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De nombreuses organisations humanitaires incapables de gérer les risques liés à une zone de guerre, selon un rapport

Un avion des services aériens humanitaires (UNHAS) s'apprête à atterrir à Dinsoor, au centre de la Somalie. Photo OCHA
Un avion des services aériens humanitaires (UNHAS) s'apprête à atterrir à Dinsoor, au centre de la Somalie. Photo OCHA

De nombreuses organisations humanitaires incapables de gérer les risques liés à une zone de guerre, selon un rapport

Les travailleurs humanitaires veulent aider les gens dans les zones de conflit à travers le monde mais sont confrontés à des menaces extrêmes qui paralysent souvent leurs opérations, selon un rapport co-produit par l'ONU et publié jeudi.

« Le manque de respect des principes fondamentaux du droit international humanitaire et la brutalité et la volatilité des conflits armés d'aujourd'hui rendent extrêmement difficile et dangereuse la fourniture d'une assistance par les travailleurs humanitaires dans des situations d'urgence complexes », déclare le Coordonnateur des secours d'urgence, Stephen O'Brien, dont le Bureau pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a coproduit le rapport.

Intitulé 'Présence et proximité : rester et assister, cinq ans plus tard', le rapport réalisé par OCHA, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) et l'Ecole des affaires internationales Jindal en Inde est basé sur des entretiens avec plus de 2.000 travailleurs humanitaires internationaux et nationaux, et comprend des études de cas sur l'aide humanitaire en Afghanistan, en République centrafricaine, en Syrie et au Yémen.

« Il est de notre devoir que les travailleurs humanitaires travaillent là où les besoins sont les plus grands », a déclaré Jan Egeland, Secrétaire général du NRC. « Mais notre communauté humanitaire internationale ne réussit pas assister assez de personnes dans de nombreux endroits, de la Syrie au Yémen en passant par le Soudan du Sud et le Nigéria. Les risques et les menaces extrêmes paralysent trop d'organisations et leur capacité à fournir de l'aide et sauver des vies ».

Le rapport note qu'avec l'augmentation des besoins sur le terrain, les déficits de financement ont aussi augmenté, ce qui oblige à réduire les programmes et l'assistance.

Sur la base d'entretiens avec des travailleurs humanitaires, les auteurs du rapport ont également conclu que les enlèvements de travailleurs humanitaires sont à la hausse, la criminalité est considérée comme une menace croissante et le nombre d'incidents visant les travailleurs humanitaires nationaux a augmenté.

« Les humanitaires ont exprimé un sentiment accru de vulnérabilité, bien que la plupart des incidents de sécurité majeurs affectant les humanitaires se produisent dans un très petit nombre de pays et tendent à refléter l'augmentation de l'activité humanitaire près de conflits en cours plutôt qu'un ciblage accru des humanitaires dans le monde », ont écrit les auteurs du rapport.

Le rapport est un suivi du rapport de 2011 intitulé 'Rester et assister'. Dans leurs conclusions, les auteurs écrivent que « les progrès n'ont pas été suffisants depuis 2011 et bon nombre des recommandations dans le rapport initial restent particulièrement pertinentes aujourd'hui».