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22 ans après le massacre à Srebrenica, António Guterres appelle à reconnaître les tragédies du passé

En 1995, un soldat du gouvernement lit les noms des soldats qui ont été confirmés comme survivants ou évadés de la ville de Srebrenica. UNICEF / NYHQ1995-0553 / LeMoyne
En 1995, un soldat du gouvernement lit les noms des soldats qui ont été confirmés comme survivants ou évadés de la ville de Srebrenica. UNICEF / NYHQ1995-0553 / LeMoyne

22 ans après le massacre à Srebrenica, António Guterres appelle à reconnaître les tragédies du passé

A l'occasion du 22ème anniversaire du massacre de Srebrenica, en Bosnie-Herzégovine, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a appelé mardi les différentes communautés de Bosnie-Herzégovine et l'ensemble de la communauté internationale « à regarder le passé en face pour faire en sorte que de telles atrocités ne se reproduisent pas ».

En juillet 1995, plus de 8.000 hommes et adolescents musulmans bosniaques ont été assassinés par des unités de l'Armée de la République serbe de Bosnie sous le commandement du général Ratko Mladic.

« Le 11 juillet 2017 marque le 22ème anniversaire du massacre de Srebrenica, les pires atrocités jamais commises sur le sol européen depuis la naissance des Nations Unies », a rappelé M. Guterres. « Aujourd'hui, nous nous souvenons et nous honorons les milliers d'hommes et de garçons qui ont été massacrés. Nous exprimons notre solidarité avec les familles et les amis de ceux dont la vie a été volée ».

Le Secrétaire général a rappelé que les évènements terribles qui se sont déroulés à Srebrenica en juillet 1995 sont des faits historiques qui ont été disséqués dans le détail.

« Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie et la Cour internationale de justice ont tous deux conclu que les actes commis à Srebrenica constituaient un génocide », a-t-il dit. « Le TPIY a établi la responsabilité pénale de plusieurs personnes dans le massacre de Srebrenica et les a condamnées pour génocide », a-t-il précisé.

2017 marque également la fermeture des portes du TPIY, un tribunal créé par les Nations Unies pour poursuivre les personnes responsables des violations graves du droit humanitaire international, commises sur le territoire de l'ex-Yougoslavie.

« Pour faire en sorte que de telles atrocités ne se reproduisent pas, nous devons regarder le passé en face, reconnaître que ces crimes ont bien eu lieu et que nous n'avons rien fait pour les empêcher », a dit M. Guterres. « La communauté internationale, en particulier les Nations Unies, a accepté sa part de responsabilité dans la tragédie de Srebrenica et a travaillé sans relâche pour apprendre de ses échecs ».

Pour le chef de l'ONU, la « tâche ardue » de rétablir la confiance pour ouvrir la voie à une pleine réconciliation en Bosnie-Herzégovine repose sur les épaules des différentes communautés du pays.

« Pour bâtir un avenir commun et meilleur, ces communautés doivent reconnaître les tragédies du passé », a-t-il dit, soulignant que les Nations Unies s'engagent pleinement à appuyer les efforts visant à prévenir la répétition de tels actes et à promouvoir la réconciliation, « afin de pérenniser la paix, la justice et la dignité pour tous ».