est destinée aux soldats de l'Armée nationale somalienne qui combattent aux côté des troupes de l'AMISOM. AU / UNISTPHOTO / Mohamed Guled
Chargement de nourriture dans un camion à l'aéroport de Baidoa. Cette nourriture fournie par la MANUSOM est destinée aux soldats de l'Armée nationale somalienne qui combattent aux côté des troupes de l'AMISOM. AU / UNISTPHOTO / Mohamed Guled

Somalie : le Conseil de sécurité proroge de neuf mois le mandat de l'AMISOM

Le Conseil de sécurité a décidé mercredi d'autoriser la prorogation du mandat de la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) pour une période de neuf mois jusqu'au 31 mai 2018.

Considérant qu'une plus grande stabilité en Somalie revêtait une importance vitale pour la sécurité dans la corne de l'Afrique, le Conseil de sécurité a décidé mercredi d'autoriser la prorogation du mandat de la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) pour une période de neuf mois jusqu'au 31 mai 2018.

En adoptant, à l'unanimité, la résolution 2372 (2017) présenté par le Royaume-Uni, le Conseil a défini les nouveaux objectifs stratégiques de l'AMISOM: permettre le transfert progressif des responsabilités en matière de sécurité aux forces de sécurité somaliennes; réduire la menace que constituent les Chabab et d'autres groupes d'opposition armés; et aider à créer des conditions de sécurité favorisant l'instauration d'un processus politique ainsi que la stabilisation, la réconciliation et la consolidation de la paix en Somalie.

La Mission devra réaliser ces objectifs en réduisant de 22.126 à 21.626 l'effectif du personnel en tenue d'ici au 31 décembre 2017, puis dans un second temps à 20.626 agents avant le 30 octobre 2018, « à moins que le Conseil ne décide d'accélérer la réduction des effectifs, compte tenu du niveau de capacités que les forces de sécurité somaliennes auront atteint ».

Le Secrétaire général de l'ONU est, quant à lui, prié par la résolution de continuer de fournir un « dispositif d'appui logistique » à l'AMISOM et aux 70 membres de son personnel civil, aux 10.900 éléments de l'Armée nationale somalienne qui participent aux opérations menées conjointement avec la Mission, et à la Mission d'assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM).

« L'objectif à long terme pour la Somalie est que les forces de sécurité somaliennes assument entièrement les responsabilités en matière de sécurité dans le pays et, à ce titre, le Conseil considère que l'AMISOM reste essentielle au maintien de la sécurité pendant la période de transition », affirme la résolution, qui note également que « les conditions nécessaires au déploiement d'une opération de maintien de la paix des Nations Unies en Somalie ne sont pas réunies ».

L'AMISOM est également autorisée par le Conseil à sécuriser les principales voies de ravitaillement, y compris les routes menant aux zones reprises aux Chabab, en particulier celles qui sont essentielles pour améliorer la situation humanitaire dans le pays, et, le cas échéant, « à mener des offensives ciblées contre les Chabab et d'autres groupes d'opposition armés ».

La mission de l'Union africaine sera autorisée à reconfigurer ses effectifs en tenue en augmentant la proportion du personnel de police, dans les limites de l'effectif total autorisé, « si les conditions de sécurité le permettent ». Le Conseil se félicite d'ailleurs que le Gouvernement fédéral somalien et les États membres de la Fédération se soient engagés à établir des services de police de base dans toute la Somalie, comme le prévoit le nouveau modèle fédéral d'organisation de la police.

Le représentant de la Somalie a attiré l'attention sur l'« énorme contribution » de l'AMISOM au cours de la dernière décennie. « Nous entrons maintenant dans une nouvelle phase de transition », a-t-il dit, en notant que le Gouvernement somalien prenait graduellement en charge les tâches et les positions de l'AMISOM.

Le Président Mohamed Farmajo avait établi une vision claire de la sécurité fondée sur la responsabilité mutuelle, en collaboration avec les partenaires de la Conférence de Londres sur la Somalie en mai, a rappelé le délégué somalien, qui a souligné que le partenariat serait essentiel pour la réussite de la transition.

Il a également dit que le soutien des donateurs continuerait d'être nécessaire et a demandé que la transition soit menée de manière prudente avec un financement soutenu et prévisible, car un retrait trop précoce consécutif à des délais artificiels ou irréalistes pourrait mettre en péril les avancées en matière de sécurité déjà réalisées et « envoyer le mauvais signal » aux forces ennemies des Chabab.